Dioscoride

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Page de titre de la traduction latine de De materia medica par Jean Ruel.
Page de titre de la traduction latine de De materia medica par Jean Ruel.

Pedanius Dioscoride (en grec ancien Διοσκορίδης Dioskoridês), né vers 40 après J.-C. à Anazarbe en Cilicie (dans l'actuelle Turquie) et mort vers 90 après J.-C., est un médecin,pharmacologue et botaniste grec dont l'œuvre a été la source principale de connaissance en matière de plantes médicinales durant l'Antiquité. Elle fut utilisée jusqu'au XVIe siècle.

Sommaire

[modifier] Biographie

Nous connaissons peu de chose sur la vie de Dioscoride. La seule source d'information dont nous disposons est la préface de son traité De materia medica (Περὶ Ὕλης Ἰατρικῆς Peri Hulês Iatrikês, « sur les plantes médicinales ») qu'il rédige vers 60 après J.-C. qui donne à penser qu'il a été médecin militaire sous les règnes de Claude Ier et de Néron. Ses nombreux déplacements à l'étranger tout au long de sa carrière lui ont permis de rassembler de nombreuses informations sur les plantes médicinales collectées dans tous les coins de l’empire romain et du monde grec.

[modifier] Oeuvre

Livre arabe des remèdes simples d’après la Materia Medica de Dioscorides. Cumin et l'aneth. C. 1334, par Kathleen Cohen's au British Museum de Londres.
Livre arabe des remèdes simples d’après la Materia Medica de Dioscorides. Cumin et l'aneth. C. 1334, par Kathleen Cohen's au British Museum de Londres.

De materia medica est, sans doute, l'ouvrage de botanique qui eut la plus grande influence dans l'histoire de cette discipline. Il décrit l'utilisation médicale de 1 600 produits, les trois cinquièmes sont des végétaux, le reste des animaux et des minéraux. Il donne le nom populaire de chaque espèce, et les décrit brièvement, il indique leurs vertus et comment les récolter. Il tente de donner, lorsqu'il le peut, leur distribution géographique. Par la suite, d'autres auteurs ou médecins ajoutèrent à son oeuvre des synonymes des noms grecs de plantes dans les principales langues du bassin méditerranéen.

L'œuvre est avant tout un ouvrage médical et Dioscoride ne s'intéresse que peu à la botanique en tant que telle (il ne fait que rarement référence aux travaux de Théophraste pourtant connu de ses contemporains). Il préfère l'observation directe à la répétition de ouï-dire et critique les ouvrages de ses prédécesseurs à l'exception toutefois de ceux de Crateuas. La Materia Medica est importante non seulement pour l'histoire de la botanique: elle nous apporte également la connaissance des herbes et des remèdes utilisés par les Grecs, les Romains, et les autres cultures de l'Antiquité. Ces travaux nous ont également transmis les noms de certaines plantes de Dacie et de Thraces qui, autrement, auraient été perdus. L'ouvrage présente environ 500 plantes en tout, bien que leurs descriptions soient formulées d’une manière obscure, et comme le dit Duane Isely «un grand nombre de personnes se sont disputées pendant tout le Moyen Age sur l'identification des plantes décrites», et la plupart des herbes identifiées par Gunther et ses collaborateurs sont en réalité considérées comme «approximatives».

Contrairement à beaucoup d'auteurs classiques, son œuvre n'a pas été «redécouverte» à la Renaissance, car le livre de Dioscoride n'a jamais cessé de circuler en Europe et dans le monde musulman. La plus ancienne copie illustrée de ce traité a été découvert à Istanbul en 1560 (il est probable que les illustrations proviennent du Rhizotomikon de Crateuas). Cette copie (dans laquelle l'ordre des chapitres n'est plus celui que leur avait donné Dioscoride, mais l'ordre alphabétique) date du VIe siècle (probablement 512 ou 513). Elle est conservée aujourd'hui à Vienne. Les transcriptions manuscrites de la Materia Medica qui nous sont parvenues à travers les siècles, comprennent souvent des commentaires sur les travaux de Dioscorides et quelques ajouts mineurs provenant de sources arabes et indiennes, même si les arabes nous ont apportés des progrès notables dans connaissance des herbes.

Il a laissé cinq livres sur la Matière médicale, auxquels on a souvent adjoint, dans les éditions anciennes, le traité des remèdes simples, dont l'authenticité est encore contestée. Les meilleures éditions de cet ouvrage citées au XIXe siècle sont pour le Dictionnaire Bouillet :

La meilleure édition est actuellement celle de Max Wellmann (Berlin, 1906-1914).

L'ouvrage a été commenté par Pierandrea Mattioli, Venise, 1554.

Parmi les nombreuses traductions réalisées en Europe, citons celles de Jean Ruel qui paraît en 1516 et de Martin Mathée, Lyon, 1559.

[modifier] Traductions modernes

  • R.T. Gunther, ed. The Greek Herbal of Dioscorides (Oxford University Press, 1933).
  • Duane Isely, One hundred and one botanists (Iowa State University Press, 1994), pp. 10-13.
  • Bonne traduction espagnole en 1998 (due à Manuela Garcia Valdes).
  • Dioscorides. De materia medica. Five books in one volume, trad. T.A. Osbaldeston, introd. R.P. Wood, Johannesbourg (Afrique du Sud), Ibidis Press, 2000.
  • Pedanius Dioscorides of Anarzarbus, De materia medica, trad. Lily Y. Beck (Altertumswissenschaftlichen Texte und Studien, 38), Hildesheim, Olms, 2005.

[modifier] Liens externes en français

[modifier] Liens externes en anglais

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Dioscorides.

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