Château-Arnoux-Saint-Auban

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Château-Arnoux-Saint-Auban

Carte de localisation de Château-Arnoux-Saint-Auban
Pays France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Forcalquier
Canton Volonne
Code Insee 04049
Code postal 04160
Maire
Mandat en cours
Patrick Martellini
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de la Moyenne Durance
Latitude
Longitude
44° 05′ 39″ Nord
         6° 00′ 33″ Est
/ 44.0941666667, 6.00916666667
Altitude 403 m (mini) – 742 m (maxi)
Superficie 18,34 km²
Population sans
doubles comptes
5 148 hab.
(2007)
Densité 280 hab./km²

Château-Arnoux-Saint-Auban (Castèu-Arnòus-Sant-Auban en provençal) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ses habitants sont appelés les Jarlandins.

Sommaire

[modifier] Géographie

La commune est située dans la vallée de la Durance, le centre est à 440 m d’altitude[1]. Une gare SNCF sur la ligne Marseille-Briançon et un aérodrome sont également présents sur le territoire de Château Arnoux.

Château-Arnoux est à la limite nord de la culture de l’olivier.

[modifier] Économie

La ville a connu un développement urbain et économique à compter de l'implantation, pendant la Première Guerre mondiale, d'une usine de produits chimiques, aujourd'hui propriété du groupe Elf, par sa filiale Arkema.

Cette usine est construite au début de 1916 pour fabriquer les premières armes chimiques produites en France. La production de chlorure de chaux démarre à l’été[2]. Elle produit dix tonnes de bertholite à partir de novembre 1916 jusqu’en novembre 1918. Produisant de la soude utile à l’électrolyse de la bauxite et disposant d’hydroélectricité, la construction d’une extension de l’usine dédiée à la fabrication d’aluminium commence fin 1916[3], mais diverses difficultés ne permettent de lancer la production qu’en août 1918[4].

À la fin de la guerre, la production s'est diversifiée à d'autres types de produits : le chlore et le chlorure de chaux continuent d’être produits (5 et 8 t par jour), avec de la lessive de soude, de l’eau de javel et de l’alumine[5]. La diversification se poursuit dans les années 1920 et 1930 : ammoniac, lessive de potasse, acide monochloracétique[6], puis fonte d’aluminium (remplacée en 1933 par la fabrication de magnésium et de dichloréthylène).

Les effectifs employés dépassent les mille ouvriers en 1918 ; après une baisse à 800 en 1920, l’usine emploie plus de 1200 personnes vers 1927, avant de redescendre à 750 en décembre 1931, suite à crise qui touche l’usine début 1930. À la fin des années 30, un nouveau sommet est atteint avec plus de 1600 ouvriers, niveau à nouveau atteint à la fin des années 50. En 1960, l’usine emploie plus de 2000 ouvriers[7] avec un maximum à 2126 en 1979[8] . En 1986, 1400 personnes travaillaient encore à l’usine[9].

Dans les années 1920 et 1930, tous les résidus de production sont rejetés à la rivière, la bauxite rougissant la Durance[10], malgré l’inquiétude du pouvoir local. En 1926, deux cuves de 12 t explosent : l’accident fait 22 morts[11].

L’urbanisme local (cités ouvrières et maisons d'ingénieur) est fortement marqué par la présence de cet établissement, encore aujourd'hui le plus important du département des Alpes-de-Haute-Provence. On compte près de 1200 maisons construite par l’usine[12], ce qui fait passer la population de 575 habitants (1911) à 6240 (1975).

[modifier] Histoire

La localité apparaît pour la première fois dans les chartes en 1182 (Castrum Arnuphum)[1], le village étant alors situé sur la colline Saint-Jean.

Lors des guerres de religion, les ducs de Lesdiguières et de Lavalette s’y rencontrent en 1591, afin de pacifier la région.

Durant la Révolution, pour suivre le décret de la Convention (An II), la commune change de nom pour Roche-Arnoux[13].

[modifier] Héraldique

Blasonnement :
d'or au château de deux hautes tours pavillonnées jointes par un entre-mur, le tout de sable, maçonné et ajouré d'argent, accosté des lettres C et A capitales aussi de sable.[14]


[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1821 Jacques Ricard (1769-1838) Colonel d’Empire
17 mai 1925 2 août 1935 Victorin Maurel
1935 Villiard
1944 décembre 1965 (démission) Camille Reymond SFIO Conseiller général, député
mars 1989 juin 1995 José Escanez PS
juin 1995 mars 2001 José Escanez MDC
mars 2001 mars 2008 José Escanez MRC Conseiller général
mars 2008 Patrick Martellini [15] PRG

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[16])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007
5785 6532 6240 5576 5109 4970 5148
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

La commune a un monument aux morts pacifiste, on y lit "La guerre est un crime".

La mairie se trouve dans un château Renaissance (1515), classé monument historique : escalier monumental, très riche décoration de la porte de la Grand-Salle, charpente. Avec son parc, il est classé site inscrit.

Le château fort de la colline Saint-Jean est en ruines, mais il reste des vestiges importants.

Moulin à vent ; prieuré Saint-Pierre-ès-Liens, classé monument historique ; pont contemporain sur la Durance ; pont-barrage.

Passage du canal d'Oraison. Digue de 445 m de long ; église ou chapelle Saint-Jean (1667), offre un beau panorama sur la vallée de la Durance et les Alpes ; église de Saint-Auban. p 177 : grosses réparations en 1899, 1919. Fermé 1959 et remplacé par le pont-barrage de l’Escale (p 179)

Un pont suspendu est construit sur la Durance dans les années 1830 : la décision est prise en 1829, et le chantier dure jusqu’en 1833. Le tablier fait 114 m de long ; mais les chaînes de suspension rompent lors de l’épreuve de charge[17]. Il est reconstruit plus solide et mis en service en 1836[18] ou 1837[19] avec un tablier de 118 m en une seule portée emprunté par la RN 85. Il subit de grosses réparations en 1899 et 1919, et n’est fermé qu’en 1959[20] avec la construction du pont-barrage de l’Escale.

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Ivano Ghirardini, guide de haute-montagne.
  • Alain Boghossian, footballeur professionnel, champion du monde en 1998 avec l’équipe de France, a commencé à jouer au club local, créé autour des ouvriers de l'usine de Saint-Auban.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles de Wikipédia

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

[modifier] Notes

  1. ab Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », Paris, 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 2-7399-5004-7)
  2. Jean-Bernard Lacroix, « Saint-Auban : un grand centre industriel issu de la guerre chimique », in Chroniques de Haute-Provence no 303, Bulletin de la Société scientifique et littéraire de Haute-Provence, 1987, p 189
  3. Lacroix, op. cit., p 192
  4. Lacroix, op. cit., p 197
  5. Lacroix, op. cit., p 197
  6. Lacroix, op. cit., p 201
  7. Lacroix, op. cit., tableau p 213
  8. René Blanqui, « La Cité de Saint-Auban», p 224
  9. Joseph Mouiren, « L’usine actuelle », p 227
  10. Lacroix, op. cit., p 197-198
  11. Lacroix, op. cit., p 202
  12. René Blanqui, « La Cité de Saint-Auban», p 221
  13. Jean-Bernard Lacroix, « Naissance du département », in La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 113
  14. Louis de Bresc Armorial des communes de Provence 1866. Réédition - Marcel Petit CPM - Raphèle-lès-Arles 1994
  15. Site de la préfecture des AHP
  16. Château-Arnoux-Saint-Auban sur le site de l'Insee
  17. Josette Chambonnet, « Routes, bacs, ponts et chemins de fer », in Chroniques de Haute-Provence : Château-Arnoux, Bulletin de la Société scientifique littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 303, 1987, p 173-175
  18. Josette Chambonnet, op. cit., p 175
  19. Guy Baruol et Philippe Autran, « Pour en savoir plus », in Autran, Barruol et Jacqueline Ursch, D’une rive à l’autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de lumière no 153, Forcalquier, 2006. ISBN 2-906162-81-7, p 46
  20. Josette Chambonnet, op. cit., p 177