Attis
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Attis ou Atys (en grec ancien Ἄττις ou Ἄτυς) est une divinité d'origine phrygienne, parèdre de la déesse Cybèle, dont il est à la fois le fils et l'amant. Il peut être comparé à Adonis, parèdre d'Aphrodite-Astarté, ou encore Tammuz, parèdre d'Ishtar. Son culte à mystères s'est répandu en Grèce, puis dans tout l'Empire romain.
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[modifier] Mythe
Dans la version phrygienne du mythe, Zeus donne naissance à l'hermaphrodite Agditis en se masturbant sur Cybèle — ou, selon la version, en répandant son sperme sur le sol pendant son sommeil. Effrayés par sa force, les dieux l'émasculent ; du sang d'Agditis naît l'amandier. Nana, fille du dieu-fleuve Sangarios, cueille un fruit de l'arbre et le tient contre elle : elle tombe enceinte. Elle donne naissance à un garçon, qui est exposé. Élevé par des chèvres sauvages, Attis devient un jeune homme d'une beauté telle que Cybèle-Agditis s'en éprend. Cependant, il est destiné à la fille du roi de Pessinos — ou, selon la version, il perd sa virginité dans les bras d'une naïade, Sagaritis. Furieuse, Cybèle frappe de folie Attis, qui s'enfuit sur le mont Didyme, où il s'émascule. Du sang d'Attis naît le pin, toujours vert.
Dans la version lydienne, Attis est un eunuque de la Grande Mère, fils du roi phrygien Kalaos, qui importe en Lydie le culte de Cybèle. Zeus, jaloux, envoie un sanglier qui tue Attis. Hérodote livre une version historicisée du mythe dans son Enquête : Atys (sic) est le fils du roi Crésus, tué par accident par Adraste, hôte de son père, pendant une chasse au sanglier.
[modifier] Culte
Le culte d'Attis a existé en Asie mineure, en Grèce du nord (à partir du IIIe siècle av. J.-C.), particulièrement en Macédoine, ainsi qu'à Rome. Il est principalement connu dans sa version romaine : le culte de Cybèle et de son parèdre est importé à Rome en 204 av. J.-C., sur la base d'une prophétie des Livres Sibyllins.
Sous le règne de Claude, les principales festivités sont célébrées au début du printemps en représentant la légende. Un cortège de cannophores (« porte-roseau ») y préludait. À l'équinoxe, un pin était abattu et transporté sur le Palatin au sanctuaire de Cybèle par la confrérie des dendrophores (« porte-arbre ») : enveloppé comme un cadavre, il figurait Attis mort. Le lendemain, jour de tristesse et d'abstinence, les fidèles jeûnaient et se lamentaient. Les prêtres ou galles se flagellaient et se tailladaient, et les néophytes, s'émasculaient à leur tour rituellement avec une pierre tranchante. Après une nuit, où ils étaient censés s'unir à la déesse, comme Attis, la jubilation éclatait, se manifestait en mascarades et banquets.
[modifier] Iconographie
Les monuments représentent Attis en berger phrygien, avec le bonnet, le bâton du pâtre, la syrinx et le tympanon, son costume collant laissant le ventre à découvert. Il porte un pantalon typiquement perse (anaxyrides), fendu tout du long sur le devant de chaque jambe, attaché seulement par intervalles, de manière à laisser son sexe découvert.
Un de ses emblèmes est le coq (galles), car Attis fut le premier des galles. On le voit aussi avec Cybèle, dans le même char traîné par des lions.
[modifier] Sources
- Catulle lire en ligne (chant LXIII : Attis).
- Hérodote, Enquête [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 34-45).
- Nonnos de Panopolis, Dionysiaques [détail des éditions] [lire en ligne] (XXV, 311 et suiv.).
- Ovide, Fastes [détail des éditions] [lire en ligne] (IV, 221-246), Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (X, 103).
- Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 4, 5 ; VII, 17, 9-10).
- Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne] (XII, 5, 3).
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
- (en) Attis et le poème de Catulle sur le site du Monmouth College.