Ernest Jouin

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Ernest Jouin (ou l'abbé, Monseigneur, Mgr Jouin) (1844-1932), prêtre et abbé catholique, journaliste et auteur français.

Sommaire

[modifier] Biographie

En 1902, Mgr Jouin, curé de Saint- Augustin à Paris, faisait représenter La Passion au « Nouveau Théâtre ».[1]

En 1907, l'abbé Jouin est poursuivi devant le Tribunal correctionnel pour infraction à la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Églises et de l'État pour avoir distribuée le 9 décembre 1906 dans son église, une brochure imprimée contenant l'annonce d'une messe de deuil pour le mercredi suivant.[2].

Parallèlement à la publication de travaux historiques, Mgr Jouin a écrit de nombreux ouvrages antimaçonniques et antisémites ; il a également fondé la Revue internationale des sociétés secrètes en 1912, organe ayant pour objectif notamment de faire la lumière sur le « péril maçonnique ». Dénonciateur de supposés complot ourdis par des sociétés secrètes et des forces occulte, Jouin fut un spécialiste de l'ésotérisme, de l'occultisme et de la franc-maçonnerie (il a fait paraître plusieurs bibliographies à ce sujet).

Catholique d'extrême-droite, Mgr Jouin exerça une influence considérable sur la littérature conspirationniste de l'époque (d'ailleurs, certains auteurs complotistes s'en revendiquent encore aujourd'hui). Il s'inscrit dans la lignée de théoriciens du complot tels l'abbé Barruel et certains penseurs de la contre-révolution.

Il est l'auteur de la célèbre thèse de complot selon laquelle Léon XIII ait résisté à une tentative d'infiltration maçonnique au Vatican, longtemps avant l'affaire de la loge P2.

En 1912, dans la revue internationale des sociétés secrètes, Jouin affirma que la mort de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche lors de l'attentat de Sarajevo était prévue d'avance par les loges de franc-maçons[3]. De plus, il laissa entendre que Cabrinović, Casimirović et Ciganović avaient de solides liens avec la franc-maçonnerie.

Emile Poulat, l’un des grands sociologues du catholicisme français l'a décrit ainsi: “Personnalité marquante et unanimement respectée, dont l’œuvre et l’action ont été louées et encouragées par Benoît XV et Pie XI, qui le nommèrent l’un prélat domestique et l’autre protonotaire apostolique, dont les funérailles furent présidées par le cardinal Verdier et la biographie préfacée par Dom Cabrol, et dont on a pu proposer à Rome en 1957 la cause de béatification[4].

En 1932, quelques mois après la mort du fondateur de la ligue Le Franc-Catholique, ses membres ont constitué un groupe dénommé Cercle Ernest Jouin.

[modifier] Publications

  • La Passion, grande et brève, Mistère en vingt tableaux, Éditions Léon Guillonneau, 1910.
  • Préface à L'initiation maçonnique de Charles Nicoullaud, Perrin, 1913.
  • (éditeur), Les "Protocols" des Sages de Sion, Revue Internationale des Sociétés Secrètes, 1920.
  • Le péril judéo-maçonnique, Revue Internationale des Sociétés Secrètes, 1921
  • L'après-guerre, la guerre, l'avant-guerre 1870-1914-1927, Revue Internationale des Sociétés Secrètes, 1927
  • avec V. Descreux, Bibliographie occultiste et maconnique : répertoire d'ouvrages imprimés et manuscrits relatifs à la Franc-maconnerie, les sociétés secrètes la magie, etc, Revue Internationale des Sociétés Secrètes, Paris, 1930.
  • La Papauté et la franc-maçonnerie, discours du 8 décembre 1930 ; disponible en ligne

[modifier] Bibliographie

  • Sauvêtre, Vie de Mgr. Jouin. reprint, Editions Saint-Rémi, Cadillac , 1999.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Albert Reyval, L'église et le théâtre: essai historique, Bloud & Gay, 1924
  2. Gazette des Tribunaux, Audience du 11 avril 1907
  3. Revue internationale des sociétés secrètes, 8, avenue Portalis. Paris, 15th september 1912, pp. 787-88
  4. Rotary et scoutisme : deux acteurs du complot mondial, par Jean-Jacques Gauthé, 19 novembre 2007
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