Cathédrale Notre-Dame de Rouen

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La cathédrale de Rouen : gravure publiée en 1822
La cathédrale de Rouen : gravure publiée en 1822

La cathédrale de Rouen est le monument le plus prestigieux de la ville. Elle est le siège de l'archidiocèse de Rouen, chef-lieu de la province ecclésiastique de Normandie.

C'est une construction d'architecture gothique dont les premières pierres remontent au haut Moyen Âge. Elle a la particularité, rare en France, de conserver son palais archi-épiscopal et les constructions annexes environnantes datant de la même époque. Un de ses éléments les plus remarquables est sa façade occidentale, encadrée de deux tours dissemblables : la tour Saint-Romain et la tour de Beurre (cette dernière, édifiée selon la légende avec l'argent des indulgences de carême, est un véritable chef-d'œuvre du gothique flamboyant). L'étage flamboyant de la tour Nord (tour Saint-Romain) a été détruit en 1944 par un incendie et reconstruit récemment. La façade occidentale inspira, au XIXe siècle de nombreux artistes et, plus particulièrement, Claude Monet.

Comme la plupart des cathédrales normandes, la cathédrale possède, à la croisée du transept, une « tour-lanterne ». La flèche en bois qui la couronnait fut détruite par un incendie en 1822. Elle est à présent surmontée d'une flèche en fonte, construite de 1825 à 1876 qui culmine à 151 mètres de hauteur. C'est la plus haute de France, et c'était le plus haut bâtiment du monde au moment de son achèvement.

Sommaire

[modifier] Historique

La première mention attestée d'un évêque à Rouen remonte à l'an 314. Mais cette date, un an après l'autorisation du culte chrétien dans l'Empire romain, semble trop précoce pour imaginer l'existence d'un édifice religieux. Par contre, quelques dizaine d'années plus tard, un sermon de l'évêque Victrice daté d'environ 395/396 sous-entend la présence d'une cathédrale dans la cité et évoque la construction d'une basilique à proximité. En 1986, les fouilles menées par l'archéologue Jacques Le Maho ont permis de confirmer l'existence de cette dernière église. Elle se trouvait quelques dizaines de mètres au nord de la cathédrale actuelle. Comme beaucoup d'autres villes métropolitaines paléochrétiennes, le groupe épiscopal de Rouen se composait donc d'au moins deux églises :

  • un édifice principal dédié à Notre-Dame, implanté à l'endroit de la cathédrale actuelle ;
  • une église martyriale, dédiée peut-être à saint Étienne, (aujourd'hui la cour d'Albane) ;
  • probablement un baptistère entre les deux.

En 1954, l'archéologue Georges Lanfry ouvrit un sondage au niveau de la dernière travée de la nef afin justement de découvrir l'antique église Notre-Dame. En fait, il mit au jour une crypte plus tardive, de l'époque carolingienne. À la lumière de cette découverte, on suppose que Notre-Dame était en ce temps un édifice bien plus petit qu'aujourd'hui (60 m de long ?).

Au IXe siècle, on procéda à plusieurs réaménagements (palais épiscopal, logement canonial, ajout d'un westwerk à l'église martyriale) mais en 841, l'incendie de Rouen par les Vikings détruisit le groupe cathédral. L'ensemble semble remis en état d'une façon provisoire en attendant le retour de la paix dans la région. Au Xe siècle, Rouen devint la capitale du jeune duché de Normandie. Nécropole des premiers ducs, la cathédrale bénéficia d'importants travaux. Vers 1030, l'archevêque Robert le Danois reconstruisit le chœur en style roman et inséra une crypte en dessous. Grâce à des fouilles archéologiques menées vers 1938-1939, Georges Lanfry a pu dégager le plan oriental de l'église : un déambulatoire faisait le tour du chœur et ouvrait sur trois chapelles absidiales. Un autre archevêque, Maurille (1055-1067), acheva le chantier ainsi que la reconstruction de la nef. Malgré la construction de la cathédrale gothique ensuite, la crypte qui abritait sûrement les reliques de la Vierge, subsiste et peut se visiter.

En somme, on peut déterminer trois états successifs du monument :

Des fouilles récentes ont montré qu'un premier sanctuaire à double nef a été construit sur le site de la cathédrale actuelle à la fin du IVe siècle. La basilique fut détruite lors des invasions normandes.

  • La cathédrale romane :

Les travaux de la cathédrale romane débutèrent vers 1020, sous l'épiscopat de Robert d'Évreux. Le vaisseau central reprenait l'emplacement de la nef sud de la basilique primitive. Il ne reste actuellement qu'une crypte, correspondant aux fondations du chœur de la cathédrale romane.

  • la cathédrale gothique

[modifier] La cathédrale gothique aujourd'hui

Plan de la cathédrale de Rouen
Plan de la cathédrale de Rouen

La tour nord (tour Saint-Romain) est la partie la plus ancienne de la construction gothique. Son édification débute en 1145. La tour sud, dite « de beurre » (soit parce qu'elle a été financée par les indulgences de carême, soit parce que sa pierre est jaunâtre) n'est construite qu'à partir de 1485. La nef reprend des éléments de la cathédrale romane, détruite par un incendie en 1200. La tour-lanterne est inachevée et sa flèche de pierre ne peut donc être réalisée. En 1540, une flèche en bois, recouverte de plomb, la coiffe. Après son incendie en 1822, une flèche de fonte, accostée de quatre clochetons en cuivre est érigée par étapes tout au long du XIXe siècle (projet de l'architecte Jean-Antoine Alavoine).

Le palais archi-épiscopal de style gothique, contemporain de la cathédrale, a vu se tenir le deuxième procès de Jeanne d'Arc.

En 1944, un bombardement de Rouen par les Alliés atteint gravement l'édifice. La nef et la façade du collatéral sud sont éventrées, la tour Saint-Romain est incendiée et un des quatre piliers soutenant la flèche est pratiquement détruit. C'est un miracle que l'ensemble soit resté debout. La nef restera debout grace à la chapelle Sainte Catherine qui retint tout son côté sud. Les principaux travaux de restauration sont aujourd'hui achevés et la tour Saint-Romain est à nouveau coiffée de son toit d'ardoise (brulé lors de l'incendie du au bombardement d'avril 1944).

Lors de la tempête de décembre 1999, l'un des quatre clochetons en cuivre de la flèche dus à Ferdinand Marrou est tombé dans le chœur, défonçant la toiture et abimant des stalles.

[modifier] Visite intérieure

Quelques éléments remarquables présents dans la cathédrale :

La tour-lanterne et la flèche illuminée.
La tour-lanterne et la flèche illuminée.
La Tour de Beurre, Cathédrale de Rouen
La Tour de Beurre, Cathédrale de Rouen
Nef de la Cathédrale Notre-Dame de Rouen
Nef de la Cathédrale Notre-Dame de Rouen
Tour-lanterne de la Cathédrale Notre-Dame de Rouen
Tour-lanterne de la Cathédrale Notre-Dame de Rouen
Façade occidentale de la Cathédrale Notre-Dame de Rouen (depuis le sud ouest)
Façade occidentale de la Cathédrale Notre-Dame de Rouen (depuis le sud ouest)
Façade occidentale de la Cathédrale Notre-Dame de Rouen (depuis l'ouest)
Façade occidentale de la Cathédrale Notre-Dame de Rouen (depuis l'ouest)
Sommet de la tour de Beurre
Sommet de la tour de Beurre

[modifier] La représentation de la cathédrale de Rouen en peinture

La Cathédrale de Rouen (le portail et la tour Saint-Romain), harmonie bleu et or peinte par Claude Monet en 1893
La Cathédrale de Rouen (le portail et la tour Saint-Romain), harmonie bleu et or peinte par Claude Monet en 1893
  • Par Claude Monet :

Durant les années 1890, Claude Monet travaille à plusieurs séries de peintures représentant le même sujet. La série la plus connue est peut-être celle qui représente le massif occidental de la cathédrale de Rouen. Monet en peint plus de trente versions différentes réalisées, pour les premières, depuis le 23, place de la Cathédrale et, pour les suivantes, depuis le 81, rue Grand-Pont. Il termine en fait un certain nombre de ces peintures, plus tard, dans son atelier de Giverny.

En 2004, 2005, 2006 et 2007, un spectacle monumental, intitulé La Cathédrale de Rouen, de Monet aux pixels, a été réalisé par Skertzò en créant des éclairages sur la façade de la cathédrale rappelant les couleurs des tableaux de Monet.

  • Par Roy Lichtenstein :

En 1969, le peintre américain Roy Lichtenstein réalisa un triptyque sur la cathédrale : Rouen Cathedral Set V [1]. Cette toile réalisée à la peinture à l'huile et à la peinture acrylique est divisée en trois parties égales. Chaque partie représente la façade vue de biais avec des couleurs vives (différentes pour chacun des trois éléments du triptyque) et de gros points, semblables à une trame, particulièrement caractéristiques du travail de l'artiste.

[modifier] Bibliographie

  • Jacques Le Maho, « La Cathédrale primitive de Rouen », dans Les Dossiers d'archéologie (ISSN 1141-7137), no 144, 1990
  • Anne-Marie Carment-Lanfry, La Cathédrale Notre-Dame de Rouen, 1999
  • Yves Lescroart, La Cathédrale Notre-Dame de Rouen, éditions du patrimoine, Paris, 2000 (ISBN 2858221529)
  • Les Stalles de la cathédrale de Rouen : histoire et iconographie, Université de Rouen, 2001 (ISBN 2-87775-351-4)
  • Markus Schlicht, La Cathédrale de Rouen vers 1300, Société des antiquaires de Normandie, 2005 (ISBN 2-9510558-3-8)
  • Rouen, la cathédrale retrouvée, éditions Point de vues, Bonsecours, 2006 (ISBN 2915548102)

[modifier] Célébrités qui y sont venues

[modifier] Organistes célèbres

[modifier] Liens externes

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