Ennahda

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Ennahda
 
Président Rached Ghannouchi
Fondation 6 juin 1981
Disparition
Siège
Députés 0
Conseillers 0
Idéologie islamisme
Affiliation internationale
Couleurs
Site Web
Voir aussi

Politique de la Tunisie
Partis politiques tunisiens

Ennahda (النهضة) est un parti politique islamiste tunisien. Il n'a jamais été reconnu officiellement par le gouvernement tunisien.

[modifier] Histoire

Il est le successeur du Mouvement de la tendance islamiste (MTI) qui est fondé le 6 juin 1981 avant d'adopter son nom actuel en février 1989. Il est dirigé par des intellectuels formés dans les universités modernes : Rached Ghannouchi (professeur de philosophie), Abdelfattah Mourou et Hassen Ghodbani (juristes) et Salah Karkar (économiste)[1]. Le parti signe le Pacte national, le 7 novembre 1988, afin de s'insérer dans le jeu politique tunisien. Le régime ne tarde pas à annoncer, dans la foulée de ce premier succès, de nouvelles mesures d'apaisement[1].

Néanmoins, le parti voit ses demandes successives de légalisation refusées. Dans une dernière manœuvre politique, la fraction dite « modérée » du MTI décide cependant de retirer toute allusion à l'islam dans le nom du mouvement et choisit de le rebaptiser Hezb Ennahda (Mouvement de la renaissance). Sa nouvelle demande de légalisation ayant été rejetée à nouveau, le mouvement présente ses candidats aux élections législatives du 2 avril 1989 sur des listes indépendantes. Toutefois, le Rassemblement constitutionnel démocratique (parti au pouvoir) rafle la totalité des sièges à la Chambre des députés[1]. C'est ainsi que ces élections marquent le retour de la répression et la fin de l'état de grâce qui régnait depuis l'arrivée du président Zine el-Abidine Ben Ali en 1987[1].

Plusieurs actes violents sont par la suite commis, dont l'attaque du commissariat de police de Bab Souika conduisant à la mort d'un policier, et sont imputés au mouvement qui nie vouloir utiliser la violence contrairement au Front islamique du salut algérien. En août 1992, les procès de 277 militants voient la condamnation de 265 d'entre eux pour « complot islamiste ». Ces procès ont lieu devant deux juridictions militaires et, d'après les observateurs d'Amnesty International, en violation de nombreuses règles du droit à un procès équitable, entachant les condamnations et les maintiens en détention. Les peines vont jusqu'à vingt ans de prison voire l'emprisonnement à vie. La plupart de ces détenus seraient, selon Amnesty, des prisonniers de conscience emprisonnés et condamnés sans preuve tangible de criminalité mais pour le simple exercice de leurs convictions religieuses et politiques.

[modifier] Doctrine

Ghannouchi cite largement dans ses écrits Sayyid Qutb, Hassan El-Banna et Sayyid Abul Ala Maududi. Il est également lié aux islamistes soudanais dirigés par Hassan al-Tourabi qu'il considère comme son proche ami — ce dernier lui a offert sa sœur cadette comme « deuxième » épouse ainsi qu'un passeport diplomatique soudanais[2]. Influencé par les Frères musulmans égyptiens, le parti considère alors que la souveraineté dans l'État musulman « appartient à Dieu » et donc que la société tunisienne est une « société athée, qui a cessé d'être musulmane, sur le plan de la foi mais aussi par le fait qu'elle viole des lois expresses et catégoriques de l'islam ». Il vise ainsi l'établissement d'un État islamique, la « démocratie n'étant le meilleur système qu'en l'absence du système islamique ».

[modifier] Références

  1. abcd (fr) Ridha Kéfi, « Comment les islamistes ont été vaincus », Jeune Afrique, 11 mai 1999
  2. (fr) Ridha Kéfi, « Les dérapages de l'islamiste », Jeune Afrique, 26 décembre 2000
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