Doctrine Bush

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George W. Bush
George W. Bush

La Doctrine Bush a été énoncée pour la première fois le 20 septembre 2002, dans un document de politique intitulé « The National Security Strategy of the United States of America » et fut reprise par la suite lors d'un discours du président américain George W. Bush au Congrès américain, le 4 février 2004. Cette stratégie de sécurité nationale de l'administration Bush prône la guerre préventive, le maintien de la suprématie militaire américaine dans le monde ainsi que le développement de la coopération internationale, des droits de l'Homme et de la liberté[1]. Elle vise, en particulier, la refondation du monde arabo-musulman en « Grand Moyen-Orient ». Unilatérale et souvent brutale dans le discours, la doctrine Bush s'est assouplie au cours du deuxième mandat présidentiel[2], ce qui est surtout dû à la prise de pouvoir législative de l'opposition à mi-mandat.

Sommaire

[modifier] Contexte et mise en œuvre

Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, le président Bush et certains de ses conseillers néo-conservateurs tentent de répondre à la fièvre anti-américaine qui s'est propagée dans le monde arabo-musulman, foyer désigné du fondamentalisme religieux (islamisme), du terrorisme et de la dictature.

La « guerre globale contre la terreur » a pour objectif de traquer les organisations et réseaux terroristes et d'instaurer des liens étroits avec les gouvernements et populations des pays de cette zone. Ainsi, l'idée d'un remodelage du grand Moyen-Orient est progressivement apparue dans les projets du pouvoir américain.

L'invasion de l'Irak correspond à la mise en oeuvre de cette doctrine . En effet le but est instaurer un pouvoir démocratique en Irak après avoir renversé le régime de Saddam Hussein afin que les pays voisins connaissent eux aussi une évolution démocratique .

[modifier] Extrait du discours du 4 février 2004

« Tant que cette région sera en proie à la tyrannie, au désespoir et à la colère, elle engendrera des hommes et des mouvements qui menacent la sécurité des Américains et de leur alliés. Nous soutenons les progrès démocratiques pour une raison purement pratique : les démocraties ne soutiennent pas les terroristes et ne menacent pas le monde avec des armes de destruction massive[3]. »

[modifier] « Wilsonisme botté »

En mars 2003, un article de The New Republic parlait de George W. Bush comme du président « le plus wilsonien depuis Wilson lui-même, faisant référence à la pensée du président Woodrow Wilson. Cette comparaison ne visait naturellement pas le multilatéralisme de Wilson, chantre de la Société des Nations, mais bien son internationalisme et surtout la conviction que le modèle américain de démocratie libérale est moralement supérieur et doit être exporté (« make the world safe for democracy »), conviction partagée par George W. Bush. Cette conviction prend elle-même sa source dans l'exceptionnalisme américain qui remonte lui aux fondateurs puritains du XVIIe siècle (cf. notamment discours de John Winthrop, sur la nouvelle Jérusalem). Des premières années de la République à Wilson, cet exceptionnalisme s'était traduit par une politique isolationniste - visant à se retirer d'un monde européen vu comme corrompu - dont les principes sont inscrits dans le discours d'adieu de George Washington mais aussi dans la doctrine Monroe. Henry Kissinger voit dans la transition entre Theodore Roosevelt, le réaliste prudent, et Wilson, l'internationaliste idéaliste, la 'charnière' décisive dans l'évolution de la politique étrangère américaine vers l'internationalisme et le messianisme[4].

Poursuivant la comparaison, et afin de mettre en exergue les aspects interventionistes et militaire du « wilsonisme » de Bush, le politiste Pierre Hassner a, en 2003 également, parlé du « wilsonisme botté » du président Bush. La politique étrangère actuelle des États-Unis est en effet marquée par une surprenante collision entre des racines idéalistes, une méfiance profonde à l'égard des institutions internationales et l'idée que la force est in fine un moyen légitime et efficace de parvenir à ses fins.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l'Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, ISBN 2020799502, p.206
  2. Réconciliation avec la France, échecs en Irak, dialogue avec l'Union européenne sur les dossiers iranien, libanais et nord-coréen. Voir Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, ISBN 2020799502, p.209
  3. [1], la traduction est faite de l'anglais vers le français par Google : [2]
  4. voir notamment à ce sujet le premier chapitre de Diplomatie

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes