Diocèse aux Armées

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Le Diocèse aux Armées françaises, est la structure canonique de l'aumônerie catholique des armées françaises.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le plus ancien des aumôniers militaires connus est Sulpice le Pieux, archidiacre de Bourges, qui fut appelé à la cour de Clotaire II, roi des Francs « pour remplir dans les camps du roi la fonction d'abbé pour le salut de sa personne et celui de son armée. » N'étant pas encore évêque, on voulait cependant qu'il ait un titre supérieur à celui d'archidiacre[1] et on choisit le nom d'abbas in castris (abbé dans les camps) pour le distinguer des abbés religieux. Il avait pour mission de garder et de faire porter devant les troupes le manteau de saint Martin (d'où le nom de chapelain : qui gardait la chape) et de distribuer les aumônes du roi (d'où le nom d'aumônier).

La première aumônerie militaire organisée date de l'édit de Carloman, en 742 dans lequel il est précisé que les clercs ont interdiction de porter armure, de combattre et de se rendre « à l'ost », sauf ceux qui, pour les besoins du service divin auront été choisis pour cela. Cet édit fait suite au canon du concile de Ratisbonne, ou concile de Germanie, du 21 avril 742 qui arrête que défense est faite aux clercs « de porter les armes et d'aller à la guerre, à l'exception de ceux qui doivent célébrer la sainte messe ou porter les reliques protectrices. Ceux-là peuvent accompagner l'armée. Ainsi le prince peut avoir avec lui un ou deux évêques avec leurs chapelains et leurs prêtres, et chaque préfet peut avoir un prêtre pour entendre les confessions et imposer les pénitences. »

Saint Boniface, qui présidait ce concile, avait trouvé que, lors de la bataille de Poitiers, trop d'évêques et de prêtres avait guerroyé, et il souhaitait que certains aient un rang officiel aux armées pour en écarter d'autres et rétablir un l'ordre en ce domaine[2].

Le concile de Leptines, dans ce qui est aujourd'hui le Hainaut, le 1er mars 743 ou 745, confirma ces décrets et demanda leur exécution en obligeant notamment chaque commandement à avoir un prêtre pour entendre les confessions.

Ainsi apparaissent des chapelains prêtres qui, sous la direction d'évêques, vont former la première aumônerie militaire.

Messe de Pâques au Sud-Liban
Messe de Pâques au Sud-Liban

A partir de la fin du XVIe siècle, avec les guerres d'Italie, on constate la présence d'aumôniers militaires permanents. Avec Vauban chaque citadelle, et chaque quartier, a sa chapelle; ainsi sera construite l'église de l'Hôtel des Invalides, aujourd'hui «cathédrale» du diocèse aux armées. Mais l'aumônerie militaire connaîtra bien des vicissitudes. De plus l'évolution de la technique et de la logistique des conflits armés est telle que dès 1870, des aumôniers militaires réclament à la fois une formation spécifique et une hiérarchie. Le texte législatif de base organisant cette aumônerie date de 1880 et n'a pas été abrogé lors de la séparation de l'Eglise et de l'Etat. La loi du 8 juillet 1880 est toujours la base légale des aumôneries catholique, protestante, israëlite et musulmane des armées françaises.

Le décret de la congrégation consistoriale du 26 juillet 1952 érige canoniquement le vicariat aux armées qui réunit les aumôneries des armées de Terre, Air et Mer sous l'autorité du cardinal archevêque de Paris.

En 1967, le Vicariat aux Armées françaises devient indépendant de l'archevêque de Paris. Le vicaire aux Armées françaises est un évêque.

La constitution apostolique Spirituali militum curae de Jean-Paul II du 21 avril 1986, institue les ordinariats militaires, ou ordinariats aux armées (ordinariatus castrenses).

Pour l'ordinariat français, on adopte alors les dénominations de diocèse aux armées et d'évêque aux armées. Évêque aux armées était un titre du grand aumônier de France qui nommait les aumôniers des armées du roi.

[modifier] Ordinariats militaires

Les ordinariats militaires sont juridiquement assimilés à des diocèses. L'ordinariat jouit des mêmes droits qu'eux, étant en quelque sorte une « Église particulière »; l'ordinaire est normalement évêque (en fonction des circonstances) : il jouit de tous les droits et est tenu à toutes les obligations des évêques diocésains. La juridiction de cet ordinariat n'est pas territoriale. Elle s'étend à tous les membres catholiques des forces armées, civils ou militaires, où qu'ils se trouvent, à leurs familiers et aux personnes résidant de manière permanente dans un établissement militaire. L' ordinariat militaire peut incardiner son propre clergé.

[modifier] Organisation

L'aumônerie catholique des armées françaises est régie simultanément par le droit français et le droit de l'Église.

[modifier] Dans les armées

La base juridique des aumôneries est constituée par les lois du 8 juillet 1880 et du 9 décembre 1905 et par le décret du 1er juin 1964. Ces textes précisent le droit fondamental pour chaque militaire de pratiquer sa religion et les responsabilités du commandement en matière d'exercice des cultes. Le décret du 16 mars 2005 détermine le statut des aumôniers militaires.

Compte-tenu de ses objectifs et de ses missions, l'aumônerie militaire catholique présente une organisation adaptée à celle des armées.

  • L'aumônier-en-chef du culte catholique, placé auprès de l'état-major des armées, dirige l'aumônerie catholique.
  • Il est assisté d'aumôniers-en-chef adjoints (un par armée : terre, air, mer et gendarmerie).
  • Dans chaque zone de défense, il est représenté par un aumônier régional, placé auprès de l'officier général de zone de défense, qui coordonne l'action des aumôniers locaux, quelle que soit leur armée d'appartenance. L'aumônier régional a un adjoint, placé auprès de l'officier général (terre, air, mer ou gendarmerie) pour chacune des armées présentes sur sa zone de défense.

Les aumôniers militaires sont répartis, par armée, en fonction des effectifs autorisés.

[modifier] Dans l'Église catholique

C'est un diocèse sans frontières, qui n'a pas d'unité géographique. Là où l'implantation géographique d'un baptisé suffit à son intégration de droit dans une Église locale, territorialement délimitée, ici, c'est la mission - et donc l'engagement professionnel en vue de l'assumer - qui agrége le baptisé au diocèse aux armées.

L'organisation du diocèse se superpose presque parfaitement à la structure militaire de l'aumônerie aux armées. Une petite différence : en plus de ses adjoints par armée, qui deviennent, dans la structure diocésaine, les vicaires épiscopaux, l'évêque aux armées est assisté d'un vicaire général qui est son auxiliaire pour l'ensemble du diocèse.

Différents conseils, des groupements pastoraux et des associations diocésaines (Amis de l'Aumônerie, Hospitalité Notre Dame des Armées…) mettent en œuvre, soutiennent ou appuient les diverses activités du diocèse.

[modifier] Vicaires aux armées

  • cardinal Feltin : 1952-1967
  • Mgr Badré : évêque auxiliaire de Paris en charge des armées : 1964-1967 puis vicaire aux armées 1967-1970
  • Mgr Vanel : 1970-1983
  • Mgr Jacques Fihey : 1983-1986

[modifier] Évêques aux armées

[modifier] Références

  1. Antoine Redier, Les aumôniers militaires français, 496-1939, Paris 1939
  2. Antoine Redier, Les aumôniers militaires français, 496-1939, Paris 1939

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe

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