Divine Adoratrice d'Amon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Image:Cartouche_histoire1.jpg
Articles de la série Histoire
Périodes
Période prédynastique
Période thinite - Ancien Empire
Ire période intermédiaire
Moyen Empire
IIe période intermédiaire
Nouvel Empire
IIIe période intermédiaire
Basse époque
Dynasties
0 - Ire - IIe - IIIe - IVe - Ve - VIe - VIIe - VIIIe - IXe - Xe - XIe - XIIe - XIIIe - XIVe - XVe - XVIe - XVIIe - XVIIIe - XIXe - XXe - XXIe - XXIIe - XXIIIe - XXIVe - XXVe - XXVIe - XXVIIe - XXVIIIe - XXIXe - XXXe - XXXIe - Les Ptolémées
nTr N41
X1

Le titre d'Épouse du dieu (ḥmt-nṯr) ou Divine Adoratrice (dwȝt-nṯr)[1] désigne des prêtresses consacrées au service d'Amon, tout comme d'autres Divines Adoratrices sont attachées à la déesse Hathor ou placées au service d'Atoum, de Min et de Sobek. Il semble qu’en leur qualité de « Main du dieu »[2] elles aient pour rôle d’« éveiller la pulsion sexuelle »[3] du dieu créateur.

Les épouses du dieu sont des dames du plus haut rang, membres de la famille royale. Pendant le Nouvel Empire, le titre est porté notamment par Ahmès-Néfertary, sœur et grande épouse d’Ahmosis, puis par leur fille Méritamon, et, après elle, par Hatchepsout et Néférourê. Ainsi, malgré le titre, qui suggère un attachement exclusif à Amon, « le mariage mystique [avec le dieu] n'exclut pas (…) le mariage avec un roi et la maternité »[3].

Sous la XXIe dynastie, l'institution se transforme : désormais, les épouses d'Amon sont des vierges qui se vouent exclusivement au dieu. Elles se succèdent par voie d'adoption, transmettant la prêtrise à leur « fille », souvent leur nièce, et, à partir de la troisième période intermédiaire jusqu'à l'époque saïte, elles forment d’authentiques dynasties sacerdotales, dont le pouvoir temporel est sans doute considérable. En effet, sur les reliefs, leur nom[4] est inscrit dans un cartouche royal. Elles sont représentées en train d’assumer des fonctions proprement monarchiques, présentant Maât à Amon et lui consacrant des offrandes ; ou encore, on les voit associées aux rites de fondation des sanctuaires, habituellement une prérogative du roi ritualiste. Dans d’autres scènes, elles aussi liées à l’iconographie royale traditionnelle, le dieu les étreint, ou leur tend le signe ânkh, tout comme il en fait ailleurs don à pharaon[5].

Apparemment, l’autorité des divines adoratrices d'Amon, épouses du dieu, est restée limitée à la région thébaine. Pendant la XXIIe dynastie, elles se font enterrer à proximité du Ramesséum, puis, pendant les dynasties kouchite et saïte, à Médinet Habou. La fonction de divine adoratrice est abolie sous la domination perse, après -525.

Elles étaient assistées d'un grand majordome comme l'atteste le relevé des titres d'un personnage sur une statue de l'époque saïte conservée au musée du Louvre[6].

[modifier] Liste des divines adoratrices d'Amon à dater de la Basse Époque

[modifier] Notes

  1. Les deux titres ne sont associés qu’à partir de la troisième période intermédiaire.
  2. R8 D46
    X1 Z1
    , ḏrt-nṯr
  3. ab P. Vernus, J. Yoyotte, p. 9
  4. souvent formé sur celui de Mout, la parèdre d’Amon
  5. G. Robins, p. 156
  6. Olivier Perdu, La statuaire des époques tardives au musée du Louvre

[modifier] Références bibliographiques

  • Pascal Vernus et Jean Yoyotte, Dictionnaire des pharaons, Éditions Noêsis, 1998 ;
  • G. Robins, Women in Ancient Egypt, Harvard University Press, 2001.
Autres langues