Fadela Amara

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Fadela Amara
Naissance 25 avril 1964
Clermont-Ferrand (France France)
Fonction(s) Secrétaire d'État chargée de la politique de la ville
Ancienne Présidente de l'association Ni putes ni soumises

Fadela Amara (arabe : فضيلة عمارة), de son vrai nom Fatiha Amara, est une femme politique française.

Elle était la présidente de l'association « Ni putes ni soumises » jusqu'au 19 juin 2007, date à laquelle elle devient secrétaire d'État chargée de la politique de la Ville dans le gouvernement de François Fillon.

Sommaire

[modifier] Biographie

Elle naquit le 25 avril 1964 à Clermont-Ferrand au sein d'une famille nombreuse algérienne de Kabylie[1], dont les parents étaient des sympathisants du FLN[2]. Elle a quatre sœurs et six frères. Son père était un ouvrier en bâtiment la semaine qui travaillait sur les marchés le week-end. Sa mère était femme au foyer.

Se destinant à des études de lettres,[réf. nécessaire] elle est finalement orientée vers un CAP de comptabilité. En 1978, à l'âge de 14 ans, Fadela Amara assiste au drame qui va changer sa vie. Son frère Malik est renversé par une voiture. Il décède quelques heures plus tard. Elle dit avoir été bouleversée par l'attitude des policiers, qui auraient défendu le chauffard sur les lieux même de l'accident.[réf. nécessaire]

Elle participe ainsi à la première marche civique à Clermont-Ferrand pour l’inscription des jeunes sur les listes électorales. Dès 16 ans quand la mairie de Clermont-Ferrand décide de raser entièrement son quartier, elle décide de faire du porte-à-porte pour en obtenir la réhabilitation.

Elle participe en 1983 à la marche des beurs et milite à SOS Racisme à partir de 1986. Elle est élue en 2000 présidente de la Fédération nationale des maisons des potes (FNMP).

En 1989, elle met en place la « Commission femmes » dont le principal objectif était de faire un état des lieux sur les femmes des quartiers défavorisés et d'entendre les demandes formulées par la population vivant dans ces quartiers.

Elle est ensuite élue conseillère municipale sur la liste du Parti socialiste à Clermont-Ferrand en 2001. A ce propos, elle a déclaré le 3 janvier 2008 que « J'ai envoyé ma démission le lendemain de l'élection municipale de 2001, mais elle a été refusée. J'avais passé un accord avec Serge Godard : je figurais sur sa liste en place éligible, et il me confiait la responsabilité de la politique de la ville. Et puis, dès l'élection passée, tous les élus socialistes se sont réunis pour se répartir le pouvoir, sans rien pour moi. ». [3]

En 2002, elle organise des états généraux à la Sorbonne qui ont réuni plus de 250 femmes et elle a rédigé une pétition qui compte près de 20 000 signataires, elle met en place un tour de France de l'association Ni putes ni soumises qui s'achèvera à Paris le 8 mars 2003.

En 2005, elle est faite docteur honoris causa de l'Université libre de Bruxelles et en 2006, elle reçoit un Honorary Degree for French civil rights campaigner de la Manchester Metropolitan University. [4]

Elle est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.

Proche du think tank du Cercle de l'Oratoire, elle participe avec son collaborateur Mohammed Abdi à la revue Le Meilleur des Mondes.[réf. nécessaire]

Le 19 juin 2007, elle est nommée secrétaire d'État chargée de la politique de la ville dans le Gouvernement Fillon II sous la tutelle de la ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin. Sa participation au gouvernement conservateur provoque un certain controverse, puisqu'elle avait toujours appartenu à des organisations de gauche.

Le 9 octobre 2007, elle provoque une polémique parmi les parlementaires de l'UMP en se déclarant contre l'utilisation de test ADN pour identifier les enfants d'immigrés dans la cadre d'un regroupement familial en France en employant le terme « dégueulasse » pour ce qu'elle juge être une « instrumentalisation de l'immigration ». Le ton monte avec les députés UMP qui multiplient les réponses vindicatives par voie médiatique ; Patrick Devedjian, secrétaire général délégué de l'UMP, estime les propos de la secrétaire d'État « injurieux » pour les députés de la majorité. [5] Cette altercation sera néanmoins atténuée grâce à un repas organisé par Patrick Devedjian, afin « d'apprendre à se connaître ».[6]

Fin novembre 2007, son directeur de cabinet, Yannick Prost, le conseiller spécial Pierre-Alain Steinfeld et une conseillère stagiaire démissionnent. Le Canard enchaîné évoque des désaccords au sujet de la nature du futur plan banlieue qu'elle doit présenter le 22 janvier 2008. [7]

En janvier 2008, elle déclare qu'elle ne votera pas pour Nicolas Sarkozy à la prochaine présidentielle. [3] Fadela Amara est toutefois revenue en arrière, disant qu'elle voterait « pour ceux qui sont capables de faire des réformes » et que Nicolas Sarkozy était « en train de les faire ». En même temps, elle présente son plan banlieue 2008 «Une nouvelle politique en faveur des banlieues» présentée par le président Sarkozy et présente un séminaire « Espoir Banlieues - Une dynamique pour la France » le 22 janvier 2008 à Vaulx-en-Velin.

[modifier] Références

  1. Libération, 26 février 2003 Portrait
  2. « Les débats de l'Obs: Comment peut-on être français ? », 27 septembre 2007
  3. ab Michel Revol, « La ministre qui dérange », 3 janvier 2008, Le Point N°1842. Consulté le 2008-01-04
  4. Fadela Amara - Honorary Degree for French civil rights campaigner
  5. http://www.liberation.fr/actualite/politiques/283382.FR.php?rss=true
  6. « Fin de la polémique Amara ? » Le JDD, 11 octobre 2007
  7. AFP, « Le directeur de cabinet de Fadela Amara a démissionné pour des «raisons personnelles» », 5 décembre 2007, 20Minutes.fr. Consulté le 2008-01-04

[modifier] Voir aussi

Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Fadela Amara et Sylvia Zappi, Ni putes ni soumises, Éditions La Découverte, 2003. ISBN 2707141429
  • Fadela Amara et Mohammed Abdi, La Racaille de la République, Le Seuil, 2006.
  • Dialogue avec Albert Jacquard, Jamais soumis, jamais soumise, Stock, 2007