Christine Boutin

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Christine Boutin
Christine Boutin, le 21 décembre 2007.
Christine Boutin, le 21 décembre 2007.
Naissance 6 février 1944
à Levroux, France
Nationalité Française
Profession femme politique française
Occupation (actuelle ministre du Logement et de la Ville)

Christine Boutin, née le 6 février 1944 à Levroux (Indre), est une femme politique française. Elle est ministre du Logement et de la Ville des gouvernements Fillon I et II, depuis le 18 mai 2007.

Sommaire

[modifier] Parcours personnel

Christine, Marcelle, Valérie, Cécile, Marie Boutin, née Martin, est la fille de Xavier Martin, journaliste, et de Bernadette Durand, femme au foyer. Ancienne journaliste de profession, elle est mariée à son cousin germain Louis Boutin, informaticien, et mère de trois enfants : Loïc, Armelle et Pierre-Yves [1].

En 1995, Christine Boutin est nommée consulteur du Conseil pontifical pour la famille au Vatican.

Députée des Yvelines, membre de l'UDF pendant plus de vingt ans, elle intègre l'UMP à sa création en 2002, avec la grande majorité des autres députés UDF. Elle est présidente du Forum des républicains sociaux, mouvement politique autonome fondé en 2002 et associé à l'UMP. En 2006, le FRS revendique plus de 7000 adhérents et 25 000 sympathisants.

En 2002, elle obtient 1,19% des suffrages exprimés (339 112 voix) à l'élection présidentielle.

Le conseil national de FRS réunit le 2 décembre 2006 décide de sa non-candidature à la présidentielle de 2007 (« J'ai pris la décision de ne pas me présenter à l'élection présidentielle, pas plus d'ailleurs qu'à l'investiture interne de l'UMP » afin « d'éviter un 21 avril à l'envers »), et le soutien dès le premier tour à Nicolas Sarkozy, « le meilleur candidat de la droite républicaine »[2].

[modifier] Emplois

  • Ministre du logement et de la ville du Gouvernement Fillon (mai 2007)
  • conseillère politique, pendant la campagne présidentielle de 2007 de décembre 2006 à mai 2007 Nicolas Sarkozy, président de l'UMP
  • déléguée nationale du CDS (1996-1997)
  • conseillère exécutive de l'UMP
  • Bureau des relations extérieures du CNRS de 1964 à 1969
  • Adjointe au chef de service du secrétariat général du Crédit agricole (1973-1979)
  • Journaliste à Dossier familial, le mensuel du Crédit agricole, jusqu'en 1986

[modifier] Carrière politique

[modifier] Députée

Lors de son premier mandat de député, Christine Boutin a été membre d'un « groupe d'études parlementaire pour favoriser l'accueil de la vie ». Ce groupe entretient des relations privilégiées avec l'AOCPA (Association pour l'objection de conscience à toute participation à l'avortement), association catholique responsable de l'organisation, le 17 janvier 1988, d'une « marche nationale pour le droit à la vie ».

En 1993, elle participe à la fondation de l'Alliance pour les droits de la vie[2], association qui vise à "défendre la vie sous toutes ses formes".

L'événement central de sa carrière politique a été sa présence importante dans le débat du projet de loi instituant le Pacte civil de solidarité (PACS). Son omniprésence médiatique pendant toute cette période lui a valu certaines inimitiés politiques, elle fut notamment qualifiée d'homophobe par l'association Act Up.

En décembre 2001, elle est exclue de l'UDF, pour avoir décidé de se présenter à l'élection présidentielle d'avril 2002, malgré la présence de l'UDF François Bayrou. Elle ne remporte que 1,19% des suffrages (339 112 voix), se positionnant avant-dernière des 16 candidats présents à ce premier tour.

Elle est réélue députée le 16 juin 2002, pour la XIIe législature (2002-2007), dans la dixième circonscription des Yvelines. Elle fait partie du groupe UMP. Durant la campagne pour le référendum sur le projet de Constitution européenne, elle fait campagne pour le non. En 2006, elle décide de ne pas se représenter à l'élection présidentielle de 2007 et se rallie à Nicolas Sarkozy dont elle devient l'une des conseillères politiques.

[modifier] Ministre du logement et de la ville

Elle est nommée le 17 mai 2007 ministre du Logement et de la Ville du premier gouvernement Fillon. Cette nomination n'est pas étrangère à ses positions en faveur du droit au logement opposable. Elle est réélue le 17 juin 2007 député de la 10e circonscription des Yvelines avec 58,37% des voix. Elle fait toujours partie du second gouvernement Fillon, nommé le 19 juin 2007. Pendant 2 semaines, du 17 au 28 septembre 2007, elle a implanté son ministère à Lyon pour lancer le Chantier national pour le logement[3].

Ses relations avec Fadela Amara, la Secrétaire d'État chargée de la politique de la ville apparaissent conflictuelles[4],[5].

En décembre 2007, son directeur de cabinet Jean-Paul Bolufer doit démissionner après que le journal Le Canard enchaîné révèle qu'il louait un appartement de standing à Paris de 190 m² au prix d'un logement HLM[6]. Il est remplacé par Alain Lecomte, auparavant directeur général de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction.

La feuille de route de son action ministérielle est de réussir la construction de 500 000 nouveaux logements par an dont 120 000 logements sociaux, de faire de la France un pays de propriétaire où 70 % de la population pourra être propriétaire et de mettre en oeuvre le droit au logement opposable. La maison pour 15 € par jour est dans ce contexte un élément important de son action : le site internet Maison-15euros.info permet de mobiliser les acteurs au niveau national et au niveau local. Elle donne une forte priorité au développement du numérique et de toutes les technologies de l'information et de la communication, élément essentiel de développement du lien social et d'expression pour tous les citoyens.

[modifier] Mandats électifs

  • Conseillère générale :
    • 26/03/1982 - 07/10/1988 : membre du conseil général des Yvelines
    • 07/10/1988 - 31/03/1994 : membre du conseil général des Yvelines
    • 01/04/1994 - 18/03/2001 : membre du conseil général des Yvelines
    • depuis 2001 : 1er vice-président du conseil général (Yvelines)
    • vice-présidente du conseil général des Yvelines, déléguée au développement économique, à l'emploi, au tourisme et à l'agriculture (depuis 1994)

[modifier] Responsabilité confessionnelle

À la Curie romaine, Christine Boutin est consulteur du Conseil pontifical pour la famille, une fonction correspondant à celle d'expert consultatif (4 consultations depuis 1995) du cardinal Alfonso Lopez-Trujillo, président de ce conseil.

[modifier] Positions sur les questions de société

[modifier] Une militante opposée à l'avortement et à l'euthanasie

Extrait des statuts du Forum des républicains sociaux : « Respecter le dignité de toute personne humaine, de sa conception à sa mort naturelle, avec la préoccupation prioritaire du plus faible. » De ce fondement découlent toutes ses prises de position sur les questions de société. Elle considère l'avortement comme un geste "eugéniste et inhumain". [7] On en déduit notamment qu'elle est clairement pour trouver des solutions qui permettent d'éviter l'avortement et l'euthanasie. Elle souhaite ainsi éviter aux femmes de se trouver face à la nécessité, dramatique à ses yeux, d'avorter. Lors de son premier mandat de député, Christine Boutin a été coprésidente, avec l'ancien député RPR Hector Rolland, et Michel de Rostolan, ancien député apparenté FN de l'Essonne d'un « groupe d'études parlementaire pour favoriser l'accueil de la vie ». Ce groupe entretient des relations privilégiées avec l'AOCPA (Association pour l'objection de conscience à toute participation à l'avortement), association catholique responsable de l'organisation, le 17 janvier 1988, d'une « marche nationale pour le droit à la vie ».

En 1993, elle participe à la fondation de l'Alliance pour les droits de la vie[8], association qui vise à défendre la vie sous toutes ses formes.

En 1995, elle devient consulteur du Conseil pontifical pour la famille créé par Jean-Paul II. Elle travaille par ailleurs à l'Assemblée nationale sur ce thème en rédigeant avec Étienne Pinte et une centaine de parlementaires le rapport Osons la Famille !. Cette même année, elle manifestera lors des 20 ans de la loi Veil.

En 2008, elle prend position dans l'affaire "Chantal Sébire" - cette mère de famille atteinte d'une tumeur incurable qui réclamait à la justice le droit de mourir - en se déclarant «scandalisée qu'on puisse envisager de donner la mort à cette femme parce qu'elle souffre et qu'elle est difforme[9]».

[modifier] Une militante anti-PACS et opposée à l'adoption d'enfants par les couples homosexuels

Christine Boutin s'oppose à l'adoption d'enfants par des couples homosexuels et aux diverses formes de reconnaissance de l'union entre deux homosexuels, puisqu'elle considère que le mariage a été institué pour qu'un homme et une femme aient les moyens de faire des enfants.

En 1998, elle fut la chef de file et la représentante de la droite parlementaire (RPR/UDF) dans le débat sur le PACS et déclara le 3/11/98 lors du débat sur le PACS à l'assemblée nationale: « Qu’est-ce que l’homosexualité, sinon l’impossibilité d’un être à pouvoir atteindre l’autre dans sa différence sexuelle ? (…) Toutes ces acrobaties biologiques et sociales pour justifier l’accession d’un couple homosexuel à la paternité ou la maternité me semblent relever d’un fantasme narcissique d’auto-engendrement. ». Elle se fit remarquer aussi en brandissant la Bible dans l'Hémicycle pendant les débats[10], ce qu'elle nie dans son blog[11].

Elle dit « aimer les homosexuels » et déclare entretenir de bonnes relations avec les associations homosexuelles ; cependant le 27 janvier 2002, l'association Act Up-Paris perturba son meeting au Zenith de Paris en déployant une banderole proclamant : « homophobes ». [12]

[modifier] Positions sur les prisons et l'insertion

En 2003, au terme d'une mission parlementaire pour le compte de l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, sur le thème « l'isolement et la fragilisation du lien social en France »[13]. Elle milite pour l'établissement d'un « revenu minimum d'existence », garanti à toute personne : le dividende universel. Cette proposition économique permet à la fois de sortir de la misère, de marquer un nouveau sentiment d'appartenance et de favoriser la recherche d'activité. Elle résulte essentiellement de travaux d'économistes comme Yoland Bresson ou de philosophes comme Jean-Marc Ferry.

Elle suit de près le dossier des prisons françaises, sur lesquelles elle a enquêté pour le compte du Parlement et n'a de cesse de demander une amélioration des conditions de détention. Elle a ainsi soutenu l'opération 9m2, sur le parvis de l'hôtel de ville de Paris en 2007, organisée par l'association "Trop c'est trop", qui milite pour l'application du numerus clausus (une place = un détenu) dans les prisons françaises.

Après la visite de plusieurs établissements pénitentiaires, elle plaide pour une politique sociale dans les prisons. En sus d'une limitation du nombre de prisonniers aux capacités d'accueil et un développement des alternatives à l'emprisonnement, elle prône l'instauration d'un revenu minimum pour les détenus, calqué sur proposition de dividende universel.

[modifier] Une proposition qui fait débat : le Dividende universel

Dans le rapport commandité par le premier ministre Jean-Pierre Raffarin sur l'exclusion, Christine Boutin a proposé une série de mesures dont la plus médiatisée est le dividende universel.

Selon Christine Boutin, cette mesure est une vraie rupture de société, apportant une réponse globale, ouvrant de nouvelles perspectives, donnant le moyen de valoriser tous les temps, toutes les situations personnelles, toutes les formes d'activité. Elle propose également des modes de financement du Dividende universel, qui est à l'image de ce qui est mis en œuvre en Alaska mais aussi depuis peu au Brésil. Elle propose un montant de 330 € "tout juste suffisant pour survivre"[14].

Icône de détail Article détaillé : dividende universel.

[modifier] Droit au logement opposable

Malgré son isolement à droite sur ce thème, elle est la première à déposer une proposition de loi instituant le droit au logement opposable[15]. Grâce au succès médiatique du campement de SDF du canal Saint-Martin organisé par Les Enfants de Don Quichotte de décembre 2006 à janvier 2007, Jacques Chirac et le gouvernement acceptent l'idée d'un tel droit. Le projet de loi[16] est déposé dans la foulée, et Christine Boutin, en tant que spécialiste, est nommée rapporteure du texte à l'Assemblée Nationale. Nommée Ministre du logement et de la ville en mai 2007, elle est chargée de sa mise en oeuvre. Le droit au logement opposable oblige à avoir une mobilisation complète de l'ensemble des acteurs du logement afin de créer une dynamique dans l'ensemble de la chaîne du logemnet, de celui qui n'a pas de logement à celui qui est très bien logé.

Icône de détail Article détaillé : Droit au logement.

[modifier] Sur la loi DADVSI

Christine Boutin a fait partie des principaux opposants de la majorité à la loi DADVSI. Elle a notamment rencontré Richard Stallman[17] en juin 2006 pour discuter avec lui des enjeux de cette loi et de son impact sur le logiciel libre.

Elle est à l'origine, avec d'autres députés, de la proposition de licence globale[18].

[modifier] Une démarche qui met l'Homme au coeur du développement durable

Alors que le Grenelle de l'Environnement s'est donné comme objectif premier, voire unique, de "sauver la planète", Christine BOUTIN a fait entendre une autre musique en demandant à ce que la France s'engage dans une véritable politique de développement durable qui en prenne en compte les trois piliers (le social, l'économie, l'environnement) en veillant à mettre l'Homme au coeur de l'action politique, engagement pour la construction de la Cité. En particulier, Christine BOUTIN s'engage pour que ne soit pas créée une nouvelle précarité, la précarité énergétique, qui pénaliserait les plus fragiles par une double peine (coût des travaux pour réhabiliter les logements auxquels les personnes ne pourraient faire face, coûts des charges pour payer des factures énergétiques).

[modifier] Attentats du 11 Septembre

Interview vidéo avec Karl Zéro le 24/11/06 [19]:

Question : Pensez-vous que Bush pourrait être l’instigateur des attaques du 11 septembre ?

Christine Boutin : « Je pense que c’est possible. Et je le pense d’autant plus que je sais que les sites qui parlent de ce sujet sont ceux qui ont le plus de trafic. Comme quelqu’un qui est très sensibilisé aux problèmes des nouvelles pratiques en matière d’information et de communication, il me semble que l’expression des masses, venant du peuple, ne peut être complètement exempte de vérité …Je ne suis pas en train de vous dire que j’adhère à cette position mais laissez moi vous dire que, cependant, je m’interroge un petit peu sur cette question. »

[modifier] Bibliographie

  • Une éthique sans citoyen (1991)
  • Pour la défense de la vie (1993)
  • Le mariage des homosexuels ? Cucs, Pic, Pacs et autres projets législatifs (1998)
  • Les larmes de la république (1999)
  • L'embryon citoyen (2001)
  • Pour sortir de l'isolement, un nouveau projet de société. Rapport parlementaire au Premier ministre (2003)
  • Je ne suis pas celle que vous croyez (2006) Édition First, sortie le 3 novembre 2006

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Who's who in France, 2006 et sa "fiche ministre" dans les célèbres "Classeurs rouges" de la Documentation française, publications de la Documentation française, organisme d'État, régulièrement mis à jour sous le contrôle du ministère de la Fonction publique
  2. http://permanent.nouvelobs.com/politique/20061202.FAP7916.html?1746 Citant une dépêche AP du 2/12/2006 de 17h38
  3. Chantier national pour le logement
  4. http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2008/01/cacophonie-feut.html Article de LibéLyon paru le 23 janvier 2008 : Boutin et Amara en plein plan embrouilles
  5. http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=465615 L'express, article de July Jolie : Boutin exclue d’une réunion à l’Elysée
  6. http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1017898 Le Monde du 20 décembre 2007
  7. Fadela Amara, le pari d'une insoumise, Le Monde
  8. Interview de Mme Boutin, 13/12/2004 et Who's who in France
  9. Libération. net, 14 mars 2008 avec une source AFP
  10. [http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-925976@51-926192,0.html Fadela Amara, le pari d'une insoumise , Le Monde]
  11. Christine Boutin, La Bible dans l'hémicycle
  12. Compte-rendu du 1er meeting de campagne, RFI
  13. L'isolement en question
  14. Forum des Républicains Sociaux
  15. proposition de loi instituant le droit au logement opposable
  16. projet de loi
  17. Rencontre avec Richard Stallman
  18. A propos de la licence globale
  19. Christine Boutin n'exclue pas la responsabilité de G.W. BUSH dans les attentats du 11 septembre 2001
Précédée par Christine Boutin Suivie par
Jean-Louis Borloo
Ministre du Logement et de la Ville
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