Comices centuriates

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Monarchie romaine
753509 av. J.-C.
République romaine
50927 av. J.-C.
Empire romain
-27476 ap. J.-C.

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Série Rome antique

Les comices centuriates (comitia centuriata) sont une assemblée du peuple romain (populus : l’ensemble des citoyens), divisé en groupes, nommés centuries, sur le Champ de Mars. Cette assemblée à pour but la constitution des légions, et ne peut être convoqué que par des magistrats dotés de l’imperium.

Leur création est attribuée par la tradition au roi Servius Tullius lors de la répartition du peuple romain en centuries. Dans la réalité, leur création n’est sans doute pas antérieure au Ve siècle av. J.-C.. Cette répartition en centuries a une origine probablement militaire, mais elle acquiert rapidement des pouvoirs politiques. En 427 av. J.-C., si ce n’est plus tôt mais nous n’avons pas de preuves avérées, les comices centuriates donnent leur accord, ou non, aux déclarations de guerre (Lex de bello indicendo) puis interviennent dans la prise de décision en ce qui concerne les traités de paix, et de la création de colonies.

Les comices centuriates dès la fin du Ve siècle av. J.-C. tiennent aussi un rôle d’assemblées électives et élisent les magistrats supérieurs (consuls, censeurs, préteurs).

Ces comices ne sont pas des assemblées démocratiques au sens moderne du terme, puisqu’ils reposent sur une division du peuple en 193 centuries, qui forment 5 classes basées sur la richesse. À Rome le citoyen est aussi un soldat s’équipant à ses propres frais. Pour un Romain (comme pour un Athénien), celui qui combat doit pouvoir donner son avis sur la politique de sa cité. À l’origine, c’est la possession de la terre qui sert à définir la centurie d’appartenance des citoyens.

Ainsi la première centurie comprend tous ceux qui possèdent plus de 5 hectares tandis que la dernière regroupe les propriétaires de moins d’un demi hectare. À cela s’ajoute 18 centuries de chevaliers (compris dans le premier comice), 20 centuries de deuxième classe pour les citoyens ayant une fortune entre 75 000 et 100 000 sesterces, 20 centuries de troisième classe pour ceux ayant de 50 000 à 75 000 sesterces, 20 centuries de quatrième classe pour les citoyens ayant de 25 000 à 50 000 sesterces et 30 centuries regroupant les citoyens plus pauvres, ayant moins de 25 000 sesterces et 5 centuries de prolétaires hors classe (les plus pauvres, qui n’ont comme seule richesse que leurs enfants, proles en latin), qui font partie de cette cinquième classe, sont exemptés d'impôts. Jusqu’à la réforme de Marius, à la fin du IIe siècle av. J.-C., les prolétaires ne sont pas soldats.

À l’intérieur de chaque centurie, les citoyens sont divisés en deux catégories, les juniores (hommes de moins de 46 ans) et les seniores (hommes âgés de 46 ans et plus). Les 80 premières centuries plus les 18 centuries équestres, représentant les propriétaires les plus riches, ont la majorité, ce qui favorise mécaniquement les classes aisées.

Vers 220 av. J.-C., sous la pression populaire, le système change et chaque comice reçoit un nombre identique de centuries et de voix (70 au total par comice). Seul le premier comice car un léger avantage en gardant les 18 centuries de chevalier. Il y a donc au total 373 centuries si l’on inclut les 5 de prolétaires hors-classe. Le premier comice perd donc la majorité, mais comme le vote se déroule par ordre des classes (des plus riches aux plus pauvres) et qu’il y est mis fin dès que la majorité est atteinte, les comices les plus pauvres ne votent pratiquement jamais.

Cela change avec l’adoption à la fin du IIe siècle av. J.-C. de la loi Lex Sempronia de comitiis qui proclame que l’ordre de vote des centuries est désormais fixé par tirage au sort. C’est une réforme fondamentale, car le vote de la première centurie est censé être inspiré par les dieux.

Sous l’Empire, les divers comices (centuriates, tributes, curiates) perdent rapidement de leur importance et Tibère transfère leurs pouvoirs électoraux au Sénat. À la fin du Ier siècle, ils se voient ôter leurs compétences législatives et ne tardent pas à disparaître.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Antoine Pérez , La société romaine : Des origines à la fin du Haut-Empire. Paris : Ellipses, 2002, 190 p.