Bérénice (princesse de Judée)

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Bérénice (Née en 28 ou 29, à Jérusalem), fille du roi Aggripa Ier, elle est mariée très jeune à Marcus Alexander, neveu du philosophe Philon d'Alexandrie et frère de Tibère Alexandre, qui a abjuré le judaïsme. Elle séjourne à Alexandrie de 41 à 46, jusqu'à la mort de son époux. Remariée à 20 ans à son oncle Hérode, roi de Chalcis (au sud de la Syrie), dont elle a deux fils, elle est à nouveau veuve en 48, et se remarie une troisième fois avec Polémon, roi de Cilicie (sud de la Turquie), qu'elle abandonne pour revenir à Jérusalem auprès d'Agrippa II, son frère.

Quand éclatent en 66 les émeutes contre le procurateur Florus, Bérénice et Agrippa s'emploient à apaiser les esprits. Mais Néron envoie Vespasien et son fils Titus combattre la révolte. Ils établissent leur quartier général dans le palais d'Agrippa, à Césarée de Philippe, où Bérénice séduit Titus. Or en juin 68, Néron est « suicidé ». Pendant les règnes éphémères de trois empereurs, Galba et Othon, et Vitellius, Bérénice intrigue. Le 1er juillet 69, le préfet d'Égypte Tibère Alexandre - son ex beau-frère, qui avait été gouverneur de Judée de 46 à 48 - fait jurer fidélité à Vespasien par ses légions. Tandis que Vespasien attend à Alexandrie, le gouverneur de Syrie Mucien marche sur Rome et fait proclamer Vespasien empereur le 20 décembre 69. Vespasien retourne alors à Rome et laisse Titus à la tête de ses légions. Le 29 août 70, le Temple de Jérusalem est livré aux flammes, et la Judée perd ce qui lui restait d'autonomie.

Bérénice rejoint alors Titus à Rome. En 75, il promet de l'épouser. Le scandale est immense et Titus doit se résigner. En 78, il renvoie Bérénice, « malgré lui, malgré elle », écrit Suétone. En 79, il succède à son père, mais meurt après deux ans de règne, en septembre 81, sans avoir voulu revoir sa maîtresse, qu'outre Suétone, Juvénal (Satires, vi) et Tacite (Histoires ii. 2) évoquent, et dont Racine et Corneille feront revivre la mémoire, seize siècles plus tard.

Voir : Première guerre judéo-romaine

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[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Source

  • Bérénice la réprouvée, par Véronique Maurus (Le Monde, 22 août 2004)