Bernard Halpern

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Bernard Halpern dans les années 1960
Bernard Halpern dans les années 1960

Bernard Halpern est un immunologiste et allergologue né à Tarnoruda (Ukraine) en 1904 et mort en 1978.

[modifier] Biographie

Issu d'une famille juive de huit enfants, déporté par le tsar, avec sa famille en Sibérie, en 1905, comme beaucoup de familles juives, il revient après la révolution en Ukraine, pour quitter celle-ci définitivement en 1920 quand son village est attaqué par les cosaques[réf. nécessaire]. Dans un train de prisonniers allemands, il rejoint seul à 16 ans la Pologne, où il va achever ses études secondaires, vivant des leçons données à ses petits camarades. Il vient enfin en France en 1926, à 22 ans, pour entamer des études de médecine, d’abord à Nancy puis à Paris en 1928. Il travaille en parallèle dans le laboratoire de biologie expérimentale du professeur Gautrelet à la faculté de médecine de Paris. Entré garçon de laboratoire, il devient rapidement un des principaux collaborateurs du maître.

Docteur en médecine en 1936, il était destiné à une carrière académique au sein de l’université. La faculté de médecine lui ferme ses portes, du fait d’une réglementation inhospitalière qui requiert cinq ans de résidence après la naturalisation. Il se tourne donc vers l’industrie et débute sa carrière dans les laboratoires de recherche de la société Rhône-Poulenc. Ses travaux le conduisent à étudier le rôle des médicaments anti-histaminiques dans le traitement de diverses formes d’allergie. C’est l’époque des débuts de la pharmacologie et de l’industrie pharmaceutique, quelque temps après que la chimie allemande a synthétisé en 1932 les premiers médicaments, les sulfamides. La pharmacologie française est fait également la découverte des antihistaminiques par Daniel Bovet, alors à l’Institut Pasteur à Paris.

Durant cette période, Bernard Halpern est un acteur majeur et contribue largement aux succès de la société Rhône-Poulenc et à la place de la France dans cette compétition naissante[réf. nécessaire]. Bernard Halpern doit quant à lui quitter Paris en 1940 et se réfugier en zone sud où il exerce la médecine générale dans un village de l’Ardèche, jusqu’à ce que la législation de Vichy le lui interdise.

Il trouve à nouveau refuge dans les laboratoires de Rhône-Poulenc, nouvellement installés à Lyon en zone libre[réf. nécessaire]. Dans ces circonstances, il démontre en 1942 l’utilité anti-allergique de l’Antergan puis du Phénergan, les premiers antihistaminiques utilisés en clinique humaine. Cette découverte attire l’attention des autorités allemandes car ces médicaments permettent également de prolonger la durée de vie des poches de transfusion sanguine. Il parvient à temps à se réfugier en Suisse avec sa femme et ses enfants[réf. nécessaire].

Sa carrière après-guerre est marquée de plusieurs étapes. Directeur de recherches au CNRS en 1948, puis directeur d’études à l’École pratique des hautes études, il est élu en 1961 à la chaire de Médecine expérimentale, occupée précédemment par François Magendie, Claude Bernard, Charles Nicolle et René Leriche. Son activité clinique et ses travaux de recherche se déroulent alors à l’hôpital Broussais, où il accueille dans son service de clinique des maladies allergiques des élèves du monde entier et diversifie ses travaux de recherche. Parmi ses proches collaborateurs, on peut mentionner Alain Zweibaum, Guido Biozzi et Baruj Benacerraf, futur prix Nobel, qui retournera aux États-Unis après avoir passé huit ans chez Bernard Halpern. Il est élu membre de l’Académie de médecine et de l’Académie des sciences.

Tout au long de sa vie, Bernard Halpern admira le travail de Claude Bernard[réf. nécessaire], parce qu’il savait que la médecine et la physiologie sont indissociables et que leur pratique peut suivre une méthode expérimentale.

Il était également un proche de Raymond Aron.

[modifier] Prix et distinctions