Dominique Pino

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Dominique Pino, né à Milan en 1760 d'une famille commerçante, général italien.

D'un caractère impétueux et déterminé, il embrassa avec ardeur la cause de la Révolution française en 1796 ; il fut d'abord simple grenadier, et, l'année suivante, chef d'une légion levée à la hâte, qui alla prendre possession de quelques terres du duc de Parme sur les confins du territoire milanais.

Il paraît que dès lors le général Pino songeait à profiter des circonstances pour rendre l'Italie indépendante. Il en fut soupçonné dès 1798, lorsqu'il commandait à Pesaro avec le général Lahoz, son ami. Par suite de ce soupçon, le général Montrichard, qui commandait à Bologne, enjoignit à ces deux officiers de quitter leur commandement. Lahoz ne céda point et se mit résolument à la tête d'une insurrection contre les Français. Pino, au contraire, vint trouver le général Monnier qui commandait à Ancône, montra dès lors un dévouement sans bornes à Napoléon Bonaparte et contribua à la défense d'Ancône.

Général de brigade le 16 décembre 1798, lorsque les Austro-Russes envahirent l'Italie en 1799, il se réfugia en France et retourna dans sa patrie quand Bonaparte la conquit en 1800. Il fut alors élevé au grade de général de division. Il avait pris pour aide-de-camp le littérateur Foscolo, grand partisan de l'indépendance italienne.

En 1802, Bonaparte chargea le général Pino du commandement de la Romagne, et, plus tard, il lui confia le ministère de la guerre du royaume d'Italie, et le fit comte. En 1805, Pino fut remplacé au ministère par Caffarelli et retourna commander sa division sous les ordres de Napoléon. Il s'y distingua par sa bravoure et son intelligence.

II resta attaché à la Grande Armée jusqu'à l'automne de 1813. L'Empereur l'envoya en Italie pour soutenir les efforts du vice-roi contre les progrès de l'Autriche. On vit le général Pino manœuvrer à la tête de sa division dès le 15 septembre sur la Lippa, sur Adelsberg et Fiume. Après avoir recueilli quelques troupes à Bologne, il marcha contre les Autrichiens qui avaient débarqué sur le près de Volano.

Alors Murat mettait en mouvement ses Napolitains. On a lieu de croire qu'il pénétra les desseins du roi de Naples, et peut-être soupçonna-t-il le général Pino de vouloir seconder ses entreprises. Toujours est-il que celui-ci, par mécontentement ou par ordre, quitta l'armée et vint à Milan vivre en particulier, dans l'attente des résultats de la campagne.

Lorsqu'en 1816, le Sénat du royaume délibérait pour demander aux souverains alliés Eugène de Beauharnais pour roi d'Italie, on croit qu'il n'était pas étranger à l'insurrection du 20 avril qui fit échouer ce projet. Les troupes autrichiennes étant entrées dans Milan peu de jours après, et le feld-maréchal de Bellegarde s'étant mis à la tête de la régence, l'influence du général Pino cessa; il fut mis à la retraite avec une pension de 3 000 florins.

Au mois de décembre suivant, le général Bellegarde fit arrêter le général Théodore Lechi et un aide-de-camp du général Pino que celui-ci avait envoyé, dit-on, au roi de Naples pour l'engager à employer ses armées au maintien du royaume d'Italie dont il lui offrait la couronne. Il est certain que l'indépendance de l'Italie a toujours été la pensée du général Pino, dont l'esprit inconstant et le caractère ambitieux ont balancé les bonnes intentions.

Pino, devenu suspect aux autorités autrichiennes, fut mis en surveillance et se condamna à un repos absolu.

Il est mort près de Milan, le 13 juin 1826, âgé de soixante-six ans.

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