Gustave Roud

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Gustave Roud est un poète suisse romand né le 20 avril 1897 à Saint-Légier en canton de Vaud et mort le 10 novembre 1976 à l'hôpital de Moudon.

Installé avec ses parents en 1908 à Carrouge dans le Haut-Jorat au dessus de Vevey dans une ferme héritée du grand-père maternel, il y passa toute sa vie avec sa sœur Madeleine, son aînée de quatre ans, jusqu'à sa mort.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il suit des études classiques et obtient une licence de lettres à l'Université de Lausanne et publie ses premiers poèmes dans le cahier Vaudois (1915)

Après une tentative malheureuse, il renonce à l'enseignement et s'installe définitivement à Carrouge, et se consacre à ses activités : l'écriture poétique, la traduction, la critique d'art, et également la photographie.

Son premier livre, Adieu, paraît aux Editions du Verseau à Lausanne en 1927.

Il anime avec Ramuz, de 1930 à 1932, la revue hebdomadaire Aujourd’hui[1] dont il devient le secrétaire de la rédaction.

De 1936 à 1966, il œuvre au sein du comité de lecture des éditions de la Guilde du Livre.

Dans les années 1940, il publie ses traductions (Hölderlin, Novalis, Rilke et Trakl)

[modifier] Itinéraire photographique

Gustave Roud a été un photographe talentueux et passionné, qui a réalisé un véritable œuvre, mais qui est resté peu connu dans ce domaine, ayant été éloigné des circuits de distribution. La reconnaissance culturelle et sociale a, en effet, été limitée à sa poésie, par un milieu local qui n'a pas toujours saisi la qualité de son travail considéré comme une passion secondaire. Il est un des rares créateurs liant de manière aussi intime l'écriture et la photographie, on peut citer dans des registres différents Lewis Carroll ou Denis Roche.
Dans sa recherche intérieure les paysages, qui l'entourent et les êtres qui les habitent, sont un sujet d'interrogation, leurs visages et leurs corps dans la quotidienneté des jours deviennent le support de son intelligence, de sa sensibilité, de sa fragilité, de son désir. Cette expression est la manifestation subtile de la relation entre un être déchiré et ce qui l'entoure.

[modifier] Œuvres

[modifier] Publiées de son vivant

  • Adieu, Lausanne, Au Verseau, 1927. Rééd. Porrentruy, Aux Portes de France, 1944.
  • Feuillets, Lausanne, Mermod, 1929.
  • Essai pour un paradis, Lausanne, Mermod, 1932.
  • Petit traité de la marche en plaine suivie de lettres, dialogues et morceaux, Lausanne, Mermod, 1932.
  • Pour un moissonneur, Lausanne, Mermod, 1941.
  • Air de la solitude, Lausanne, Mermod, 1945.
  • Haut-Jorat, Lausanne, Editions des Terreaux, 1949.
  • Ecrits I, II, Lausanne, Mermod, 1950.
  • Le Repos du cavalier, Lausanne, Bibliothèque des Arts, 1958.
  • Requiem, Lausanne, Payot, 1967.
  • Campagne perdue, Lausanne, Bibliothèque des Arts, 1972.
Extrait

« Bûcheron de mars ! Bûcheron bleu aux mains fauves, le visage touché d'un hâle nouveau, qui tournes vers moi ce long regard bleu où brûle un feu nouveau, ce rire que j'avais cru mort, il était temps n'est-ce pas ? Nous étions tous deux au bout de notre force. Tout recommence. Le mince osier pourpre que tu tords entre tes doigts semble lui-même devenir vivant. Et ce geste que tu fais soudain de tout ton corps et qui est celui du valet meunier quand, le sac de froment chu de son épaule, il se redresse avec un profond soupir, que veut-il dire, sinon que le terrible fardeau glisse enfin de notre cœur, de nos épaules, qu'enfin nous sommes délivrés ! »
    — Bûcheron de mars.

[modifier] Posthumes

  • Trois poèmes anciens, Montpellier, Fata Morgana, 1976.
  • Ecrits I, II, III, Lausanne, Bibliothèque des Arts, 1978.
  • Journal, éd. Philippe Jaccottet, Vevey, Bertil Galland, 1982.
  • Essai pour un paradis ; Petit traité de la marche en plaine, Lausanne, L’Age d’Homme, Poche Suisse, 1984.
  • Air de la solitude, Montpellier, Fata Morgana, 1988.
  • Les Fleurs et les saisons, Genève, La Dogana, 1991.
  • Air de la solitude ; Campagne perdue, préface de Jacques Chessex, Lausanne, L’Age d’Homme, Poche Suisse, 1995.
  • Adieu ; Requiem, postface de Claire Jaquier, Genève, Minizoé, 1997.
  • Hommage, Toute puissance de la poésie (Scène), Paris, La Triplette Infernale, 1997.
  • Halte en juin, gravures de Palézieux, postface de Claire Jaquier, Montpellier, Fata Morgana, 2001.
  • Image sans emploi, gravures de Palézieux, Montpellier, Fata Morgana, 2002.
  • Air de la solitude et autres écrits, préface de Philippe Jaccottet, Paris, Poésie/Gallimard, 2002.
  • Journal, Carnets, cahiers et feuillets, 1916-1971, éd. Anne-Lise Delacrétaz et Claire Jaquier, Moudon, Editions Empreintes, à paraître en 2004.


Textes non-réédités[2]
  • Haut-Jorat, paru dans Aspects scientifiques et littéraires du Pays de Vaud, n° spécial de Suisse Contemporaine, Lausanne : La Concorde, 1949.
  • Visite au dragon Ramseyer, paru dans La Guilde du Livre n° 3, Lausanne, mars 1946.
  • Poésie éternelle, paru dans Pour l'Art, novembre-décembre 1950.

[modifier] Photographies

  • L’imagier, choix et présentation des photographies par Pierre Smolik, Cahiers Gustave Roud, no 4, Lausanne et Carrouge, 1986.
  • Terre d’ombres. Gustave Roud, itinéraire photographique, 1915-1965. Nicolas Crispini. Textes de Daniel Girardin, Nicolas Crispini, Sylvain Malfroy, Genève, Éditions Slatkine, 2002.

[modifier] Correspondance

  • Albert BéguinGustave Roud, Lettres sur le romantisme allemand, éd. Françoise Fornerod et Pierre Grotzer, Lausanne, Etudes de Lettres, 1974.
  • Henri PourratGustave Roud, Sur la route des hauts jardins, d’Ambert à Carrouge, éd. Gilbert Guisan et Doris Jakubec, Lausanne, Etudes de Lettres, 1979.
  • Maurice Chappaz - Gustave Roud, Correspondance, 1939 – 1976, éd. Claire Jaquier et Claire de Ribaupierre, Genève, Zoé, 1993.
  • Gustave Roud, Lettres à Yves Velan, La Chaux-de-Fonds, [VWA], printemps 1998, pp.103-138.
  • René Auberjonois, Avant les autruches, après les iguanes… Lettres à Gustave Roud, 1922-1954, éd. Doris Jakubec et Claire de Ribaupierre Furlan, Lausanne, Payot, 1999.
  • Philippe JaccottetGustave Roud, Correspondance 1942-1976, éd. José-Flore Tappy, Paris, Gallimard, 2002.
  • Georges Borgeaud - Gustave Roud – Georges Borgeaud, Correspondance 1936-1974, Lausanne et Carrouge, Association des Amis de Gustave Roud, 2008, 136 p.
  • Jacques Mercanton Cahiers Gustave Roud, vol. 11, correspondance 1948 - 1972

[modifier] Traductions

  • Poëmes de Hölderlin, Lausanne, Mermod, 1942. Rééd. Lausanne, Bibliothèque des Arts, 2002.
  • Rilke, Lettres à un jeune poète, précédées d’Orphée et suivies de deux essais sur la poésie, Lausanne, Mermod, 1947.
  • Novalis, Les Disciples à Saïs, Hymnes à la nuit, Journal, Lausanne, Mermod, 1948. Rééd. Lausanne et Montpellier, Bibliothèque des Arts et Fata Morgana, 2002.
  • Novalis, Hymnes à la nuit, Albeuve, Castellsa, 1966.
  • Georg Trakl, vingt-quatre poèmes, Paris, La Délirante, 1978.

[modifier] Bibliographie

  • Gabriel Bounoure, Gustave Roud, Adieu, Nouvelle Revue Française, 1er août 1928, pp.296-298. Hommage à Gustave Roud, Lausanne, Editeurs Jacques Chessex, Bertil Galland, Daniel Laufer, Maurice Maffeï, 1957.
  • Philippe Jaccottet, Gustave Roud, Paris, Seghers, [1968], 2002.
  • Jacques Chessex, Reconnaissance de Gustave Roud, Nouvelle Revue Française, 1er mars 1968, pp.481-485.
  • Ernest Dutoit, Gustave Roud, Requiem , Ecriture 7, Lausanne, 1971, pp.181-185.
  • Jacques Chessex, Reconnaissance de Gustave Roud et Anniversaire , Les saintes écritures, [1972], Lausanne, L’Age d’Homme, Poche/Suisse, 1985, pp. 67-75.
  • Maurice Chappaz, Philippe Jaccottet, Jacques Chessex, Adieu à Gustave Roud, Vevey, Bertil Galland, 1977.
  • Jean-Charles Potterat, Le pont nul (sur une page de Gustave Roud) , Lettres romandes. Textes et études, Lausanne, L’Aire, 1981, pp.67-82. Repris dans L’ombre absoute, Albeuve, Castella, 1989, pp.109-128.
  • Gilbert Vincent, Gustave Roud. Point de vue sur un homme discret, Lausanne, L’Age d’Homme, 1981.
  • Philippe Renaud, Roud à l’état sauvage. Notes sur la publication du Journal , Repères, no 6, Lausanne, juin 1983, pp.84-92.
  • Gilbert Salem, Gustave Roud, Lyon, La Manufacture, 1986.
  • Mousse Boulanger, Promenade avec Gustave Roud, Quimper, Calligrammes, 1987.
  • Madeleine Santschi, Gustave Roud, Petits riens , Genève, Zoé, 1988.
  • Claire Jaquier, Gustave Roud et la tentation du romantisme, Lausanne, Payot, 1987.
  • Olivier Barbarant, Gustave Roud et la médiation d’autrui par opposition aux Paysages avec figures absentes de Jaccottet , La Suisse romande et sa littérature, La Licorne, no 16, Poitiers, 1989, pp.365-374.
  • Grietje Hollaert, Le style de Gustave Roud, Genève, Slatkine, 1991.
  • Claire Jaquier, Gustave Roud , Histoire de la littérature en Suisse romande, dir. Roger Francillon, Lausanne, Payot, t.3, 1998, pp.109-121.
  • Antonio Rodriguez, Le paradis dans le paysage chez Gustave Roud , Compar(a)ison, I, 1998, pp.97-117.
  • Les chemins de Gustave Roud, Actes du colloque de Mulhouse, 21-22 mars 2003, éd. Peter Schnyder, 2003.
Revue
  • Autour de Gustave Roud, Solaire, 17, Issirac, juin 1977. « Gustave Roud », Europe, no 882, Paris, octobre 2002.

[modifier] Notes et références

  1. fondée par l'éditeur Henry-Louis Mermod et Ramuz
  2. Textes en ligne sur le site associatif des Amis de Gustave Roud

[modifier] Liens externes

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