Diarrhée du voyageur

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La diarrhée du voyageur ou tourista est défini par la survenue d'une diarrhée - plus de 3 selles non moulées par jour - associée à des symptômes tels que douleurs abdominales, nausées, vomissements ou malaises. La diarrhée est le plus souvent hydrique sécrétoire due à une infection par un germe entéro-toxinogène, plus rarement sanglante et fébrile liée à des infections par des germes entéro-invasifs ou à l'amibiase.

La tourista est le trouble sanitaire le plus fréquent chez les voyageurs, et touche près 20 à 50% des voyages de courte durée[1]. Les agents pathogènes les plus fréquents sont Escherichia coli entérotoxigène (ETEC), Salmonella et Shigella. C'est une maladie généralement bénigne et d'évolution favorable même sans traitement mais des complications sérieuses peuvent apparaitre chez les enfants, les personnes âgées ou fragiles - présentant des affections telles que cardiopathie, diabète, immunodéficience.

La réhydratation est la base du traitement. Des anti-diarrhéiques de la classe des inhibiteurs du péristaltisme intestinal peuvent être prescrit initialement en l'absence de germes invasifs. Les quinolones sont le traitement antibiotique de premier choix dans le monde entier même si des résistances apparaissent notamment en Asie. Le traitement antibiotique devrait être réservé aux cas sévères. La prophylaxie consiste essentiellement à surveiller son alimentation : peler les fruits et légumes, éviter les crudités et la viande insuffisamment cuite, cuire les aliments à plus de 65°C, ne boire que des boissons encapsulées, éviter les glaçons.

Sommaire

[modifier] Autres appellations

Selon les pays, la diarrhée du voyageur porte différents noms[2],[3] :

Aden gut - Bali bali - Barsa belly - Boyaux d’Aden - Casablanca Crud - Complainte de l’été - Course de Rangoon - Course de Rome - Course de Tokyo - Course du touriste - Course de Turquie - Course du voyageur - Danse aztèque - Delhi belli - Djerblenne ou Djerbienne - Flux coeliaque - Gallop grec - Gastro-entérale emporiatrique - Gl’s - Gyppy tummy - Hong Kong dog - Kaboulite - Maladie de la Mer rouge - Maladie des Canaries - Passion - Poonah pooh - Revanche de Montezuma - San Francisquite - Squitter - TG tract - Toilette de Hong Kong - Toilette de Malte - Tourista ou Turista - Troskyste - Turkey trot - Ventre de Bassa - Ventre de Delhi - Ventre égyptien - Zermatite

[modifier] Germes en cause

La diarrhée du voyageur est d'origine infectieuse. Elle est le plus souvent d'origine bactérienne, parfois virale et beaucoup plus rarement parasitaire [2],[4].

[modifier] Traitement possible

Le traitement se fera en l'absence de diagnostic bactériologique de certitude, en se basant sur le tableau clinique. Il repose sur quatre points fondamentaux : la réhydratation, la réduction de la motilité ou de la sécrétion intestinale, l'antibiothérapie et éventuellement l'administration de probiotiques[1].

La réhydratation par voie orale est le pilier du traitement de la diarrhée et permet de réduire les complications liées à la déshydratation. Elle peut se faire avec des solutés de réhydratation orale (SRO - sels de réhydratation orale, UNICEF-Oralyte, Gallialite ...) commercialisés et apportant un apport hydrosalin équilibré. En l'absence de ces produits, tout apport hydrique contenant du glucose, du potassium et du sel est une bonne alternative. Comme de l'eau en bouteille, des jus de fruit, des boissons gazeuses douces, associées à des biscuits salés, du bouillon …

La réduction de la motilité ou de la sécrétion intestinale fait appel à des dérivés opiacés. Ils sont contre-indiqués en cas de diarrhée invasive se manifestant par une dysentérie avec diarrhée glairo-sanglante car ils risquent alors d'aggraver l'infection, en empêchant l'élimination du germe invasif. Le lopéramide est néanmoins contre-indiqué chez les enfants.

L'usage d'une antibiothérapie chez le sujet sain est controversé étant donné la nature bénigne de l'affection. Son emploi ne devrait être réservée aux situations sévères avec plus de 3 selles liquides par jour, présence de douleurs abdominales, de fièvre et/ou dysenterie et symptomatologie récidivante lors de l'interruption du traitement symptomatique.
Les fluoroquinolones, en traitement de 3 à 5 jours, voir en monodose, représentent le traitement antibiotique de première intention au cours de la diarrhée du voyageur. Des résistances apparaissent notamment sur certaines souches de Campylobacter dans le Sud-est asiatique ; dans ce cas l’azithromycine (500 mg/jour pendant 3 jours) est une alternative efficace.

Les traitements purement symptomatiques ne dispense pas d'un avis médical en cas d'aggravation et ne doivent pas être utilisé plus de 4 jours.

[modifier] Notes et références

  1. ab F. Castelli, A. Beltrame & G. Carosi, « Principes et pratiques du traitement ambulatoire de la turista : Congrès Péril fécal. Journée , FRANCE (15/10/1997) », dans Bulletin de la Société de pathologie exotique (ISSN 0037-9085), 1998, 91« 5BIS », p. 397-449, pp. 452-455 [résumé] [texte intégral]. Consulté le 20 avril 2008
  2. ab La diarrhée du voyageur, www.chu-rouen.fr. Consulté le 19 avril 2008
  3. Turista (diarrhée du voyageur), www.doctissimo.fr. Consulté le 19 avril 2008
  4. William Berrebi, Hépatologie, gastro-entérologie. DCEM, préparation aux épreuves classantes nationales, Estem, 2006 (ISBN 2843713684)