Diogène d'Apollonie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Diogène.

Diogène d'Apollonie, philosophe grec présocratique du Ve siècle av. J.-C.

Sommaire

[modifier] Biographie

Diogène d'Apollonie, fils d'Apollothémis, est né à Apollonie colonie milésiene sur le Pont-Euxin (Mer Noire). Nous n'avons aucun renseignement sur ses dates de naissance et de mort. Il aurait été l'élève d'Anaximène (Diogène Laërce, 57) et le contemporain d'Anaxagore. Il considérait les philosophes de la nature comme des sophistes. On le considérait parfois comme un athée.

[modifier] Doctrine

Il semble que sa pensée soit particulièrement influencée par Anaxagore et par Leucippe (atomisme).

Diogène d'Apollonie est le philosophe qui pose une méthode du fondement : « Au commencement de tout propos, il faut, me semble-t-il, fonder le principe d'une manière absolument certaine » (Diogène Laërce, VI, 81).

[modifier] Cosmologie

Il reprend la proposition ionienne : Rien ne naît du non-être ni ne périt en non-être. Il y a donc un principe éternel.

L'air est pour lui, comme pour Anaximène, l'élément premier unique, illimité et éternel ; par sa raréfaction et sa condensation, il engendre des mondes en nombre illimité, et les différentes formes des choses (Simplicius de Cilicie, Commentaire sur la Physique d'Aristote, 25, I). Le vide est lui aussi illimité. Le monde est corruptible, et il en naît une infinité au cours de chaque révolution.

« Alors que le tout est en mouvement, une partie du tout se raréfie tandis qu'une autre se condense. À l'endroit où le dense se rassemble, il produit la Terre par condensation, et c'est de la même manière que se trouvent produites les autres choses ; au contraire, les parties les plus légères, en se disposant en haut, donnent naissance au Soleil. » (Pseudo-Plutarque, Stromates, 12).

L'air illimité est ainsi la matière à partir de laquelle tout se forme, mais il « contient une raison divine sans laquelle rien ne pourrait procéder de lui. » (Augustin d'Hippone, La Cité de Dieu, VIII, 2)

[modifier] Astronomie

La Terre est ronde, au centre, supportée par l'air. Le Soleil est une sorte de pierre ponce.

[modifier] Psychologie et physiologie

Le principe étant l'air, l'âme sera l'air, principe rationnel, mobile et incorruptible:

« En tant que premier principe dont le reste dérive, elle connaît, et en tant que ce qui est le plus subtil, elle est moteur. » (Aristote, De l'âme, I, II, 405 a 21)

Il s'efforce d'expliquer les sensations à partir de l'air, et soutient, comme Démocrite, que les sensibles n'existent pas par eux-mêmes, mais par convention, autrement dit par l'effet de nos opinions et affections.

[modifier] Biologie

Dans ce domaine, nous devons à Diogène d'Apollonie la première description détaillée et précise du système veineux. Rappelons toutefois qu'il n'y a pas encore distinction entre système veineux et artériel ; il en est de meme chez Empédocle avant lui et Platon après lui.

[modifier] Météorologie

Il chercha à expliquer le tonnerre (chute du feu sur un nuage), les crues du Nil (le Soleil aspire l'eau de la mer qui retombe dans le fleuve), et les cycles de la pluie.

[modifier] Œuvres

Diogène Laërce nous a conservé le début de son traité De la nature. Les fragments qui restent de lui ont été publiés à Leipzig en 1830 par Panzerbutter.

Il a écrit de nombreuses œuvres :

  • De la nature
  • Contre les philosophes de la nature
  • Météorologie
  • De la nature de l'homme

[modifier] Sources