Pluralisme

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En sciences sociales, le pluralisme est un système d'organisation politique qui reconnaît et accepte la diversité des opinions et de leurs représentants.

Le pluralisme est un cadre d'interaction dans lequel différents groupes montrent suffisamment de respect et de tolérance pour coexister et interagir dans un climat plus harmonieux que conflictuel et sans volonté d'assimilation.

En religion, il y existe une théologie du pluralisme religieux qui fut élaborée par le jésuite Jacques Dupuis et sanctionnée par la congrégation pour la doctrine de la foi.

En art, le mouvement d'art contemporain se termine par le pluralisme, c'est l'âge d'or de la multiplicité, la "Mondrian"isation.

Le pluralisme est une perspective d'analyse que l'on retrouve également dans plusieurs sciences sociales. Les conceptions du pluralisme que l'on retrouve en relations industrielles proviennent essentiellement de la science politique des années 1950.

Le terme "pluralisme" est d'usage récent. C'est le philosophe allemand Christian Wolff qui l'aurait utilisé pour la première fois vers 1720. Il n'apparaît dans les dictionnaires français qu'en 1932 cependant[1]. L'idée pluraliste, pour sa part, est déjà présente dans la Grèce antique. Le polythéisme, la multiplicité des dieux, légitimait la variété des modèles. L'unité dans la diversité résume bien l'idée pluraliste[2].

Le pluralisme comme principe d'organisation sociale se caractérise comme suit[3] :


  1. La perméabilité des frontières, la valorisation des échanges, la libre circulation des personnes, des idées, etc.
  2. Un préjugé favorable à l'égard du principe du changement.
  3. La société se définit par la réciprocité entre l'initiative individuelle et la sauvegarde collective des valeurs.
  4. La liberté de l'individu constitue la valeur suprême.
  5. La propriété privée constitue un appui essentiel à l'expression de l'individu.
  6. l'État de droit doit être ni trop fort, ni trop faible.
  7. Il y a acceptation de la persistance de tensions et de conflits[4].
  8. Il y a une reconnaissance et un respect des différences.
  9. On y voit un l'idéal d'un équilibre des rapports de force.


Au plan personnel, le pluralisme repose sur l'idée d'une identité plurielle, le pluralisme du "moi" : chaque individu doit se concevoir à travers un prisme qui le présente sous différentes facettes. Chaque personne possède plus d'un profil. C'est cette idée que défendront les peintres cubistes, par exemple, dont Picasso au premier chef.


[modifier] Références

  1. A. Reszler, Le pluralisme. Une idée dominante de notre fin de siècle, Genève, Georg, 1990, p.5
  2. Ibid.
  3. Toujours selon Reszler
  4. Ces sociétés prévoient des procédures d'arbitrage de ces conflits d'où résultent des compromis