Dieux pyrénéens

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Les dieux pyrénéens recensés ici sont les divinités gauloises qui ont fait l'objet de cultes avant et après la conquête romaine, dans les Pyrénées.

Voir l'article Mythologie pyrénéenne.

Sommaire

[modifier] Introduction

Les noms des dieux et divinités qui ont subsisté proviennent des inscriptions relevées sur des autels et monuments divers. Les communautés montagnardes vivant dans une grande autarcie, avec peu de contacts les unes avec les autres, il y a eu très peu de diffusion de ces cultes locaux[1]. Beaucoup de ces noms ont une origine basque, ce qui correspond à l'extension de cette langue sur une grande partie des Pyrénées. D'autres noms peuvent se référer à la langue celtique, sans qu'on ait de grandes certitudes à leur sujet.Si certains peuvent être rattachés à des cultes répandus dans toute la Gaule, ils n'en possèdent pas moin des noms locaux. Enfin, la plupart de ces noms sont ensuite latinisés, les cultes se poursuivant en parallèle de ceux des dieux romains, et une assimilation fréquente des uns et des autres.

Les représentations visuelles des divinités sont postérieures à l'occupation romaine, les Gaulois n'ayant pas coutume de représenter leurs dieux sous forme humaine. Il faut ajouter, à cette liste, les dieux anonymes honorés globalement : Dis Montibus, aux dieux des montagnes, et de nombreuses nymphes.

[modifier] Répartition géographique

La plus grande partie des autels et monuments religieux a été recueillie en Comminges (le sud du département de la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées).

Beaucoup de ces vestiges, qui avaient fait l'objet de relevés, ont disparu[2]. La plaine de Rivière (plaine de la Garonne), avec les communes de Cier-de-Rivière, Ardiège, Martres-de-Rivière, a connu à l'époque gallo-romaine une occupation importante, que justifie la croyance locale, certes exagérée, selon laquelle un chat pouvait aller de Saint-Bertrand de Comminges à Valentine (au pied de Montréjeau) en sautant de toit en toit[3]. Des lieux de culte attestés, comme le lieu-dit Aruse, à Cier-de-Rivière, ont totalement disparu[4].

La plupart des autels subsistants, mis à part ceux qui sont utilisés en remploi dans les murs de certaines églises, ont été transportés dans des musées : le Musée des Augustins à Toulouse (par l'archéologue du XIXe siècle Alexandre du Mège), le Musée Saint-Raymond de Toulouse, le Musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, etc. Quatre autels votifs, provenant de Saint-Béat et de l'ancienne église d'Arlos, se trouvent au musée Dobrée à Nantes (legs de Maurice Gourdon)[5].

[modifier] Postérité

Le souvenir des dieux anciens s'est lentement estompé de la mémoire locale. La découverte des autels au XIXe siècle a ranimé l'intérêt des lettrés, mais aussi de quelques poètes dont le plus connu est José-María de Heredia. Séjournant quelque temps à Marignac-Laspeyres, au confluent de la Garonne et de la Pique, il a eu connaissance des autels votifs de la région, car il fait directement référence à certains d'entre eux dans plusieurs poèmes de son recueil Les Trophées. C’est particulièrement le cas avec Le vœu :

Aujourd'hui, comme aux jours d'Iscitt et d'Ilixon,
Les sources m'ont chanté leur divine chanson ;
Le soufre fume encore à l'air pur des moraines.
C'est pourquoi, dans ces vers, accomplissant les voeux,
Tel qu'autrefois Hunnu, fils d'Ulohox, je veux
Dresser l'autel barbare aux Nymphes Souterraines.

On pourrait encore citer les poèmes L'exilée (... Tu dresses des autels aux Monts hospitaliers / Dont les Dieux plus prochains te consolent de Rome), Le Dieu Hêtre, Aux Montagnes divines...

La dernière-née des stations de sports d'hiver pyrénéennes, Nistos-Cap Neste, a placé sa communication sous l'appellation de Domaine des dieux. Les pistes principales portent des noms de dieux.

[modifier] Liste des dieux pyrénéens

[modifier] Notes et références

  1. la religion
  2. « ...ces monuments trouvés dans le village d'Ardiège (...) ayant été enlevés par un curieux, furent placés sur un radeau qui se brisa sur un écueil ». Alexandre du Mège, cité par Barry, Le dieu Leherenn d'Ardiège, p. 10
  3. H. Castillon d'Aspet, Histoire de Luchon et des vallées environnantes, Toulouse - Saint-Gaudens, 1851, reprint Éché, Toulouse, 1982
  4. Un texte d'un certain Puyfourcat, paru dans La mosaïque du Midi en 1844, y décrit de manière détaillée les ruines d'une construction et les autels votifs dédiés à plusieurs dieux
  5. [1]
  6. A.-E. Barry, Monographie du dieu Leherenn d'Ardiège, C. Rollin, Paris - E. Privat, Toulouse, 1859

[modifier] Bibliographie

  • Alexandre du Mège, Monumens religieux des Volces Tectosages, des Garumni et des Convenae, ou Fragmens de l'Archaeologie pyrénéenne, Recherches sur les Antiquités du département de la Haute-Garonne, Toulouse : Bénichet cadet, 1814.

Œuvres de Julien Sacaze :

  • Les Anciens dieux des Pyrénées, nomenclature et distribution géographique. Extrait de la Revue de Comminges (Saint-Gaudens), 28p., 1885.
  • Inscriptions antiques des Pyrénées. Avant-propos par M. Albert Lebègue. Toulouse, Privat, XII-576p. (Bibliothèque méridionale. 2e série,1892. ; 2). Réédition fac-sim, *Toulouse, ESPER, 1990.
  • Inscriptions antiques du Couserans. Toulouse, Privat, 28p., 1892. Réédition fac-sim, Nîmes, C. Lacour, 2001, (Rediviva).

[modifier] Sources

[2]