Christian Bobin

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Christian Bobin, né le 24 avril 1951 au Creusot en Saône-et-Loire où il demeure, est un écrivain et poète français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il est né d'un père dessinateur à l’usine Schneider du Creusot et d'une mère calqueuse.

Enfant, il était solitaire et aimait la compagnie des livres. [réf. nécessaire]

A propos de son enfance, il a dit : «Je serais incapable de faire des récits d'enfance. Je me demande comment sont faits ces livres-là. Je me sens infirme devant ça. Et pour aggraver les choses, j'ai l'impression d'avoir une mémoire presque anéantie de tout ça.[1]»

Il a dit aussi au sujet de l'école : «Ce qui me paraît le plus insupportable - et c'est aussi ce que fait notre société - c'est que l'école me séparait de moi-même. Ce n'était pas d'une personne, mais de moi-même, dans le vagabondage des heures, des humeurs. C'était ça dont j'étais séparé.»

Après avoir étudié la philosophie, il a travaillé pour la bibliothèque municipale d’Autun, à l’Écomusée du Creusot et a été rédacteur à la revue Milieux.

Ses premiers textes, caractérisés par leur brièveté et se situant entre l'essai et la poésie, datent des années 1980. Ils sont publiés aux éditions Brandes, Paroles d’Aube, Le Temps qu’il fait, chez Théodore Balmoral, et surtout chez Fata Morgana (où il publie notamment Lettres d'or). Dès la fin des années 1980, ses livres sont publiés alternativement chez Fata Morgana et chez Gallimard, puis en alternance avec Gallimard aux éditions Le Temps qu'il fait.

Son style de prédilection est ce qu'il appelle le «fragment», une écriture minimaliste, faite de petits tableaux représentatifs d’un moment. Ses ouvrages tiennent à la fois ou séparément du roman, du journal et de la poésie en prose.

Connaissant le succès à partir notamment d' Une petite robe de fête (1991), il reste un auteur assez discret, «amoureux du silence et des roses», fuyant volontiers le milieu littéraire. «Ma vie, écrit-il dans Louise Amour, s’était passée dans les livres, loin du monde, et j’avais, sans le savoir, fait avec mes lectures ce que les oiseaux par instinct font avec les branches nues des arbres : ils les entaillent et les triturent jusqu’à en détacher une brindille bientôt nouée à d’autres pour composer leur nid.»

En 1992, il rencontre un autre succès, grâce à un livre consacré à saint François d’Assise : Le Très-Bas, Prix des Deux Magots en 1993 et Grand Prix catholique de littérature. Il publie en 1996 La plus que vive, hommage rendu à son amie Ghislaine, morte à 44 ans d’une rupture d’anévrisme.

Il a également préfacé ou postfacé quelques ouvrages, notamment deux livres de Patrick Renou : Sorianoda (récit), Postface de Christian Bobin, Éditions de l’Envol, 1992 ; Tu m'entends ? (récit), Préface de Christian Bobin, Éditions Deyrolle, 1994 (rééd. Verdier).

Il a publié en 2007 La Dame blanche, chez Gallimard.

[modifier] Œuvres

  • Lettre pourpre (Ed. Brandes, 1977)
  • Le feu des chambres (Ed. Brandes, 1978)
  • Le baiser de marbre noir (Ed. Brandes, 1984)
  • Souveraineté du vide (Ed.Fata Morgana, 1985)
  • L’homme du désastre (Ed. Fata Morgana, 1986)
  • Dame, roi, valet (Ed. Brandes, 1987)
  • Lettres d’or (Ed. Fata Morgana, 1987)
  • Le huitième jour de la semaine (Ed. Lettres Vives, 1988)
  • Préface de Air de solitude de Gustave Roud Fata Morgana 1988
  • L’enchantement simple (Ed. Lettres Vives, 1989)
  • La part manquante (Ed. Gallimard, 1989)
  • Éloge du rien (Ed. Fata Morgana, 1990)
  • La vie passante (Ed. Fata Morgana,1990)
  • La femme à venir (Ed. Gallimard, 1990)
  • L’autre visage (Ed. Lettres Vives, 1991)
  • La merveille et l’obscur (Ed. Paroles d’Aube, 1991) - Entretiens avec Christian Bobin
  • Une petite robe de fête (Ed. Gallimard, 1991)
  • Le Très-Bas (Ed. Gallimard, 1992) - Prix des Deux Magots 1993, Grand Prix Catholique de Littérature 1993
  • Un livre inutile (Ed. Fata Morgana, 1992)
  • Isabelle Bruges (Ed. Le temps qu'il fait, 1992)
  • Cœur de neige (Ed. Théodore Balmoral, 1993)
  • L’éloignement du monde (Ed. Lettres Vives, 1993)
  • L’inespérée (Ed. Gallimard, 1994)
  • L’épuisement (Ed. Le temps qu'il fait, 1994)
  • Quelques jours avec elles (Ed. Le temps qu'il fait, 1994)
  • L’homme qui marche (Ed. Le temps qu'il fait, 1995)
  • La folle allure (Ed. Gallimard, 1995)
  • Bon à rien, comme sa mère (Ed. Lettres Vives, 1995)
  • La plus que vive (Ed. Gallimard, 1996)
  • Clémence Grenouille (Ed. Le temps qu'il fait, 1996)
  • Une conférence d’Hélène Cassicadou (Ed. Le temps qu'il fait, 1996)
  • Gaël Premier, roi d’Abime et de Mornelongue (Ed. Le temps qu'il fait, 1996)
  • Le jour où Franklin mangea le soleil (Ed. Le temps qu'il fait, 1996)
  • Donne-moi quelque chose qui ne meure pas (Ed. Gallimard, 1996) - Photographies en noir et blanc d'Édouard Boubat accompagnées des textes de Christian Bobin
  • Autoportrait au radiateur (Ed. Gallimard, 1997)
  • Geai (Ed. Gallimard, 1998)
  • L’équilibriste (Ed. Le temps qu'il fait, 1998)
  • La présence pure (Ed. Le temps qu'il fait, 1999)
  • Autoportrait au radiateur (Ed. Gallimard, 2000)
  • Tout le monde est occupé (Ed. Mercure de France, 1999)
  • Ressusciter (Ed. Gallimard, 2001)
  • La Lumière du monde (Ed. Gallimard, 2001)
  • L’Enchantement simple et autres textes (Ed. Gallimard, 2001)
  • Paroles pour un adieu (Ed. Albin Michel, 2001)
  • Le Christ aux coquelicots (Ed. Lettres Vives, 2002)
  • Mozart et la pluie suivi de Un désordre de pétales rouges (Ed. Lettres Vives, 2002)
  • Louise Amour (Ed. Gallimard, 2004)
  • Prisonnier au berceau (Ed. Mercure de France, 2005)
  • Une bibliothèque de nuages (Ed. Lettres Vives, 2006)
  • La Dame blanche (Ed. Gallimard, 2007)

[modifier] Citations

  • Les hommes ? Non, je ne les vois pas. Et les pères encore moins. Et les maris pas du tout. C'est comme ça : je ne sais voir que les femmes et les enfants. Pour voir un peu de cette vie, il faut commencer par en oublier beaucoup (Autoportrait au radiateur, page 28).
  • "J’ai pendant un an rendu visite à mon père dans la maison où sa mémoire jour après jour rétrécissait comme une buée sur du verre, au toucher du soleil. Il ne me reconnaissait pas toujours et cela n’avait pas d’importance. Je savais bien, moi, qu’il était mon père. Il pouvait se permettre de l’oublier. Il y a parfois entre 2 personnes un lien si profond qu’il continue à vivre même quand l’un des deux ne sait plus le voir."Ressusciter", 2001
  • "Je suis un jour entré dans un lien où chaque parole de l’un était recueillie sans faute par l’autre. Il en allait de même pour chaque silence. Ce n’était pas cette fusion que connaissent les amants à leurs débuts et qui est un état irréel et destructeur. Il y avait dans l’amplitude de ce lien quelque chose de musical et nous y étions tout à la fois ensemble et séparés, comme les deux ailes diaphanes d’une libellule. Pour avoir connu cette plénitude, je sais que l’amour n’a rien à voir avec la sentimentalité qui traîne dans les chansons et qu’il n’est pas non plus du côté de la sexualité dont le monde fait sa marchandise première- celle qui permet de vendre toutes les autres. L’amour est le miracle d’être un jour entendu jusque dans nos silences, et d’entendre en retour avec la même délicatesse : la vie à l’état pur, aussi fine que l’air qui soutient les ailes des libellules et se réjouit de leur danse. "Ressusciter", 2001
  • "Une intelligence sans bonté est comme un costume de soie porté par un cadavre."
  • "Les enfants sont comme les marins : où que se portent leurs yeux, partout c'est l'immense."

[modifier] Références

  1. Interview sur "le matricule des anges"

[modifier] Liens externes

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