Guerre contre le terrorisme

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La « guerre contre le terrorisme » ou « guerre contre la terreur » (« War on Terrorism », « War on Terror » ou « Global War on Terror », GWOT) est un concept géopolitique développé par l’administration américaine de George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001.

À noter que l’Organisation de Coopération de Shanghai, regroupant la Russie, la République populaire de Chine et d’autres nations d’Asie centrale, avait avant cela déjà déclaré la guerre contre les trois forces du mal : le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme.

Il s’agit de diverses actions policières, politiques et militaires que réalise le gouvernement des États-Unis (appuyé par différents alliés dont l'OTAN) contre différentes organisations liées au terrorisme islamiste appuyés par une coordination au niveau de l'Organisation des Nations unies [1] de divers comités crée par le Conseil de sécurité des Nations unies. Elle se démarque de la lutte antiterroriste traditionnelle par des actions militaires de grande ampleur à l’étranger et un interventionnisme actif. Elle débouche sur le déclenchement de « guerres préventives » contre les États suspectés d'abriter des groupes terroristes et/ou susceptibles de leur fournir des armes de destruction massive.

Cette guerre combine la lutte directe, c’est-à-dire le démantèlement des cellules terroristes, la destruction des camps d'entraînement, et la lutte indirecte [2]. Cette dernière comprend les enquêtes et les pressions sur les gouvernements, organisations et personnes soutenant les organisations terroristes, et le gel des avoirs soupçonnés d'appartenir ou de servir à des groupes terroristes. C’est aussi les aides financières aux pays participant à la lutte contre le terrorisme, l'accroissement de la coopération internationale au niveau du renseignement, police et justice, la réorganisation politique du Moyen-Orient.

Le Pentagone, symbole du pouvoir militaire des États-Unis, touché le 11 septembre 2001. Point de départ de la « guerre contre le terrorisme ».
Le Pentagone, symbole du pouvoir militaire des États-Unis, touché le 11 septembre 2001. Point de départ de la « guerre contre le terrorisme ».

Sommaire

[modifier] Question de la dénomination

  • Dans le premier mois suivant 9-11, le président W Bush avait commencé à nommer le programme la "Croisade contre le terrorisme" (employant nommément le mot crusade en anglais), mais ses conseillers reprirent la formule assez rapidement, craignant qu’elle rappelle trop pour les populations du Moyen-Orient l’époque historique des Croisades en Terre sainte effectuées par l’Occident chrétien.
  • En juillet 2005, des membres de l’administration américaine ont tenté d’imposer le terme global struggle against violent extremism (« combat mondial contre l'extrémisme violent ») pour mieux prendre en compte les dimensions politique et idéologique de ce conflit. D’autres encore parlent de Troisième ou de Quatrième Guerre mondiale (World War III, World War IV).

[modifier] Chronologie

[modifier] La cible américaine

Dans les déclarations des terroristes islamistes, les États-Unis sont souvent considérés comme « le Grand Satan » ou l’« Empire du Mal ». En effet, tout oppose la société américaine telle qu’elle est perçue dans ses productions culturelles (films, musique populaire, où l’on voit des femmes dénudées, par exemple) à la société souhaitée par les islamistes radicaux. Des problèmes géopolitiques récurrents comme le conflit israélo-arabe font que les États-Unis sont perçus comme l’allié indéfectible d’Israël, dont l'existence est refusée par ces mêmes mouvements. Ainsi, super-puissance alliée aux ennemis « intimes », les États-Unis sont la cible principale (bien que souvent indirectement) des terroristes islamistes.

La guerre contre le terrorisme prend sa source dans les attentats du 11 septembre 2001, où furent tuées près de 3 000 personnes, en majorité des civils. Ces attentats ne sont pas les premiers à toucher des intérêts américains, mais ils sont marquants par leur ampleur. Ce n’étaient pas les premiers attentats islamistes meurtriers à frapper directement le sol des États-Unis (cf. le précédent attentat du World Trade Center, près de 10 ans plus tôt).

[modifier] La mobilisation

Ces agressions sont vécues comme un véritable traumatisme par l’ensemble de la population, qui les associe à l’attaque sur Pearl Harbor par les Japonais en 1941, sans déclaration de guerre préalable. Rapidement apparaît le sentiment que la nation est entrée en guerre.

Cette certitude est rapidement reprise par l’administration, qui décrète la mobilisation nationale. Elle met en place toute une série de mesures visant à détruire les groupes terroristes et protéger la population, le territoire, le mode de vie, les valeurs et les intérêts des États-Unis.

La première mesure, le 11 septembre, fut de faire atterrir tous les avions civils survolant l’espace aérien des États-Unis, quelques heures après les attentats, et d’empêcher les autres avions d’y pénétrer ; avec plusieurs exceptions pour quelques avions privés, dont un avion saoudien qui a permis à des membres de la famille Ben Laden de sortir du pays — détail que relèvent certains opposants à George Walker Bush (dont Michael Moore).

[modifier] La campagne d’Afghanistan

Icône de détail Article détaillé : Guerre d'Afghanistan (2001).

Dès le 12 septembre, l’OTAN déclara officiellement que les attentats étaient une attaque contre les dix-neuf pays de l'alliance. C’était la première fois que cette organisation invoquait ainsi la clause de solidarité de l’article 5 du Traité de l'Atlantique Nord.

Rapidement l’organisation Al-Qaida est reconnue comme responsable des attentats. Son représentant Oussama Ben Laden était alors protégé, avec de nombreux fondamentalistes, par le régime des Talibans en Afghanistan. Suite au refus des Talibans de livrer leur hôte sans preuve formelle de sa culpabilité, une coalition internationale décide de soutenir l’opposition qui lutte contre le régime afghan. Celui-ci tombe rapidement devant l’attaque de l'OTAN fin 2001, mais Ben Laden et beaucoup de ses comparses parviennent à prendre la fuite.

Continuatrice de la guerre en Afghanistan, l'opération Anaconda lance en 2002 l'attaque d'Al-Qaida et des Talibans dans une vallée, sans toutefois atteindre Ben Laden.
Continuatrice de la guerre en Afghanistan, l'opération Anaconda lance en 2002 l'attaque d'Al-Qaida et des Talibans dans une vallée, sans toutefois atteindre Ben Laden.

Cette action a permis de détruire des camps d’entraînement et de déstabiliser la structure de commandement et de planification des attentats. Mais Al-Qaida est plus une nébuleuse qu’une organisation réellement structurée. Très autonomes, les groupes locaux ont pu spontanément mettre en œuvre de nouvelles actions. Bien qu’il semble que les attentats de Madrid ont été planifiés avant la chute du régime Taliban, ils sont un exemple parmi d’autres que la capacité de nuire des terroristes islamistes n’a pas été réellement affectée.

[modifier] La campagne d'Irak

Icône de détail Article détaillé : Guerre en Irak, 2003.

Des membres de l'administration Bush, en particuliers ceux que l'on appelle les néo-conservateurs, avaient appelé au renversement par la force de Saddam Hussein dès 1997. C’est pourquoi on reproche parfois aux États-Unis d’avoir cherché avant tout à s’affranchir de la dépendance du pétrole saoudien en ayant accès à d’autres sources d'approvisionnement.

Cependant, les néo-conservateurs ont réussi à présenter leur stratégie de grand Moyen-Orient (doctrine Bush) comme une composante essentielle de la guerre contre le terrorisme. Postulant que le terrorisme islamique est causé par l’absence de perspectives démocratiques des pays du Golfe, ils préconisent une politique active pour faire évoluer les régimes de la région. Le renversement du régime de Saddam Hussein permettrait d’établir la démocratie en Irak et par une sorte d'effet de « contagion », dans les pays voisins (théorie des dominos). De nombreuses personnes et gouvernements critiquent cette stratégie qu’ils jugent utopique. Pour eux, notamment en France, la démocratie ne peut être exportée par les armes : il faudrait que la population soit en faveur de ce changement et s’engage durablement à maintenir un tel système pour que celui-ci soit durable.

Longtemps après l’Opération libération de l'Irak, les opérations de type guerre conventionnelle continuent, malgré la communication dite de la « mission accomplie ».
Longtemps après l’Opération libération de l'Irak, les opérations de type guerre conventionnelle continuent, malgré la communication dite de la « mission accomplie ».

Que se soit une stratégie volontaire, ou suite à une erreur d'appréciation de leurs services secrets, les dirigeants des États-Unis ont motivé leur action par un lien beaucoup plus direct entre le régime irakien et le terrorisme international. Ils ont ainsi déclaré posséder la preuve d'une association entre Al-Qaïda et l'Irak, mais surtout que cet État possédait encore des armes de destruction massive qui pourraient être utilisées par un groupe terroriste ; ils ont également avancé que Saddam Hussein, le dictateur irakien, avait l'intention d’agresser ses voisins à l'aide d’ADM. Après l'invasion, et devant l'absence d’éléments probants, le gouvernement a progressivement reconnu que ces allégations étaient inexactes. C'est ainsi que le 5 octobre 2004, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a officiellement reconnu ne posséder aucune preuve du lien entre Al-Qaïda et l'Irak, contredisant ainsi ses affirmations de mars 2003. Il rejette la responsabilité de ce changement de position sur le manque de fiabilité des renseignements fournis par la CIA.

Combined Task Force 150 en Océan Indien dans le cadre de la guerre contre le terrorisme comprenant des navires australiens, allemands, américains, britanniques, canadiens, espagnol, français, italiens, pakistanais et néo-zélandais (mai 2004).
Combined Task Force 150 en Océan Indien dans le cadre de la guerre contre le terrorisme comprenant des navires australiens, allemands, américains, britanniques, canadiens, espagnol, français, italiens, pakistanais et néo-zélandais (mai 2004).

Selon les critiques, le chaos qui a suivi la chute du régime est essentiellement dû :

  • au manque de préparation des soldats à l'intervention au sein d'une population arabe (manque de traducteurs, non-compréhension des coutumes, etc.) ;
  • au manque de préparation des soldats à effectuer un travail de police durant l'occupation ;
  • au manque de protection, voire à la destruction volontaire (durant les années 1990) des infrastructures stratégiques (hôpitaux, centrale électrique, usines de traitement des eaux, etc.).

Malgré la capture de Saddam Hussein et le succès des élections en janvier 2005, la situation est loin d'être stabilisée en Irak et les attaques terroristes sont quotidiennes.

[modifier] Perspectives

Dans son discours sur l'état de l'Union de 2002, George W. Bush utilisa l'expression « axe du Mal » pour désigner des pays accusés de supporter le terrorisme comme l’Irak, l’Iran ou la Corée du Nord. Depuis la chute du régime de Saddam Hussein, les États-Unis se focalisent essentiellement sur la Syrie et l’Iran que George W. Bush considère comme pays soutenant le terrorisme en Irak et en Palestine.

Pervez Musharraf, George W. Bush et Hamid Karzai à la Maison Blanche le 27 septembre 2006; le repositionnement géostratégique des forces militaires des États-Unis autour de l'arc du terrorisme concerne au premier chef le Pakistan dans les zones tribales, frontalières avec les parties de l'Afghanistan où persiste un appui aux Talibans dans les villages de montagne.
Pervez Musharraf, George W. Bush et Hamid Karzai à la Maison Blanche le 27 septembre 2006; le repositionnement géostratégique des forces militaires des États-Unis autour de l'arc du terrorisme concerne au premier chef le Pakistan dans les zones tribales, frontalières avec les parties de l'Afghanistan où persiste un appui aux Talibans dans les villages de montagne.

Notamment, les États-Unis considèrent que la Syrie favorise le terrorisme en Irak en laissant passer les terroristes par la frontière entre la Syrie et l’Irak. La question du Liban est aussi cruciale entre le régime syrien et le régime américain. Le retrait amorcé par les Syriens au Liban le 14 mars 2005, notamment après les manifestations libanaises après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri le 14 février 2005, est considéré par les Américains comme une victoire.

En ce qui concerne l’Iran, c’est la question de la prolifération nucléaire qui est en cause. À l'été 2005, notamment après l’accession à la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, un ultra-conservateur, à la présidence iranienne le 3 août 2005, la situation empire après la reprise de la conversion à la centrale d’Ispahan le 8 août 2005 et le refus de l’Iran de négocier sur la question du nucléaire. George W. Bush a évoqué, le 12 août 2005, la possibilité d’une intervention militaire en Iran. L’Iran a répondu en évoquant une réplique en cas d’attaque des Américains.

[modifier] Conséquences aux États-Unis

Les États-Unis ont mis en place une série de mesures pour faire face à la menace terroriste. Certaines d’entre elles sont des pratiques dérogatoires au droit commun, légitimé auprès de la population par l’état d'urgence induit par la guerre contre le terrorisme.

[modifier] Le Département de la Sécurité intérieure

Alors que traditionnellement la sécurité locale est de la responsabilité des États fédérés, l'administration crée une nouvelle agence chargée de protéger les frontières, les ports et le trafic aérien. Au 1er janvier 2003, le département de la sécurité intérieure (« Department of Homeland Security ») réunissait 22 services fédéraux, employant 180 000 fonctionnaires, et disposait d’un budget de 32 milliards de dollars.

[modifier] Le Patriot Act

Le USA Patriot Act est une loi d’exception, limitée dans le temps (la plupart des dispositions devaient au départ être caduques après le 31 décembre 2005) et votée par le Congrès à la quasi-unanimité le 26 octobre 2001. Elle est destinée à renforcer le pouvoir des agences gouvernementales des États-Unis. Les adversaires du Patriot Act (notamment les associations de protection des libertés individuelles) considèrent cette loi comme liberticide.

Le Patriot Act a été prolongé le 21 juillet 2005 (à la chambre des représentants) et le 29 juillet 2005 (au Sénat américain) de façon permanente pour 14 des 16 dispositions du Patriot Act et de 10 ans pour les deux autres (sur les écoutes téléphoniques et l'accès au fichier personnel).

[modifier] La prison de Guantánamo

Conditions de détention à Guantánamo.
Conditions de détention à Guantánamo.

Le camp militaire de Guantánamo, situé sur l’île de Cuba, a été transformé en prison pour étrangers présumés terroristes suite à la guerre d'Afghanistan. Ses premiers occupants ont été les combattants talibans ou supposés tels ainsi que les personnes soupçonnées d'appartenance à Al-Qaida.

Ce lieu de détention est devenu un des points les plus critiqués de la « guerre contre le terrorisme ». Ainsi les notions de « combattants ennemis irréguliers » et leur incarcération à Guantánamo est contraire au droit international public. L'ONG Amnesty International a critiqué à de nombreuses reprises la détention hors de tout cadre juridique, national ou international, d'individus capturés par les forces armées états-uniennes, que ce soit à Guantánamo ou dans d'autres « sites noirs » (black sites) situés hors du territoire américain. Outre ces prisonniers dans ce que le philosophe italien Giorgio Agamben a appelé un « état d'exception permanent », l'association critique l'emprisonnement de « détenus fantômes » ainsi que les pratiques de « restitution extraordinaire » (extraordinary renditions), qualifiées par Le Monde diplomatique de « délocalisation de la torture ».

La détention sans limite et dans des conditions dégradantes, les procédures des procès dans lesquels sont jugés certains prisonniers, et les actes de tortures pratiqués sur les prisonniers sont autant de points qui sont dénoncés par de nombreux gouvernements et ONG.

[modifier] Restitutions extraordinaires

Icône de détail Article détaillé : Extraordinary rendition.

Les services de renseignements sont accusés d’avoir transféré vers des pays étrangers des prisonniers suspectés de terrorisme. Il s’agit officiellement de coopération avec les services secrets du pays d’origine des suspects, ceux-ci étant supposés plus à même d’obtenir des aveux. Pourtant nombre de ces pays pratiquent toujours la torture, cette action est donc contraire à la convention des Nations unies contre la torture que les États-Unis ont signée en 1984. Cependant, les États-Unis ont refusé d’extrader des Ouïgours vers la Chine car celle-ci pratiquait la peine de mort sur une large échelle.

On sait aujourd’hui, grâce à des journalistes du International Herald Tribune, que cette pratique n’est pas nouvelle et date probablement de la présidence de Ronald Reagan. Mais les premières affaires n’ont filtré dans la presse américaine qu’après le 11 septembre.

[modifier] Conséquences dans le monde

Le Conseil de sécurité des Nations unies renforce la coordination entre les trois Comités créés pour lutter contre le terrorisme et chargés de surveiller l'application de ses résolutions par les États Membre. Les trois Comités concernés sont : le Comité des sanctions contre Al-Qaida et les Talibans (créé par la résolution 1267 en 1999 appelé aussi Comité 1267), le Comité contre le terrorisme (créé par la résolution 1373 en 2001), et le Comité sur la non-prolifération des armes de destruction massive (créé par la résolution 1540 en 2004).

En 2005, Interpol créé la Notice spéciale Interpol – Conseil de sécurité des Nations Unies concernant des personnes associées à Al-Qaida et aux Taliban qui figurent sur la liste du Comité 1267 du Conseil de sécurité des Nations-Unis et font l’objet de sanctions telles que le gel de leurs avoirs, une interdiction de voyager et un embargo sur les armes.

Les services de sécurité américains multiplient les contacts et les centres de coordination de lutte antiterroriste avec leur homologues à travers le monde tel l'Alliance Base à Paris.

Selon ses opposants, ces interventions multilatérales (regroupant les États-Unis d’Amérique et quelques autres pays alliés) affaiblissent l'Organisation des Nations unies et mettent à mal les principes de droit international régissant les rapports entre les États. C'est surtout en Europe que le concept de guerre contre le terrorisme est mal accepté par les opinions publiques.

La presse conservatrice américaine accuse les diplomaties occidentales qui critiquent l’action américaine au nom des principes du droit international de vouloir conserver leurs propres réseaux d'influence, la première conséquence de l’unilatéralisme des États-Unis étant de rendre caducs les jeux de pouvoirs auxquelles elles se livrent au sein des grandes organisation internationales.

[modifier] Autres États appliquant cette doctrine

D’autres États ont déclaré que leurs propres actions relevaient de la guerre contre le terrorisme.

[modifier] La République populaire de Chine

Icône de détail Article détaillé : Xinjiang.

Le gouvernement communiste de Pékin a engagé une politique de répression et de discrimination à l'encontre des populations ouïgoures musulmanes de l'ouest de la Chine. Pékin a réprimé plusieurs émeutes dans la province à majorité musulmane du Xinjiang. Plusieurs meneurs séparatistes ouïgours ont été exécutés dans les années 1990 et au début des années 2000. Après les attentats du 11 septembre 2001, 22 Ouïgours ont été arrêtés par les Américains dans les camps de Ben Laden en Afghanistan. Ils ont été envoyés sur la base américaine de Guantánamo. Washington a refusé de les rendre à la Chine populaire, car le Xinjiang est la seule province où l'exécution des prisonniers politiques reste communément pratiquée.

[modifier] La Russie (Tchétchénie)

La guerre contre le terrorisme de George W. Bush renforce le gouvernement russe dans la seconde guerre de Tchétchénie. Entraînés dans les camps existants en Tchétchénie et en Afghanistan dans les années 1990, et financés par les capitaux terroristes internationaux, de nombreux groupes nationalistes djihaddistes tchétchènes ont eu régulièrement recours aux actes terroristes dans le cadre de leur lutte armée contre la domination russe.

Les autorités russes affirment disposer de preuves de liens des groupes djihaddistes tchétchènes (surtout de ceux de l'émir Al-Khattab ou de Chamil Bassaïev) avec des réseaux terroristes étrangers, notamment Al-Qaïda. Le Rapport d'information de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française sur la coopération internationale pour lutter contre le terrorisme affirme également qu'« en termes de formation des terroristes, à l’abri du sanctuaire afghan, s’est développée une nébuleuse (Al-Qaïda) avec des relais dans le monde entier (Algérie, Tchétchénie, Balkans…). Vers ce sanctuaire ont convergé des centaines de djihadistes. Ainsi, pendant cinq à sept ans, des centaines de combattants ont été formés dans les camps afghans, avant de retourner en Europe, aux États-Unis ou dans leurs pays d’origine où ils avaient à la fois la légitimité et la compétence pour diriger des cellules terroristes, n’ayant d’ailleurs plus nécessairement de liens directs avec Al-Qaida.[3] »

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe affirme que dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, devenue une importante priorité internationale, on constate une concordance de vues entre les États-Unis d’une part, et la Russie et la Géorgie d’autre part, sur la lutte contre les combattants tchétchènes et leurs alliés mercenaires, dits « les arabes du Pankissi », cachés de l'autre côté de la frontière russe et soupçonnés d’être liés au réseau Al-Qaïda. En octobre 2002, le parquet de Paris ouvrit une instruction sur la préparation d'un attentat contre l'ambassade russe dans la capitale française. Cette enquête a été présentée par les médias sous le nom générique de l'« affaire des filières tchétchènes ». En effet, le dénominateur commun des présumés terroristes consistait dans le fait qu'ils étaient tous passés par la Tchétchénie, en 1999-2000 et étaient liés à l’imam Benchelali, lui-même proche des combattants d'Al Qaïda[4].

Selon le Centre canadien de la recherche sur la mondialisation, « Les principaux leaders rebelles en Tchétchénie, Chamil Bassaïev et Al Khattab, ont reçu leur formation militaire et idéologique dans des camps d'entraînement financés par la CIA en Afghanistan et au Pakistan ». Selon Yossef Bodansky, directeur du US Congress's Task Force on Terrorism and Unconventional Warfare, « la guerre tchétchène fut planifiée durant un réunion secrète de Hizb Allah, tenue en 1996 à Mogadishu, en Somalie. De nombreux cadres supérieurs des Services de renseignement iranienne et pakistanaise, auraient participé à cette réunion, à laquelle Oussama Ben Laden était également présent[5] ».

Selon la déclaration le chef du FSB russe, M. Nikolaï Patrouchev, en novembre 2005 fut « liquidé » en Tchétchénie le représentant d'Al-Qaïda pour le Caucase du Nord, le Cheïkh Abou Omar as-Seif, le grand trésorier des combattants indépendantistes. Selon les documents saisis par les forces spéciales russes, il aurait été désigné pour développer les stratégies d'implantation de l'« Internationale Verte » fondamentaliste dans le Caucase par Ben Laden en personne, 10 ans auparavant.

[modifier] Israël

Israël mène depuis longtemps une politique armée contre le terrorisme islamique représenté par les mouvements Hamas et Hezbollah dont les méthodes de lutte contre l'occupation israélienne de la Palestine sont la plupart du temps des attentats terroristes.

[modifier] Autres pays

  • Autres politiques contre le terrorisme.
  • L'intervention britannique en Irlande ne semble pas répondre à ces critères, car l'armée est simplement intervenue en tant que force de police.

[modifier] Dans la péninsule arabe

Les États-Unis font maintenant pression sur leurs alliés notamment au Moyen-Orient afin d'engager des réformes démocratiques. Ce fut il y a longtemps le cas du Koweït après sa libération en 1991. C'est la pression du gouvernement américain qui a conduit l'Égypte à réformer son mode d'élection du président et qui a amené l'Arabie saoudite à organiser en début d'année 2005 ses premières élections municipales en attendant d'étendre le droit de vote aux femmes aux prochaines élections.

Enfin, l'administration américaine appelle directement au retrait de la Syrie hors des frontières du Liban et apporte dans ce sens son soutien aux mouvements libanais par le biais de ses ONG.

Des actes de terrorisme sont apparus en Irak suite à l'intervention américaine. Des citoyens de tous les continents et de toutes les religions ont ainsi été pris en otage par des mouvements terroristes ou des groupes mafieux.

D'autres actes de terrorisme liés directement à Al-Qaeda sont apparus en Arabie saoudite.

[modifier] En Afrique

Fantassins américains et commandos marine français à Djibouti.
Fantassins américains et commandos marine français à Djibouti.

Des unités militaires des États-Unis apportent un soutien logistique, aide à la formation des forces locales et offre des renseignements à plusieurs pays d'Afrique du Nord et l'Ouest (Algérie, Tchad, Tunisie Mauritanie, Maroc, Mali entre autre) pour lutter contre divers groupes armées (terrorisme et grand banditisme) qui se trouve dans le Sahel dans le cadre de la Trans Sahara counter Terrorism Initiative (TSCT) (anciennement Initiative Pan-Sahel lancé en 2002).

1 400 soldats américains sont installés dans la corne de l'Afrique dans le cadre de la Force mixte en Afrique de l'Est du Commandement Central. Leur mission consiste à mener des opérations et à organiser des entraînements visant à « combattre le terrorisme, à sécuriser la zone et à établir la stabilité régionale ». Afin de s'acquitter de cette mission, il organise des opérations civilo-militaires, des opérations relevant des affaires civiles, et des cycles de formation en collaboration avec l'Union Africaine. La zone d'opération de cette force combinée comprend les Comores, Djibouti, l'Érythrée, l'Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan, la Tanzanie, l'Ouganda et le Yémen.

Cette force sera repositionnée en 2008 sous le commandement de l'United States Africa Command.

En Somalie, depuis 2006, les Occidentaux soutiennent le gouvernement provisoire et les factions opposées aux milices de l'Union des tribunaux islamiques tandis que depuis 2001, les marines de plusieurs nations tentent de lutter contre la piraterie comme le combat au large de la Somalie le 18 mars 2006.

[modifier] En Asie

  • Coopération policière et militaire accrue, aide technique et échanges de renseignement à l'Inde, au Pakistan et d'autre pays.
  • Aide économique et militaire accrue aux Philippines luttant contre une activité terroriste dans le sud de l'archipel.
  • Coopération avec Singapour et d'autres états du Sud-Est asiatique pour lutter contre la piraterie et la menace de terrorisme maritime.

[modifier] En Europe

  • Coopération policière et judiciaire renforcée. Les services spéciaux du continent échangent quasiment toutes leur informations sur les menaces terroristes en temps réel.
  • Opération d'interdiction maritime Active Endeavour suite aux attentats du 11 septembre 2001. La force navale permanente en mer Méditerranée (Stanaformed) de l'OTAN est déployée pour participer à la lutte anti-terrorisme en escortant en autre des navires dans le détroit de Gibraltar. 1 200 militaires concernés.


[modifier] Débats

[modifier] Une véritable guerre

Pour l'académicien Jean-François Revel, l'hyperterrorisme est bien une guerre d'un genre nouveau :

« Mais ce sont là pourtant des guerres, puisque nous avons affaire à des actions coordonnées par une organisation au service d'objectifs politiques précis et qui paraissent tels à ceux qui les poursuivent[6]. »

Derrière l'idéologie du choc des civilisations : la vision réductrice identifiant la guerre contre le terrorisme avec une confrontation entre aires culturelles et religieuses, faisant notamment abstraction de la réalité complexe des relations entre l'islam et les autres religions .
Derrière l'idéologie du choc des civilisations : la vision réductrice identifiant la guerre contre le terrorisme avec une confrontation entre aires culturelles et religieuses, faisant notamment abstraction de la réalité complexe des relations entre l'islam et les autres religions .

[modifier] Une expression contestée

L'expression guerre contre le terrorisme peut être considérée comme un jeu de mots sur le sens du mot guerre, qui est pris ici à mi-chemin entre son sens figuré (comme dans guerre contre l'illettrisme) et son sens propre. Le ministre français Dominique de Villepin a récusé cette appellation en septembre 2004 : selon lui, le mot de guerre s'applique à un contexte précis, qui est celui où deux entités d'existence internationale reconnues se battent dans le respect de règles établies, respect dont ils devront répondre à la fin de la guerre (voir Tribunal de Nuremberg, Tribunal pénal international). Cette extension de sens galvauderait le mot. Il n'y voit pas non plus de simple maintien de l'ordre face à de la délinquance ou du crime organisé, mais bien un phénomène spécifique (ennemi non défini géographiquement), et qui a besoin pour cette raison de garder une désignation spécifique. Cette définition semble cependant un peu réductrice, puisque par exemple les guerres civiles ne concernent pas « deux entités d'existence internationale reconnues ».

L'expression semble également donner écho à Ben Laden et à sa « lutte des Croisés contre les Musulmans ».

En 2006, Terry Jones publie Ma guerre contre la guerre au terrorisme, recueil de textes où il critique le détournement syntaxique et sémantique de l'expression et où il développe un ensemble d'argument pour démontrer l'absurdité de cette non-guerre.

Traditionnellement, on distingue la guerre conventionnelle, de la guérilla puis du terrorisme en fonction du déséquilibre des forces en présence. Mais le recours à des armes de destruction massive peut rompre cette distinction. Aujourd'hui déjà des attentats comme celui de New York, Madrid, Bali ou Beslan ont un bilan équivalent en terme de victimes à ce qu'il est convenu d'appeler « la guerre ».

Toujours est-il que les critères qui indiqueront la fin de cette guerre, dont les belligérants sont mal identifiés, ne sont pas connus.

[modifier] Notes et références

  1. (fr) Action de l'ONU contre le terrorisme
  2. (fr) Arrestations ou exécutions de membres d'Al-Quaida entre 1995 et 2005
  3. « Rapport d'information en conclusion des travaux d’une mission d’information sur la coopération internationale pour lutter contre le terrorisme », déposé à l'Assemblée nationale française.
  4. « Le réseau Zarqawi », Politique internationale, n° 104, été 2004.
  5. Michel Chossudovsky, « Qui est Oussama ben Laden ? », L'aut'journal, Montréal, octobre 2001.
  6. Jean-François Revel, L’obsession anti-américaine, Paris, Plon, 2002, p. 221.

[modifier] Annexes

[modifier] Sources

  • Terry Jones, Ma guerre contre "la guerre au terrorisme", Flammarion, 2006.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • (en) Richard Miniter, Shadow War: The Untold Story of How Bush is Winning the War on Terror, Regnery Publishing, Inc, 2005, (ISBN 0895260107)
  • (en) Larry Schweikart, America's Victories: Why the U.S. Wins Wars and Will Win the War on Terror, Sentinel HC, 2006, (ISBN 1595230211)
  • (fr) Colombe Camus, La Guerre contre le terrorisme. Dérives sécuritaires et dilemme démocratique, préface de Pascal Boniface, avant-propos d'Amnesty International France, Ed. du Félin, 2007, 151 p., (ISBN 978-2866456603)
  • (fr) Marc Hecker, "Du bon usage de la terreur", Focus stratégique, Paris, Ifri, avril 2008.

[modifier] Liens externes