Bourreau de travail

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

wikt:

Voir « workoholic » sur le Wiktionnaire.

Un bourreau de travail ou un travaillolique (calque de workaholic, mot-valise anglais provenant de l'association des mots work (travail) et alcoholic (alcoolique)) désigne une personne ayant développé une forte dépendance au travail, comme celle de l'alcoolisme. Dans sa forme extrême, cette dépendance peut mener à la mort par surtravail : le Burnout américain ou le Karoshi japonais. D'autres traductions sont possibles mais elles reflètent avec moins d'évidence et moins fortement le caractère addictif lié à une substance comme l'alcool : bourreau de travail et accro du travail.

Il n'y a aucune définition médicale courante d'une telle condition, bien que quelques formes de stress, de trouble obsessionnel compulsif ("tocs") et de névrose obsessionnelle puissent être reliés au travail. Bien que le terme travaillolique ait une connotation négative, il est parfois employé par des personnes souhaitant exprimer leur dévotion à leur carrière professionnelle en termes positifs. Le travail en question est habituellement associé à une rémunération, mais il peut également se rapporter à des loisirs tels que le sport, la musique, l'art, le blog etc.

Un travaillolique dans le sens négatif du terme est populairement caractérisé par la négligence de sa famille et d'autres relations sociales. Bien que le néologisme workaholic ne soit pas un terme médical ou psychologique officiel, il reste d'utilisation répandue pour se rapporter à tous ceux dont la dépense en temps de travail et de ses questions connexes mènent à un détriment de leur santé corporelle, de leurs vies sociales, familiales et domestiques, ou de leur temps libre.

« La vie n’est pas le travail : travailler sans cesse rend fou. »
    — Charles de Gaulle

Sommaire

[modifier] Terminologie française

Les mots-valise travailolique et travailolisme sont formés à partir du mot travail et des suffixes alcooli(que)(sme). Ils sont pour le moment inconnus de l'Office québécois de la langue française, du grand public ainsi que des traducteurs automatiques comme celui de Google qui ont comme référence actuelle bourreau de travail. Le Workaholism est un phénomène surtout connu en Amérique du Nord.

[modifier] Origine du mot anglais

Le mot workaholic ne fait pas partie de ces mots-concepts récents tout comme internetholic (internautolique?). Le nom lui-même est une rétroformation (back-formation en anglais) sur le terme alcoholic (alcoolique). Il a été trouvé pour la première fois en 1968 dans l'article On Being a Workaholic (A serious Jest) du journal Pastoral Psychology[1]. Il fut ensuite popularisé en 1971 par Wayne Oates dans son livre autobiographique, devenu Best-seller aux Etats-Unis : Confessions of a Workaholic[2]. A tel point qu'il est passé dans le langage courant aux États-Unis. Il s'est ensuite répandu dans les années 1990 comme résultat d'une vague populaire du mouvement "Self-help"[3] (débrouillardise) spécialisé dans les addictions, formant une analogie entre les comportements sociaux nocifs tels que le surmenage et la toxicomanie, y compris le penchant sur l'alcool.

[modifier] En France

Les français n'ont pas la même définition du travail par rapport au monde entier depuis l'avènement de l'État-providence après 1945, des congés payés (aux États-Unis, ils ne sont pas obligatoires mais ils ont typiquement deux semaines), de la mise en place récente des 35 heures et de la réduction du temps de travail. Cela fait d'ailleurs l'objet de nombreux questionnements outre-atlantique sur le temps de travail puisque nous restons productifs malgré cela[4]. Il n'y aurait donc pas une dépendance au travail mais plutôt une contrainte liée au travail : les conditions de travail se dégraderaient pour cause de contraintes trop importantes liées au rendement dans certaines entreprises. De nouveaux cas de suicides liés au surtravail contraint apparaissent actuellement. A noter qu'en parallèle, d'autres formes de dépendances semblent de plus en plus répandus : la dépendance au jeu vidéo ou la dépendance à l'internet.

[modifier] Au Japon

Au Japon, le workaholism (mot-dérivé anglais) est un phénomène particulièrement répandu, où il existe 350 centres d'aide spécialement dédiés à cette pathologie. Malgré cela, de nombreux travailleurs Japonais décèdent chaque année à cause de leur dépendance au travail. Le terme japonais pour désigner cette mort par surtravail est Karoshi. Reconnue comme une maladie professionnelle au Japon, la famille de la victime peut demander un dédommagement de l'employeur, pour manque d'assistance à son employé, dont le comportement était autodestructeur.

[modifier] Témoignages

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. workaholic: Definition and Much More from Answers.com
  2. Confessions of a Workaholic: Contents
  3. The National Self-Help Clearinghouse
  4. http://jokertothethief.blogspot.com/2007/05/nation-of-workaholics.html French workers remain among the most productive in the world, ahead of Britain, Germany, the United States and Japan, according to the European statistics agency Eurostat (Forbes)
  5. "J'ai de lui l'image d'un drogué du travail, d'un workoholic, et c'est surtout là qu'il faut chercher la cause de cette mort subite, à 44 ans", Francine Chaloult - Article du journal Le Soleil, 04/08/1992, Québec.
  6. Laurent Ruquier - EVENE