Cenabum

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Cenabum (parfois orthographiée Genabum) était le nom d'une cité des Carnutes située à l'emplacement de l'actuelle ville d'Orléans. C'était un oppidum et une cité commerciale prospère sur la Loire au moment de la conquête romaine de la Gaule.

Sommaire

[modifier] Histoire de la cité

Ce port était le débouché commercial des céréales de la Beauce. La cité avait des défenses, sinon de véritables fortifications. Elle contrôlait également un pont sur la Loire, d'une importance économique et stratégique considérable. Strabon, dans sa Géographie[1], qualifie la cité (Κήναβον) d'emporium des Carnutes (τὸ τῶν Καρνούντον ἑμπόριον )[2]. Kénabon/Cenabum transcrit probalement un mot gaulois ayant le même sens.

Pour César, il était impératif de s'assurer le contrôle de cette place stratégique. Il réussit facilement à établir son protectorat sur les Carnutes en s'assurant la collaboration de Tasget (ou Tasgetios), qu'il rétablit sur le trône de ses aïeux en récompense de services rendus. Mais cette situation prend fin rapidement puisque, au bout de deux ans, en 54 av. J.-C., Tasget, considéré comme traître, est exécuté. César ordonne alors, en plein hiver, l'occupation de Cenabum par des légions romaines[3].

C'est Cenabum qui donna le signal de l'insurrection gauloise dont Vercingétorix prit rapidement la tête, et qui motiva la septième campagne de César : en 53 av. J.-C., les négociants romains qui s'y étaient établis, l'intendant Caïus Fufius Cita que César avait installé pour contrôler ce commerce et assurer l'approvisionnement en grains des légions, furent tous massacrés ou jetés dans la Loire par les Carnutes qui avaient pénétré dans la cité[4].

César, accouru d'Italie avec une rapidité prodigieuse et parvenu à Agedincum, fondit sur Cenabum en quelques marches et n'eut pas même besoin d'en faire le siège. À son approche, la population voulut s'enfuir par le pont de bois qui reliait les deux rives de la Loire et, tandis qu'elle s'écrasait dans cet étroit débouché, les Romains escaladèrent les remparts. Tous les habitants furent massacrés et la ville fut livrée au pillage et aux flammes[5].

Au IIIe siècle, l'empereur Aurélien la releva de ses ruines (273-274), reconstruisit son enceinte, détacha la ville nouvelle du pays des Carnutes, dont elle avait dépendu jusqu'alors, et lui donna son nom, Aurelianum ou Aureliani, Orléans[6].

[modifier] Notes et références

  1. Strabon, Géographie, V, 2, 3
  2. Un emporium est un comptoir commercial, un port de commerce.
  3. Jules César, La Guerre des Gaules, livre 5, chapitre 25
  4. Jules César, La Guerre des Gaules, livre 7, chapitre 3
  5. Jules César, La Guerre des Gaules, livre 7, chapitre 11
  6. « Orléans », dans Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 15 vol., 1863-1890 [détail édition].

[modifier] Voir aussi

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