Eugène de Savoie-Carignan

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Eugène de Savoie-Carignan par Jacob van Schuppen
Eugène de Savoie-Carignan par Jacob van Schuppen

Eugène-François de Savoie (Paris 1663 - Vienne 1736), connu sous le nom de Prince Eugène, célèbre général des armées impériales.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils d'Eugène-Maurice de Savoie-Carignan, comte de Soissons, et d'Olympe Mancini, nièce du cardinal Mazarin. Grand stratège, il quitte la France du roi Louis XIV qui ne veut pas lui accorder un commandement, et entre comme volontaire au service de l'Autriche, (1683). Il jure de ne revenir en France que les armes à la main.

Il débute dans l'armée comme commandant de cavalerie et devient vite feld-maréchal en 1687 et feld-maréchal général en 1693.

Chargé en 1697 du commandement de l'armée impériale, il gagna sur les Turcs la bataille décisive de Zenta en 1697, qui est suivie de la paix de Karlowitz.

Entre 1697 et 1716, le prince fait édifier son palais d'hiver à Vienne, le Stadtpalais (Himmelpfortgasse 8), qui abrite aujourd'hui le ministère des Finances autrichien) par l'architecte Fischer von Erlach puis par Lukas von Hildebrandt (de 1702 à 1724 pour les modifications), puis en 1714 le prince décide de faire construire le Belvédère par le même architecte Hildebrandt deux palais reliés par un jardin (unteres Belvedere et Schloss Belvedere), où il rassemble ses collections d'art et de livres (on peut voir plus de 15 000 ouvrages de sa collection à la Bibliothèque nationale autrichienne (Österreichische Nationalbibliothek) à la Hofburg).

Au cours de la guerre de succession d'Espagne, de 1701 à 1714, il n'hésite pas à combattre contre la France. En Italie, il repousse Catinat à la bataille de Carpi, bat Villeroy et le fait prisonnier à la bataille de Chiari en 1701, manque de justesse de battre le Vendôme à la bataille de Crémone, puis à nouveau à la bataille de Luzzara en 1702.

Eugène de Savoie par Jacob van Schuppen
Eugène de Savoie par Jacob van Schuppen

En 1704, alors qu'il commandait les troupes impériales, il bat, avec l'aide du duc de Marlborough, les armées franco-bavaroises à la bataille de Blenheim et le prince-électeur de Bavière Maximilien-Emmanuel perdit ses terres qu'il retrouva, en 1714, lors de la signature du traité de Rastatt.

De retour en Italie en 1705, il fut repoussé par le duc de Vendôme à la journée de Cassano, mais dans les deux années suivantes, il fit rentrer tout le Milanais et la Lombardie sous l'obédience de l'empereur. Il s'empare du Montferrat, en 1706, pour le compte du duc de Savoie Victor-Amédée II. En 1707 il conduit aux côtés du Duc Amédée de Savoie l'entreprise qui conduit, à travers la Savoie et la Provence, vers le siège de Toulon (juillet-août 1707). Malgré le soutien de la flotte anglaise (conduite par l'Amiral Showell) les forces françaises repoussent les troupes impériales le 23 août 1707 à Toulon. En 1708, sur les bords de l'Escaut, il mit les Français en déroute à Audenarde. En 1709 il les vainquit encore à Malplaquet ; mais en 1712 il fut à son tour battu par Villars à la bataille décisive de Denain.

Le prince Eugène fut un acteur décisif pour mettre fin à la guerre de succession d'Espagne. Plénipotentiaire au traité de Rastatt, il négocia avec beaucoup d'habileté.

Il remporta ensuite, sur les Turcs, à Petrovaradin (Peterwardein) en 1716 et à Belgrade en 1717, deux grandes victoires, qui les forcèrent une seconde fois à demander la paix (traité de Passarowitz, 1718).

De 1716 à 1725, il fut gouverneur en titre des Pays-Bas autrichiens, remplacé par son ministre plénipotentiaire le marquis de Prié.

La paix avec la France ayant été rompue en 1733 au sujet de la succession au trône de Pologne, Eugène reprit le commandement ; mais il ne montra pas cette fois les mêmes talents ; après avoir laissé prendre Philippsbourg, il se hâta de signer la paix et se retira à Vienne.

À la fin de sa vie, il se consacre au gouvernement de Conseil de guerre aulique qu'il présidait. Au début du mois d'avril 1736, un de ses valets le découvre étouffé dans son lit, sans doute à la suite des problèmes respiratoires qu'il avait depuis longtemps. Il est enterré dans la Cathédrale Saint-Étienne de Vienne.

Il a laissé quelques écrits politiques.

[modifier] Bibliographie

Statue du Prince Eugène sur la place des Héros, à Vienne (Autriche)
Statue du Prince Eugène sur la place des Héros, à Vienne (Autriche)

[modifier] Bibliographie ancienne

  • D'Artanville, Mémoires pour servir à l'histoire du prince Eugène de Savoie, maréchal de camp général des armées de l'Empereur, etc., La Haye, E. Foulque, 1710.
  • Jean Dumont et Rousset, Histoire militaire du prince Eugène de Savoie, du prince et duc de Marlborough, et du prince de Nassau-Frise, où l'on trouve un détail des principales actions de la dernière guerre et des batailles et sièges commandez par ces trois généraux..., La Haye, I. Van der Kloot, 1729-1747.

[modifier] Bibliographie contemporaine

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« Eugène de Savoie-Carignan », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)

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