Arvo Pärt

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Arvo Pärt
Arvo Pärt à la Christ Church de Dublin en 2008

Naissance 11 septembre 1935 à Paide
Estonie Estonie
Profession(s) Compositeur
Genre(s) Musique contemporaine, musique sacrée
Années actives depuis 1958
Site internet http://www.arvopart.info/

Arvo Pärt, né à Paide au sud de Tallinn en Estonie le 11 septembre 1935, est un compositeur estonien de musique contemporaine vivant à Berlin en Allemagne. Il est souvent associé au mouvement de musique minimaliste qui s'est formé dans les années 1970.

Sommaire

[modifier] Biographie

Tallinn, la ville où Arvo Pärt a fait ses études.
Tallinn, la ville où Arvo Pärt a fait ses études.

Arvo Pärt entre en 1954 à l'École secondaire de musique de Tallinn. L'année suivante, il doit faire son service militaire, au cours duquel il tient au sein de la fanfare la caisse claire et le hautbois. Il entre au conservatoire de Tallinn en 1957 où il étudie avec Heino Eller. En parallèle, il trouve un emploi à la radio estonienne en tant qu'ingénieur du son, poste qu'il occupe de 1958 à 1967. En 1962, l'une de ses compositions écrite pour chœur d'enfants et orchestre, Notre jardin (1959), le fait connaître dans toute l'Union soviétique et lui permet de remporter le Premier Prix des jeunes compositeurs de l'URSS. Il sort diplômé du conservatoire de Tallinn en 1963.

Au début des années 1970, il s'initie à la composition sérielle, dont relèvent ses deux premières symphonies, ce qui lui attire immédiatement d'importantes inimitiés, la musique sérielle étant considérée comme un avatar de la décadence bourgeoise occidentale. Toutes aussi incorrectes politiquement dans le contexte soviétique, ses compositions d'inspiration religieuse, ainsi que sa technique du collage un temps utilisée, limitent considérablement le rayonnement de son œuvre.

À la fin des années 1970, en proie à une grave crise créatrice, Arvo Pärt renonce au sérialisme et plus globalement à la composition elle-même, et ce durant plusieurs années, temps qu'il consacre à l'étude du plain-chant grégorien et à celle de compositeurs médiévaux français et flamands tels que Josquin des Prés, Machaut, Obrecht et Ockeghem. Ces études et réflexions aboutiront à l'écriture d'une pièce de style intermédiaire, la Symphonie nº3 (1971).

Son évolution stylistique est notable en 1976 avec la composition d'une pièce pour piano devenue célèbre, Für Alina, qui marque une rupture avec ses premières œuvres et qui pose les jalons de son nouveau style, qualifié par lui-même de « tintinnabulum ». L'auteur l'explique ainsi : « Je travaille avec très peu d'éléments - une ou deux voix seulement. Je construis à partir d'un matériau primitif - avec l'accord parfait, avec une tonalité spécifique. Les trois notes d'un accord parfait sont comme des cloches. C'est la raison pour laquelle je l'ai appelé tintinnabulation ». L'année suivante, Pärt écrira dans ce nouveau style trois de ses pièces les plus importantes et reconnues : Fratres, Cantus in Memoriam Benjamin Britten et Tabula rasa.

Accompagné de sa famille, il quitte son pays en 1980 pour Vienne où il obtient la nationalité autrichienne. L'année suivante il part pour Berlin ouest où il vit depuis. De fréquents séjours le conduisent près de Colchester dans l'Essex. Son succès jamais démenti dans tout l'Occident, et particulièrement aux États-Unis, a pour inconvénient de le ranger dans la catégorie des compositeurs « minimalistes mystiques », avec Henryk Górecki et John Tavener. En 1996, il devient membre de l'American Academy of Arts and Letters.

Créateur d'une musique épurée, d'inspiration profondément religieuse, qualifiée par certains de postmoderne, Arvo Pärt creuse à présent le sillon de son style « tintinnnabulien ». Ses œuvres ont été jouées dans le monde entier et ont donné lieu à plus de 80 enregistrements, ainsi qu'à de très nombreuses utilisations pour l'illustration sonores de musiques de films (Les Amants du Pont-Neuf de Leos Carax, Heaven de Tom Tykwer, Gerry de Gus Van Sant, Raisons d'Etat de Robert De Niro parmi de nombreux autres) et de spectacles de danse.

[modifier] Inspiration et style

Elle se caractérise par l'écriture minimaliste de Pärt, cette musique épurée dont il était question plus tôt et qui donne une impression de simplicité. C'est pourquoi certains musicologues, détracteurs de la musique de Pärt, l'ont qualifié de compositeur « simpliste ».

Le premier élément est l'utilisation de rythmes simples tels que « noire, blanche, noire, blanche » ou « blanche, noire, blanche, noire ».

Le second élément est le fameux style tintinnabulie dont il a été question plus haut. Le mot « tintinnabuli » est un dérivé du verbe « tintinnabuler », qui nous vient du latin tintinnabulum, qui signifie « clochette ».

Chez Pärt, le style tintinnabuli s'inspire donc du son de la clochette. C'est lorsqu'un instrument quel qu'il soit, articule son jeu entre trois notes principales, celle de l'accord parfait d'une gamme. Cette simplicité se retrouve donc également dans l'utilisation de notes récurrentes et d'une certaine stabilité de la gamme. Pärt, contrairement à beaucoup de compositeur des époques baroque, classique et romantique, n'utilise donc pratiquement jamais de modulations.

[modifier] Citations du compositeur

« Je pourrais comparer ma musique à une lumière blanche dans laquelle sont contenues toutes les lumières. Seul un prisme peut dissocier ces couleurs et les rendre visibles : ce prisme pourrait être l'esprit de l'auditeur »

« La voix humaine est le plus parfait des instruments »

« Je ne suis pas certain qu'il puisse y avoir du progrès dans l'art »

[modifier] Œuvres

  • 1958 : Sonatines et Partita
  • 1959 : Notre jardin, pour chœur d'enfants et orchestre et La Foulée du monde, pour lesquels Pärt obtiendra le Premier Prix des jeunes compositeurs de l'URSS en 1962.
  • 1960 : Nekrolog
  • 1963 : Perpetuum mobile, dédié à Luigi Nono
  • 1964 : Symphonie nº1 Polyphonique, dédiée à Heino Eller
  • 1964 : Solfeggio
  • 1964 : Collage sur B-A-C-H
  • 1966 : Symphonie nº2
  • 1966 : Pro et Contra, concerto pour violoncelle et orchestre dédié à Mstislav Rostropovitch
  • 1968 : Credo, pour piano, chœur et orchestre symphonique
  • 1971 : Symphonie nº3, dédiée au chef d'orchestre estonien et ami Neeme Järvi
  • 1972 : Lied an die Geliebte, cantate symphonique
  • 1976 : Für Alina, pièce pour piano
  • 1976 : Pari Intervallo , écrit à la mort de M. K. et dédié à sa mémoire
  • 1976 : An den Wassern zu Babel saßen wir und weinten, révisé en 1984, dédié à Andres Mustonen
  • 1976 : Sarah Was Ninety Years Old, révisé en 1990
  • 1977 : Cantate Domino, révisé en 1991, dédié à Andres Mustonen
  • 1977 : Arbos, révisé en 1986
  • 1977 : Fratres, pour violon, orchestre à cordes et percussions, dédié à Gidon Kremer, révisé en 1991 (version VI pour cordes et percussion)
  • 1977 : Missa Sillabica, révisé en 1996
  • 1977 : Tabula rasa, concerto pour deux violons, piano préparé et orchestre à cordes, dédié à Tatjana Grindenko, Gidon Kremer et Eri Klas
  • 1977 : Cantus Firmus in memoriam Benjamin Britten, pour orchestre à cordes et cloche
  • 1978 : Spiegel im Spiegel, pour violon, violoncelle et piano
  • 1978 : Summa, pour orchestre à cordes
  • 1980 : Annum per annum
  • 1980 : De profundis, pour voix d'hommes, orgue, grosse caisse, tam-tam et cloche. Dédié au compositeur Gottfried von Einem
  • 1982 : Passio Domini nostri Jesu Christi secundum Joannem, révisé en 1988
  • 1984 : Te Deum, pour chœur et orchestre à cordes
  • 1984 : Es sang vor langen Jahren, dédié à Diether de la Motte
  • 1984 : Pilgrims song, révisé en 2001
  • 1985 : Stabat Mater, commandé par la fondation Alban-Berg
  • 1988 : Festina lente, pour orchestre à cordes et harpe
  • 1988 : Sept Antiennes du Magnificat, composé pour le chœur de chambre du RIAS de Berlin, revisé en 1991
  • 1988 : Trivium
  • 1989 : Magnificat
  • 1990 : «And one of the Pharisees...»
  • 1990 : Berliner Messe
  • 1990 : Miserere
  • 1990 : Beatus Petronius, pour deux chœurs et deux orgues, commande pour le 600e anniversaire de la basilique San Petronio de Bologne, révisé en 1991
  • 1990 : Statuit ei Dominus, pour deux chœurs et deux orgues, commande pour le 600e anniversaire de la basilique San Petronio de Bologne
  • 1990 : The Beatitudes révisé en 1991
  • 1991 : Silouans Song, pour orchestre à cordes
  • 1994 : Litany, pour voix, chœur et orchestre
  • 1994 : Memento, pour chœur a cappella, commande du Festival de Göteborg et du Forum international de la nouvelle musique de Rotenburg
  • 1995 : Trisagion
  • 1996 : I Am the True Vine
  • 1996 : Dopo la vittoria
  • 1996 : Kanon pokajanen, pour chœur
  • 1996 : Missa syllabica, pour chœur et orgue
  • 1998 : Triodon
  • 1999 : Como anhela la cierva, pour soprano et orchestre symphonique
  • 1999 : Cantique des degrés, pour chœur et orchestre
  • 2000 : Orient & Occident, pour orchestre à cordes
  • 2000 : ... Which Was the Son of...
  • 2000 : My Heart's in the Highlands
  • 2001 : Nunc dimittis
  • 2001 : Littlemore Tractus
  • 2002 : Salve regina
  • 2002 : Lamentate, pour piano et orchestre symphonique
  • 2003 : In Principio, pour chœur et orchestre
  • 2003 : Passacaglia, pour violon et piano
  • 2004 : Da pacem domine
  • 2005 : L'Abbé Agathon, pour soprano, quatre altos et quatre violoncelles
  • 2005 : Anthem, écrit pour le St John's College d'Oxford
  • 2006 : La Sindone

[modifier] Principaux enregistrements

La plupart sont parus chez ECM New Series, ou chez Harmonia Mundi:

[modifier] Sources