Augusta Dejerine-Klumpke

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Augusta Dejerine-Klumpke (1859-1927, inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 28)) était une neurologue française, épouse de Jules Dejerine.

Sommaire

[modifier] Résumé biographique

Née à San Francisco en 1859, Augusta Marie Klumpke fait ses études à la Faculté de Médecine de Paris, qui seule accepta l’inscription d’une femme, contrairement à celle de Londres.
Première femme interne des hôpitaux de Paris en 1886, elle avait obtenu 29/30, la meilleure note de l’écrit en 1885 sur le sujet : « Circonvolutions de l’écorce cérébrale, signes et causes de l’hémiplégie organique ». Mais le jury s’arrangea pour ne pas lui permettre d’avoir la moyenne à l’oral. Obstinée, elle récidiva et fut enfin reçue en 1886, soutenue par Paul Bert, ministre de l’éducation, et ardent défenseur de l’émancipation féminine.
Elle suit les cours d’histologie de Professeur Ranvier au Collège de France, ce qui lui permettra plus tard d’approfondir la neuropathologie. Le dimanche matin, elle assiste à la leçon de clinique du Professeur Jean-Martin Charcot à la Salpêtrière. En stage chez le Professeur Hardy à l’hôpital de la Charité, son chef de clinique est Jules Dejerine qu’elle épousera en 1888.

Page de garde de la thèse d'Augusta Dejerine-Klumpke
Page de garde de la thèse d'Augusta Dejerine-Klumpke

Il l’a fait entrer au laboratoire du Professeur Alfred Vulpian pour compléter sa formation. En 1889, elle consacre sa thèse aux « Polynévrites en général, les paralysies et les atrophies saturnines en particulier ».

Suivant son mari, devenu professeur de neurologie, elle quitte l’hospice de Bicêtre pour rejoindre la Salpêtrière en 1895. Elle contribue pour la plus grande part à la rédaction du traité « Anatomie du système nerveux » co-signé avec son mari en 1895, comme au traité « La sémiologie des affections du système nerveux » en 1914. Élue membre de La Société de neurologie en 1901, elle en sera présidente en 1914 et 1915. Elle s’occupe, alors, pendant la Grande Guerre, d’un service de 300 lits de blessés à la Salpêtrière. Elle en tirera des travaux sur « les blessures et lésions des gros troncs nerveux » (avec Mouzon), et sur « les blessures de la moelle épinière » (avec Landau et Jumentié).

Le couple Dejerine au travail
Le couple Dejerine au travail

En 1906, elle fut décorée de la médaille du courage, pour avoir secouru une jeune fille qui se noyait dans la Seine, en y plongeant et en la ramenant à la berge. En 1913 elle fut faite Chevalier de la Légion d'honneur et en 1921 elle fut élevée au rang d'Officier.

Elle eut avec Jules Dejerine une fille, Jacqueline, qui devint médecin, épousa le Professeur Étienne Sorrel et se consacra à la tuberculose osseuse à l’hôpital de Berck. Augusta Dejerine-Klumpke survécut dix ans à la mort de son mari, survenue en 1917. Avec l'aide de sa fille et de son gendre, elle conscara ces dix années à reconstituer son ancien laboratoire et sa bibliothèque pour en faire un musée destiné à conserver les souvenirs scientifiques du couple Dejerine.

Elle est décédée le 5 novembre 1927 à Paris où elle est enterrée au Cimetière du Père-Lachaise à côté de son mari. Dans son éloge de 1928, André-Thomas conclut que « La physionomie de Madame Dejerine restera comme celle d’une des personnalités médicales et scientifiques les plus marquantes de son temps et son nom sera respecté comme celui d’un grand savant ».

[modifier] Éponymie

Son nom est resté attaché à la paralysie du Plexus brachial inférieur, encore appelée syndrome de Dejerine-Klumpke.

[modifier] Famille

Elle était la sœur de l'astronome Dorothea Klumpke Roberts, de la peintre Anna Klumpke, (la compagne et la biographe de Rosa Bonheur, elle-même peintre animalière) et de la violoniste Julia Klumpke.

[modifier] Référence

André-Thomas. Augusta Dejerine Klumpke, 1859-1927. L’Encéphale n°1 (1929)

[modifier] Lien externe