Cabine d'essayage

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Une cabine d'essayage.
Une cabine d'essayage.

Une cabine d'essayage est un petit local aménagé dans un magasin de vêtements pour permettre aux clients de se dévêtir à l'abri des regards, et ainsi préserver leur pudeur, lorsqu'ils souhaitent essayer des pièces qu'ils ne sont pas encore certains d'acheter.

Selon le standing du commerce, il peut s'agir de pièces à part entière (des salons), ou de simples box séparés par des cloisons, et dont la fermeture peut se faire par une porte ou par un rideau.

Ces espaces sont souvent équipés de sièges, de miroirs, et de porte-manteaux.

Il semble que les premiers salons d'essayage soient apparus avec les Grands Magasins. Émile Zola évoque leur existence dans son roman Au Bonheur des Dames, et ils sont alors interdits aux hommes. Quelques années plus tard, quand Henri Gervex peint celui de Paquin en 1906, ce n'est plus le cas.

Par la suite, Buster Keaton s'en servira en 1928 comme décor d'un gag célèbre du film Le Cameraman. Dès lors, le lieu ne cessera d'inspirer des scènes comiques au cinéma. On en trouve une, par exemple, dans le film Les Trois Frères, sorti en 1995.

En 1969, le Français Edgar Morin a réalisé une importante étude sociologique sur une rumeur qui prétendait que les cabines d'essayage de magasins du centre-ville orléanais appartenant à des Juifs servaient de lieu d'enlèvement aux organisateurs de la traite des Blanches. Le résultat paraît sous le titre La Rumeur d'Orléans.

L'écrivain Jean-François Comte écrit dans la revue de poésie Vagabondages [1] : " Le moi est une cabine d'essayage, on s'y enferme avec son miroir pour y choisir son image."

Malgré l'idée de respect de la vie privée conduisant à la création de tels espaces, certains d'entre eux sont filmés par des dispositifs de vidéosurveillance[2], afin que ces espaces à l'abris des regards ne servent pas à commettre des infractions sans être inquiétés, depuis le vol des produits proposés par le magasin, jusqu'à des transactions illégales (drogues par exemple).

[modifier] Références

  1. "Derrière l'idée du miroir...", Vagabondages n°14, Déc. 1979; ISSN 0153-86200
  2. Lyn Nell Hancock, « You Don't Have to Smile », dans Newsweek, 17 juillet 1995 [texte intégral].