Civitot

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massacre de la croisade populaire par les Turcs
massacre de la croisade populaire par les Turcs

Civitot est le nom d’un camp à proximité de Nicée où s’installa la croisade populaire de Pierre l'Ermite, peu après son arrivée à Constantinople en 1096.

Sommaire

[modifier] Contexte

Après l’appel à la croisade lancée par le pape Urbain II au concile de Clermont le 27 novembre 1095, de nombreux paysans accompagnés de quelques chevaliers, partent immédiatement sans attendre la croisade organisée par les barons.

Plusieurs « armées » prennent la route de Constantinople. Celle de Gautier Sans-Avoir arrive à Constantinople le 20 juillet, puis celle de Pierre l’Ermite le 1er août 1096. Ces deux croisades sont composés de Français et d’Allemands et sont rejoints par des bandes de moindre importance, rescapés des croisades d’Emich et de Gottschalk, qui après avoir commis de nombreux massacres et pillages, se sont fait tailler en pièces par les armées du roi de Hongrie. Quelques bandes d’Italiens les rejoignent également

La première réaction d’Alexis Ier Comnène, l’empereur de Byzance est de leur conseiller d’attendre les armées des barons, mais ces croisés, inactifs et las d’attendre, se mettent à piller les faubourgs de Constantinople et les villages voisins. Aussi l’empereur ordonne le 7 août à sa flotte d’organiser la traversée du Bosphore par les croisés et leur attribue le camp de Civitot pour qu’ils attendent la croisade des barons.

[modifier] Incursion en territoire turc

Civitot est un camp aménagé précédemment pour des mercenaires, situé à moins d’une journée de marche de Nicée, alors aux mains du sultan seldjûqide de Rum Kilitch-Arslan. Sensible aux conseils du basileus, Pierre l'Ermite tente de convaincre les croisés d'attendre les barons, mais il perd le contrôle de la foule qui, croyant que la foi et la bonne volonté suffisent, veut s'attaquer aux territoires turcs tout proches. Pierre l'Ermite repart vers Constantinople demander l'appui d'Alexis, tandis que les croisés se choisissent d'autres chefs, un italien du nom de Renaud et un français du nom de Geoffroy Burel.

A la mi septembre, une expédition les ammènent aux portes de Nicée, où ils battent une petite troupe de Turcs et en rammènent un butin important. Ce succès encourage les croisés restés à Civitot et une troupe de six mille Italiens et Allemands conduite par Renaud s'enpare du château de Xerigordon, dans la banlieu de Nicée. Kılıç Arslan, alors âgé de 17 ans, revient immédiatement à Nicée, prend les points d'eau autour du château et met le siège devant Xerigordon le 29 septembre 1096. Le château est pris d'assaut le 17 octobre et les défenseurs sont massacrés ou réduits en esclavage.

Kilitch-Arslan fait courir le bruit par deux espions grecs dans le camp de Civitot que Renaud a réussi à prendre Nicée, et qu’il est disposé à ne pas se laisser disputer les richesses de la ville par ses coreligionnaires. Les Francs sont prêts à passer à l’action pour participer au pillage, quand un rescapé de Xérigordon arrive et rétablit la vérité. Les plus sages parmi les Francs prêchent le calme, mais l’excitation reprend, cette fois pour venger les martyrs. Pierre l'Ermite est de nouveau à Constantinople, et les autres chefs sont incapables de raisonner et de maitriser la foule.

Le 21 octobre à l’aube, vingt cinq mille Occidentaux quittent leur camp, encadrés par environ cinq cents chevaliers, dont Gautier Sans-Avoir, Gautier de Teck et le comte de Tubingen. Les croisés, dépourvus de toute connaissance militaire, ne se donnent pas la peine d'envoyer des éclaireurs. Trois kilomètres plus loin, ils tombent dans une embuscade sous les flèches des Turcs et tentent de refluer vers le camp. La plupart (près de 20 000 hommes) sont exterminés dans leur fuite. Seuls deux à trois mille hommes, ayant réussit à se barricader dans une forteresse désaffectée adossée à la mer, seront récupérés par la flotte byzantine et installés dans les faubourgs de Constantinople, après avoir été desarmés. De leur côté, les Turcs ont épargné les croisés les plus jeunes qui sont réduit à l'esclavage.

[modifier] Annexes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Articles connexes