Daniel Wilson

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Daniel Wilson, né le 6 mars 1840 à Paris, mort le 13 février 1919 à Loches, est un homme politique français.

Issu d'une famille très fortunée, il est le fils de Daniel Wilson (mort en 1849), ingénieur britannique qui fit fortune dans les forges du Creusot et l'éclairage au gaz de Paris, et d'Antoinette-Henriette Casenave (morte en 1843), issue d'une famille de magistrats et de parlementaires.

Daniel Wilson, deux de ses filles et son beau-père Jules Grévy (à droite) en 1889
Daniel Wilson, deux de ses filles et son beau-père Jules Grévy (à droite) en 1889

Ayant perdu tôt ses parents, il est placé jusqu'en 1861 sous la tutelle de son oncle, Antoine Mathieu Casenave, vice-président du tribunal de première instance de la Seine. En septembre 1861, il est procédé au partage de l'héritage de ses parents entre sa sœur, Marguerite Pelouze, et lui. Il reçoit 3 millions de francs, un hôtel particulier 26-28 rue de Varenne, le domaine de Bellevue (121 hectares) à Ruffec (Charente ou Indre ?) et le château d’Écoublay (312 hectares), près de Coulommiers (Seine-et-Marne), qu'il vendra en 1879.

En mai 1869, Wilson, sous l'étiquette radicale, bat le député de la troisième circonscription d'Indre-et-Loire et maire de Tours Ernest Mame, notable issu de l'orléanisme et rallié à l'Empire. Il a utilisé pour cela un journal qu'il a fondé, L'Union libérale, et reçu le ban et l'arrière-ban de l'opposition républicaine au château de Chenonceaux, dont sa sœur a fait l'acquisition. Au Corps législatif, il siège à gauche, avec les partisans de Gambetta. Il est réélu en 1871. Député de Loches (Indre-et-Loire) en 1876, il est réélu en 1877 et demeure député jusqu'en 1889. À Loches, il achète une filature et le château des Montains.

Passant pour un protégé de Léon Say, il est nommé sous-secrétaire d'État aux finances.

Il épouse, le 22 octobre 1881, au Palais de l'Élysée, Alice Grévy, fille de Jules Grévy, président de la République de 1879 à 1887. Il a pour témoins Jules Ferry, alors président du conseil, et Pierre Magnin, ministre des Finances. Jules Grévy est l'amant de la sœur de Wilson, Marguerite Pelouze. La réception de mariage aura d'ailleurs lieu au château de Chenonceaux.

Le couple aura trois filles :

  • Marguerite-Coralie-Julie-Henriette-Marie (vicomtesse Gérard de Kergariou) ;
  • Jeanne-Alice-Marie (baronne Laurent Cerise) ;
  • Suzanne-Hélène.

A Paris, il s'installe ensuite dans un très vaste hôtel particulier 2 avenue d’Iéna (angle de l'avenue Albert-de-Mun, aujourd'hui détruit).

Il est impliqué dans le scandale des décorations qui entraîne la démission de son beau-père en 1887. Après une violente campagne de presse, la Chambre des députés autorise, le 17 novembre 1887, l’ouverture d’une action judiciaire contre Wilson. Wilson est condamné à deux ans de prison le 23 février 1888, mais il fait appel, est acquitté, et se fait réélire député en 1893 et 1898.