Claudio Acquaviva

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Claudio Acquaviva (né le 14 septembre 1543 à Atri, dans la province de Teramo, Abruzzes - mort le 31 janvier 1615, Rome) était un Jésuite italien élu en 1581 le cinquième Supérieur général de la Compagnie de Jésus qu'il dirigea jusqu’à sa mort. Il est le premier supérieur général italien. Pendant son mandat, les effectifs de la compagnie passèrent de 5 000 à 13 000.

Claudio Acquaviva est à l'origine du Ratio atque institutio studiorum dite Ratio Studiorum, une somme pédagogique composée en 1586 à la suite d'une vaste consultation faite dans tous les collèges jésuites de l'époque et qui devint le manuel de la pédagogie jésuite pour plusieurs siècles.

Ratio Studiorum
Ratio Studiorum

Sommaire

[modifier] Formation et entrée chez les Jésuites

Claudio Acquaviva est le plus jeune fils d'un noble, Giovanni Antonio Donato d'Aragona, duc d'Atri. Après ses humanités (Latin, Grec et Hébreu) et des études de mathématiques, il étudia la jurisprudence à Pérouse (Italie). Il fut ensuite nommé par le Pape Pie IV comme Chamberlan papal.

Il entendit parler de la Société de Jésus à travers son amitié pour François Borgia et Juan de Polanco. Il fut particulièrement impressionné par les œuvres des premiers compagnons pendant la peste de 1566 et décida de rejoindre l'Ordre en 1567. Avec la bénédiction de Pie V, il demanda au Supérieur général, François Borgia, d'être admis au noviciat. Après avoir terminé ses études, il se vit rapidement conférer d'importantes responsabilités, ses talents d'administrateur le distinguant pour les plus hautes fonctions. Il devint Provincial de Naples, puis de Rome ; durant son mandat, il proposa de rejoindre la Mission jésuite en Angleterre qui fut créée avec Robert Parsons au printemps 1580.

[modifier] Supérieur général

[modifier] La quatrième Congrégation générale

A la mort d'Everard Mercurian le 1er août 1580, la quatrième Congrégation générale fut convoquée pour le 7 février 1581. Acquaviva fut élu, au jeune âge de trente-sept ans, à la grande surprise de Grégoire XIII. Mais le sens extraordinaire de gouvernance qu'il montra -en particulier quand son commandement fut mis en cause - la vitalité apostolique des jésuites comme la croissance régulière de leur nombre pendant son long mandat de 24 ans, justifièrent abondamment le vote de ses électeurs.

[modifier] Ses réalisations de Général

Dans sa première lettre Sur la croissance heureuse de la Compagnie du 25 juillet 1581, il traitait des qualifications nécessaires pour les supérieurs, et édictait que le gouvernement ne devrait pas être inspiré par les maximes de la sagesse humaine mais par celles de la prudence surnaturelle (fortiter in re, suaviter in modo).

Il mit fin avec succès à une révolte des jésuites espagnols, qui étaient appuyés par Philippe II. Ce fut l'un des très rares cas de convocation d'une Congrégation générale imposée par un Supérieur général (la Ve en 1593). Les méthodes de travail d'Acquaviva furent agressivement mises en cause, mais son ouverture d'esprit et sa réelle humilité lui acquirent les délégués et il quitta l'assemblée complètement vengé.

Une tâche plus difficile était la gestion de Sixte V, qui était hostile à la Compagnie. Avec un grand sens tactique et une réelle vision, Acquaviva réussit à jouer le roi contre le pape, et Sixte contre Philippe. Par prudence, il réduisit au silence Juan de Mariana, dont la doctrine sur le tyrannicide avait déclenché une indignation profonde en France; il semble aussi avoir désapprouvé l'action des jésuites français en faveur de la Ligue, et fut ainsi capable d'assurer un solide avantage en faveur d'Henri IV.

Durant son mandat, les Missions jésuites furent établies au Paraguay, et il encouragea les missions partout en Europe.

[modifier] Le Ratio Studiorum

Icône de détail Article détaillé : Ratio Studiorum.

La promulgation du Ratio atque institutio studiorum en 1586 lui incombe, synthétisant des années d'expérience dans le champ éducatif et les organisant dans un système jésuite d'éducation. Mais les Dominicains le dénoncèrent à l'Inquisition et il fut condamné en Espagne et à Rome, en raison d'opinions questionnant les doctrines Thomistes sur la présence physique divine et la prédestination. Les chapitres incriminés furent retirés de l'édition de 1591. Dans la féroce discussion qui surgit entre théologiens jésuites et dominicains au sujet de la grâce, Acquaviva réussit, sous les papes Clément VIII et Paul V à sauver son parti d'une condamnation qui semblait inéluctable.

Claudio Acquaviva mourut à Rome en 1615, laissant la Compagnie avec 13.000 membres dans 550 maisons et 15 provinces. L'influence considérable qu'exercèrent les jésuites, dans leur âge d'or, tint largement à la vision politique à long terme d'Acquaviva, qui fut certainement l'un des plus grands Supérieurs généraux de l'Ordre.

[modifier] Notes et références de l'article

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

[modifier] Bibliographie

BERTRAN-QUARA, M., La pedagogia de los jesuitas en la 'Ratio Studiorum', Caracas. 1984.

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Everard Mercurian 5e Supérieur général de la Compagnie de Jésus
1581-1615
Mutio Vitelleschi