Avenue d'Iéna

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La place d'Iéna et l'avenue d'Iéna dans le prolongement
La place d'Iéna et l'avenue d'Iéna dans le prolongement

L’avenue d'Iéna est une rue de Paris située dans le 16e arrondissement. Longue de 1140 mètres et large de 36 mètres, elle part du jardin du Trocadéro au niveau du 6 avenue Albert-de-Mun et rejoint la place Charles-de-Gaulle.

Sommaire

[modifier] Histoire

Elle suit approximativement le tracé d'une ancienne rue du village de Chaillot, où le roi Henri IV et Gabrielle d'Estrée se retrouvaient dans un pavillon.

L'avenue a été ouverte, s'agissant de la principale partie (entre le Trocadéro et la rue de Presbourg) par décret du 6 mars 1858, avec une largeur prévue de 40 mètres.

L'avenue d'Iéna a supprimé la rue des Batailles, entre l'avenue Albert-de-Mun et la place d'Iéna. Un arrêté préfectoral du 20 décembre 1961 a attribué le nom de place de l'Uruguay au débouché des rues Galilée et Jean Giraudoux sur l'avenue d'Iéna, côté pair.

[modifier] Bâtiments remarquables

  • n° 1 : Palais d'Iéna, siège du Conseil économique et social, édifié par l'architecte Auguste Perret.
  • n° 2 (angle de l'avenue d'Iéna et de l'avenue Albert-de-Mun) : emplacement où s'élevait le vaste hôtel de l'homme politique Daniel Wilson. Devenu ensuite la résidence privée de l'ambassadeur des États-Unis. Détruit pour laisser la place à un immeuble moderne, il n'en reste que le mur d'enceinte, sommé de grilles.
  • n° 4 : hôtel Sanchez de Larragoiti, construit en 1897-1898 par l'architecte Xavier Schœllkopf (1869-1911), qui signe là sa première œuvre connue, dans un style Art Nouveau précoce. Le projet avait été initialement conçu par le prédécesseur de Schœllkopf, l'architecte Édouard Georgé (1856-1897). Vendu sans doute peu après son achèvement, l'hôtel fut transformé par l'architecte Gustave Rives, qui supprima l'ensemble des décorations Art Nouveau pour les remplacer par un style néo-Louis XV plus convenu. Connu également sous le nom d’hôtel de Cambacérès : « J'ai gardé un souvenir très exact, écrit André Becq de Fouquières, de la redoute dont cette belle demeure fut le cadre au printemps de 1913 et je revois encore le comte de Jarnac, oncle du maître de maison, recevant les dames masquées et revêtues de dominos pervenche, qui lui remettaient leurs cartes d'invitation nominatives et dissimulaient leur anonymat sous le velours et sous la soie. Sur la terrasse, la comtesse Stanislas de Montebello aidait son frère à faire les honneurs de la soirée. Il y avait là tout l'armorial de France, de nombreux diplomates ; et je me souviens que cette nuit-là je vis pour la dernière fois avant la guerre, dans laquelle ils devaient jouer le rôle que l'on sait, les princes Sixte et Xavier de Bourbon-Parme. » (Mon Paris et ses Parisiens, 1953, p. 144) Aujourd'hui ambassade d'Iran.
  • n°6 : Musée national des Arts asiatiques-Guimet
  • n° 9: correspond à l'ancienne demeure où Honoré de Balzac s'était réfugié vers 1836 pour fuir ses créanciers et qui était à l'époque le 13 rue des Batailles (ancien nom de cette partie de l'avenue d'Iéna).
  • n° 9 bis : hôtel particulier de l'association des anciens élèves de l'École nationale supérieure d'Arts et Métiers (ENSAM). D'un grand luxe, il renferme un restaurant ouvert au public.
  • n° 10 : L'hôtel du prince Roland Bonaparte, édifié entre 1892 et 1899 par l'architecte Ernest Janty, modifié en 1929 par Michel Roux-Spitz, abritait une riche collection de souvenirs napoléoniens, une bibliothèque scientifique de 150 000 volumes abritée dans quatre salles ornées de riches boiseries et le célèbre herbier du maître des lieux. La psychanalyste Marie Bonaparte, fille du prince Bonaparte et princesse de Grèce, y est née en 1882. Sir Charles Mendl et Lady Mendl y occupèrent un appartement. Le peintre Jean-Gabriel Domergue y eut son atelier. L'hôtel fut acheté en juillet 1925 par la Compagnie universelle du canal maritime de Suez. Aujourd'hui siège d'Ubifrance, agence française pour le développement international des entreprises.
  • n° 11 : immeuble bâti à l'emplacement de l'hôtel de Charles Ephrussi.
  • n° 19 : hôtel particulier construit en 1913 par René Sergent pour Alfred Heidelbach, de style néo-classique (abrite aujourd'hui les galeries du Panthéon bouddhique du musée Guimet).
  • n° 34 : adresse du Bureau international des expositions.
  • n° 38 : intéressant hôtel de style Renaissance bâti pour l'homme politique Georges Cochery, surélevé par l'architecte Charles Letrosne et transformé en immeuble d'habitation.
  • n° 49 : hôtel particulier bâti en 1897 par Ernest Sanson pour Maurice Kann sur l'emplacement d'une maison en pierre de taille qui appartenait au Docteur Samuel Pozzi. Subsiste aujourd'hui, quoique dénaturé (siège de diverses sociétés).
  • n° 51 : hôtel particulier bâti en 1897 par Ernest Sanson pour Rodolphe Kann, transformé pour l'homme d'affaires Calouste Gulbenkian par l'architecte Emmanuel Pontremoli et l'agence Mewès et Davis. Il abrite aujourd'hui l'antenne parisienne de la Fondation Calouste-Gulbenkian.
  • n° 53 : Résidence de la comtesse de Loynes entre 1886 et 1896.
  • n° 56 : hôtel de La Rochefoucauld. Aujourd'hui ambassade d'Égypte.
  • n° 63 : hôtel privé. C'est de la fenètre du troisième étage de cet immeuble, qui abritait son quartier général de campagne, que Jacques Chirac salua ses supporters le soir de son élection à la présidence de la République le 7 mai 1995.

[modifier] Références

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