Famille Panon Desbassayns de Richemont

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La famille Panon Desbassayns de Richemont, initialement nommée Panon Desbassayns, est une vieille famille française. Elle fut anoblie durant la Restauration avec le titre de baron en 1815 puis de comte en 1827.

Cette famille est originaire de Toulon, et a été une des plus riches et des plus puissantes de l'île Bourbon, où elle s'était fixée dès la fin du XVIIe siècle. Elle a formé plusieurs branches, qui au surnom collectif de des Bassyns ou Desbassayns, ont joint ceux de Montbrun, de Richemont ou du Portail... Elle s'est par ailleurs alliée aux familles Dalon, de Dampierre, Dodun de Keroman, de Keating, du Pont, de Saint-Didier, de Villèle... En revanche, il ne faut pas confondre cette famille avec celle des Lemercier de Richemont, créole elle aussi.

Elle a donné deux chevaliers de Saint-Louis en 1775. Son blason est D’or à la fasce d’azur chargée de deux paille-en-queues au naturel allant de dextre à senestre, accompagnée en chef d’une main dextre de carnation. À ce jour un de leur descendant est sénateur de Charente : Henri de Richemont.

Sommaire

[modifier] Henri Paulin Panon

Henri Paulin Panon est l'un des premiers membres éminents de la famille Panon Desbassyns. Son père fut Augustin Panon Né le 11 février 1732 à Saint-Paul (Réunion), il entre jeune dans la milice coloniale. Il fait la guerre de Sept Ans en Inde à partir de 1745 avec le grade de capitaine mais est fait prisonnier lors de la capitulation de Pondichéry. Il y apprend à récolter le coton. Dès son retour à Bourbon en 1763, il hérite de sa grand-mère Duhal. Dans cet héritage, il y a un immense territoire à la ravine Saint-Gilles. Il est alors surnommé Desbassyns, sans doute en raison de la présence de bassins sur sa propriété, pour le distinguer de ses frères.

Henri Desbassayns est héritier du savoir-faire de la Compagnie des Indes qui lui a enseigné à planter du coton sur ses terres, avec quelques esclaves ramenés de son voyage, pratique courante à cette époque. En 1770, il se marie avec une riche héritière réunionnaise, Marie Anne Thérèse Ombline Gonneau (1755-1846), plus connue aujourd'hui sous le nom de Madame Desbassyns. Neuf enfants naissent de cette union :

  • Julien (1771-1856), qui épousa Modeste Latouche-Serviry ;
  • Henri-Charles (1772-1851), qui épouse Anne Louise Thérèse Charlotte Sophie Fabus de Vernan ;
  • Philippe (1774-1840), qui épousa Jeanne Fulcrande Catherine Eglé Mourgue ;
  • Marie-Euphrasie (1778-1863), qui épousa Jean-Baptiste Pajot;
  • Joseph (1780-1850), qui épouse Elisabeth Pajot en 1808 ;
  • Barbe Ombline Mélanie (1781-1855), qui épouse Joseph comte de Villèle ;
  • Charles (1782-1863), qui épouse Louise de Labauve D'Arifat ;
  • Gertrude (1787-1878), qui épouse Jean Baptiste Louis Apollonie Séraphin Clair Joseph de Villèle  ;
  • Sophie (1788-1817), qui épouse Philippe Pajot.

Il fit construire ainsi en plein développement, les maisons de propriété la Grand Cour à Saint-Paul, la Maison de Saint-Gilles-les-Hauts et la Maison Blanche au Bernica. Il disparaît en 1800.

Aujourd'hui, à Saint-Gilles-les-Hauts, il est conservé de ce passé la petite chapelle pointue et la maison familiale des Desbassyns donnée au département de La Réunion par ses descendants.

Henri Paulin Panon écrivit un journal sur son passage à Paris, qui est un document rare pour comprendre l'ambiance de Paris sous la Révolution.

Hervé Perret a écrit sur Paul Henri Panon une analyse qui s'intitule : Une communauté de l'Océan indien à Paris au XVIIIe siècle, le monde d'Henry Paulin Panon Desbassayns : tentative d'expression d'un réseau.

[modifier] Après le décès de Henri Paulin Panon

La disparition de Henri Paulin Panon laisse sa femme à la tête d'un territoire, dont l'usage de l'époque l'oblige à avoir de nombreux esclaves. À ce sujet, de nombreux écrits laissent ouvert un doute sur la conduite de la veuve, devant faire face à la prise en main d'une propriété qui est considérée comme l'une des plus grandes et les plus productives.

Sa femme est en tout cas vraisemblablement la « seconde providence », qui, livrée à elle-même, agit pour le bien de la communauté. Le gouverneur de l'époque en dit, dans la Feuille hebdomadaire du 11 février 1846 : « Elle était la providence des pauvres, la consolation des affligés et le pays gardera toujours le souvenir de son intarissable bienfaisance. [...] Ange consolateur des pauvres, que de douleurs n'a-t-elle pas soulagées ? »

À la génération suivante, la famille a créé pour les femmes méritantes à Suresnes, en région parisienne, une donation pour les jeunes. Cette création a eu lieu à la suite d'un accident de voiture à cheval survenu le 20 août 1804, où est morte Camille de Richemont, âgée de 4 ans, fille de Philippe de Richemont.

Le Bicentenaire de la Rosière, à la mairie de Suresnes, reconnaît chaque année le mérite d'une jeune femme honnête et digne étant nécessiteuse.

Eugène, comte de Richemont et frère de Camille, a aussi développé cette volonté de servir l'intérêt général à Pondichéry. Il est nommé à 25 ans ordonnateur de Pondichéry.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Henri-Paulin Panon Desbassayns, Petit journal des époques pour servir à ma mémoire, 1784-1786, Edité par Musée historique, paru en 1991.
  • Henri-Paulin Panon Desbassayns, Voyage à Paris pendant la Révolution, 1790-1792. Journal inédit d'un habitant de l'île Bourbon , publié par J.C. Guillermin des Sagettes. Edité par Perrin, paru en 1985.
  • Michel CHABIN, Les Panon-Desbassayns ou les relations franco­-indiennes vécues par une famille créole de Bourbon aux XVIIIe et XIXe
  • A. Lafforgue, Henry-Paulin Panon-Desbassayns, un Créole de l'île Bourbon face à la France pré-révolutionnaire
  • C. Wanquet et B. Jullien, Révolution Française et océan Indien, (textes réunis par) , Paris, l'Harmattan, 1996, p. 61-70.
  • H. Perret, Les premiers députés de l'île Bourbon pendant la Révolution française, mémoire de Maîtrise, Université Paris 8 : 200 f. dactyl., 1996.
  • Agnès Place (de), Dictionnaire généalogique et armorial de l'Inde Française, 1560-1962, à compte d'auteur, 1997.