Douch

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Eglise et presbytère de Douch
Eglise et presbytère de Douch

Douch est un hameau de la commune de Rosis, Hérault dans lequel s'est déroulé le 10 septembre 1943 un des premiers combats de la résistance française.

Sommaire

[modifier] Récit du combat

Sur le plateau de Douch, dans le presbytère de l'église, était installé depuis le 25 août 1943 un groupe d'environ 50 maquisards entraînés par un maréchal des logis qui avait servi dans une unité de cavalerie : Christian de Roquemaurel. Avec son frère, Marcel, ils avaient décidé de consacrer tous leurs soins à la constitution d'un maquis qu'ils appelèrent Maquis Bir-Hakeim en hommage à la bataille victorieuse que venait de remporter les troupes françaises libres en Afrique du Nord.

Le groupe est composé à l'origine de 16 étudiants toulousains renforcés par des combattants républicains espagnols réfugiés (source : Alberto Fernandez Tiempo de Historia n°12 noviembre 1975). Initialement implanté à Villefranche de Rouergue, le groupe est transféré dans un endroit plus reculé, le plateau de Douch, dans le Sud du Massif Central, dans le massif de l'Espinouse (département de l'Hérault), qui semblait un meilleur abri pour effectuer un entrainement militaire intensif sous les ordres de professionnels.

Malheureusement, prévenus on ne sait comment ou simplement alarmés par une activité intense, les Allemands sont rapidement informés de la présence du maquis au presbytère, pourtant isolé. A 6h35 du matin, ce 10 septembre 1943 une colonne de 200 soldats de la Wehrmacht, commandée par un capitaine, venue par la route de Lamalou-les-Bains, cerne le camp sans éveiller l'attention des guetteurs : un épais brouillard recouvrait ce matin là le plateau. Un combat intense s'engage ; les Allemands sont soutenus par des mortiers et des canons légers. Au bout d'une heure, Roquemaurel constate que l'encerclement du camp est incomplet et que la face Nord du camp est libre. La décision de se replier est prise après avoir constitué un groupe de sept tireurs volontaires pour les couvrir avec notamment, Hubert Arnaud, le chef, de son vrai nom Henri Arlet Jacques Sauvegrain... Deux hommes sont tués, Jean-Marie Allex, étudiant, brigadier d'artillerie et Alphonse Landrieux, employé des postes. Jacques Sauvegrain est blessé. Henri Arlet refuse de l'abandonner et le traine avec lui sur une distance de deux kilomètres. Ils sont finalement faits prisonniers et vont rejoindre Edmond Guyaux et André Vasseur déjà prisonniers eux aussi.

Mais le décrochage s'était effectué, le camp était sauvé (source Jean Cassou : "La leçon des enfants" in revue Chateaubriant Novembre 1945). Sur les 47 combattants 2 ont été tués et 4 sont faits prisonniers. La petite troupe se replie et atteint le village à demi-ruiné de Saint-Pierre-des-Cats (Mélagues dans l'Aveyron) où elle réussit à se restaurer et à trouver, non sans difficultés, des vêtements nécessaires, car ils avaient été surpris au petit matin.

[modifier] Les suites du combat

Au cours de ce combat, les Allemands subirent de fortes pertes : huit tués dont un officier et douze blessés. Cet engagement, l'un des premiers aussi important dans la France occupée entre deux forces militaires encadrées par des officiers de carrière, est rapporté par le Général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre

Les quatre prisonniers seront emmenés à Toulouse. La rapidité avec laquelle la BBC révèle cet héroïque combat a peut-être accéléré la répression pour les blessés restés aux mains des troupes allemandes. Les Quatre sont fusillés le 9 novembre 1943 à la prison Saint-Michel de Toulouse et leurs corps jetés dans une fosse commune à Bordelongue : Henri Arlet, étudiant de Toulouse, Edmond Guyaux, étudiant de Toulouse, Jacques Sauvegrain, élève de l'École Polytechnique, André Vassseur, employé de Toulouse

[modifier] Lieux et Monuments

Stèle à Douch
Stèle à Douch

[modifier] Sources