Eiao

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Eiao
Pays France
Polynésie française
Archipel Marquises
Localisation Océan Pacifique
Superficie 43,8 km²
Point culminant 576 m
Population Inhabitée

8° 00′ S 140° 42′ W / -8, -140.70 Eiao est la plus grande île du groupe le plus septentrional de l'archipel des Marquises, en Polynésie Française. [1]

carte d'Eiao
carte d'Eiao

Sommaire

[modifier] Situation

C'est la plus grande île inhabitée de l'archipel. Elle n'est séparée de sa voisine Hatutu que par un chenal de 3 km, mais se trouve à 100 km de Nuku Hiva, la plus proche île habitée, dont elle dépend administrativement.

Elle a la forme d'un croissant long de 13 km et large de 3,5. Le centre d'Eiao est un plateau élevé, à l'altitude comprise entre 300 et 500 mètres, incliné vers le nord-ouest et bordé au sud par de hautes falaises côtières. Ses côtes présentent peu de points de mouillages :

  • la baie de Vaituha, à l'ouest, où débouche la seule source pérenne de l'île,
  • la baie du Charner, au nord-ouest de l'île.

[modifier] Géologie

Eiao correspond à la partie nord-ouest d'une caldeira effondrée, d'un diamètre d'une dizaine de kilomètres. La formation de l'île s'est faite en deux phases : la première date de 5,8 à 5,7 millions d'années, la seconde de 5,3 à 5 millions d'années[1]. Elle est essentiellement composée de basalte.

[modifier] Histoire

Des outils en pierre, particulièrement des herminettes, faites à partir du basalte d'Eiao, ont été trouvés dans des sites archéologiques sur d'autres îles, prouvant l'existence de voyages inter-îles dans l'archipel.

Avant l'arrivée des occidentaux, l'île fut habitée par la tribu des Tuametaki. Elle servait également de sépultures pour les chefs des tribus de Te I'i.

Du point de vue des Occidentaux, elle fut découverte par l'Étasunien Joseph Ingraham en avril 1791, puis trois mois plus tard par le Français Étienne Marchand.

Vers la fin du XIXe siècle, Eiao a été brièvement utilisée comme prison, mais l'expérience fut arrêtée en raison des sécheresses fréquentes, et des difficultés d'approvisionnement et de débarquement sur l'île.

De 1962 à 1963, l'homme de média Georges de Caunes y vécu en solitaire.

Dans les années 1970, l'île fut étudiée comme emplacement possible pour les essais nucléaires français.

[modifier] Flore et faune

Dû à son isolement, Eiao a développé un certain nombre d'espèces animales et végétales endémiques[2]. Elle a été classée « aire de gestion des habitats ou des espèces » en 1971, puis « réserve naturelle de l'île d'Eiao » en 1992.

L'introduction de moutons au XIXe siècle a malheureusement contribué à l'appauvrissement de la végétation de l'île, accroissant le phénomène d'érosion du sol, et par incidence de sa faune.

[modifier] Noms de l'île

  • Le nom d'Eiao n'a pas d'équivalent dans le reste de l'Océanie. Dans la légende de la construction des îles Marquises[3], selon laquelle chaque île de l'archipel est une partie de la maison des Dieux, Eiao est la dernière île à apparaitre. Au moment où le soleil se lève, illuminant la maison nouvellement construite, la Déesse Atanua pousse un cri de joie qui donne naissance à l'île
  • En marquisien, son nom s'écrit aussi 'eiao (l'apostrophe représente une consonne glottale)
  • Knox (en) en 1791, par Joseph Ingraham, en l'honneur d'un général de la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique, devenu ministre de la guerre (secretary of war)
  • Massé en 1791, par le capitaine Étienne Marchand, d'après le nom d'un de ses seconds
  • Robert's Island en 1792, par Hergest
  • Freemantle en 1793, par Josuah Roberts
  • New York en 1798, par Edmund Fanning
  • Hiao en 1838, par Dumont d'Urville

[modifier] Notes et références

  1. [pdf] R. Brousse, H.G. Barsczus, H. Bellon, J.M. Cantagrel, C. Diraison, H. Guillou, C. Léotot, « Les Marquises (Polynésie française) : volcanologie, géochronologie, discussion d'un modèle de point chaud » sur http://www.ird.fr/, 1990, in Bulletin de la Société Géologique de France, 1990, 6 (6), p. 933-949, Institut de recherche pour le développement (IRD). Consulté le 16 juin 2007.
  2. Oiseaux de Eiao sur http://www.manu.pf/, MANU Société d'Ornithologie de Polynésie. Consulté le 16 juin 2007.
  3. René Haiti Uki, La Construction des îles Marquises, vol. 1, Éditions Haere-Po-No Publipress, Tahiti, 1985, p. 30-32