Arvert

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Arvert
Carte de localisation de Arvert
Pays France France
Région Poitou-Charentes Poitou-Charentes
Département Charente-Maritime Charente-Maritime
Arrondissement Rochefort
Canton La Tremblade
Code Insee 17021
Code postal 17530
Maire
Mandat en cours
Michel Priouzeau
2008-2014
Intercommunalité Communauté d'agglomération Royan Atlantique
Latitude
Longitude
45° 44′ 30″ Nord
         1° 07′ 36″ Ouest
/ 45.7416666667, -1.12666666667
Altitude 0 m (mini) – 25 m (maxi)
Superficie 26,22 km²
Population sans
doubles comptes
2 887 hab.
(1999)
Densité 110 hab./km²

Arvert est une commune française, située dans le département de la Charente-Maritime et la région Poitou-Charentes. Ses habitants sont appelés les Alvertons et les Alvertonnes.

Sommaire

[modifier] Géographie

Ancienne baronnie sous l'ancien régime, la commune, qui comptait 3031 habitants au dernier recensement, tire aujourd'hui profit de sa situation géographique, non loin de la ville de Royan ou de l'Île d'Oléron pour développer son activité touristique.

Arvert est également un important centre ostréicole, possédant deux ports, Coux et Avallon, situés sur l'estuaire de la Seudre.

[modifier] Localisation

Arvert est au coeur de la presqu'île d'Arvert, à laquelle elle a donné son nom. La commune est située sur l'axe routier N.O / S.E reliant La Tremblade à Saujon (D 14). L'estuaire de la Seudre longeant la commune au nord-est, deux solutions sont possibles pour rejoindre Rochefort (24 km), La Rochelle (48 km), Poitiers (145 km) ou Paris (433 km) : passer par le viaduc sur la Seudre entre La Tremblade et Marennes ou passer par le pont sur la Seudre à l'Éguille.

[modifier] Lieux-dits et Hameaux

  • Coux, Avallon (ports ostréicoles)
  • Le Maine-Geay
  • Le Piochet

[modifier] Communes limitrophes

Nom de la commune (distance de centre à centre, à vol d'oiseau)

[modifier] Hydrographie

La commune est bordée au nord-est par la Seudre, fleuve qui prend la forme d'un estuaire entouré de marais (zone ostréicole).

[modifier] Climat

Le climat est de type océanique : la pluviométrie est relativement élevée en automne et en hiver et les hivers sont doux. L'été reste tempéré grâce à la brise marine. Deux vents venant de l'océan, le noroît et le suroît , soufflent sur les côtes du département. L'ensoleillement de la côte charentaise est très important : avec 2250 heures par an, il est comparable à celui que connaît une partie de la côte méditerranéenne.[1]

[modifier] Données générales

Ville Ensoleillement (h/an) Pluie (mm/an) Neige (j/an) Orage (j/an) Brouillard (j/an)
Paris 1 797 642 15 19 13
Nice 2 694 767 1 31 1
Strasbourg 1 637 610 30 29 65
Arvert[2] 2250 755 4 13 26
Moyenne nationale 1 973 770 14 22 40


[modifier] Ouragan de décembre 1999

La Charente-Maritime est le département français qui a été le plus durement touché par l'ouragan Martin du 27 décembre 1999. Les records nationaux de vents enregistrés ont été atteints avec 198 km/h sur l'île d'Oléron, à 11 kilomètres d'Arvert et 194 km/h à Royan, à 15 kilomètres de la commune.

[modifier] Toponymie

Arvert tire son nom du latin « artum », désignant un espace étroit, et « virens », signifiant verdoyant.

[modifier] Histoire

Habité dès l'époque néolithique, le site de l'actuelle commune d'Arvert se limitait autrefois à une mince bande de terre située entre deux golfes marins. Si un premier village apparaît à l'époque romaine, ce n'est qu'à partir du XIIe siècle qu'il prendra de l'importance et verra s'établir une communauté monastique, qui relèvera l'église grâce à un don du seigneur de Mornac.

Peu après, Arvert devient une seigneurie indépendante, comprenant sous sa juridiction de nombreuses paroisses : celles de Trembledam (aujourd'hui La Tremblade), de Notre-Dame de l'Isle (aujourd'hui Étaules), de Chaillevette, de Les Mathes ou encore la paroisse, disparue aujoud'hui, de La Roche.

En 1534, Calvin tient des discours à Angoulême et à Poitiers que de jeunes moines saintongeais entendent. La Réforme sera bientôt prêchée dans toute la presqu'île d'Arvert et vers 1550, la majorité de la population est protestante. En 1546 puis en 1553, ce sont en tout trois moines qui sont condamnés au bûcher pour avoir prêché la réforme à Arvert.[3]

En 1568, l'église est incendiée et presque entièrement détruite. Cette même année, un premier temple est édifié dans le village.

En 1598, l'Édit de Nantes est promulgué. On cherche cependant par tous les moyens à convertir les Protestants. En 1644, les cultes protestants sont interdits à Arvert.[4].

En 1682, le roi Louis XIV ordonne la destruction du temple. La révocation de l'Édit de Nantes, en 1685 va accélérer l'exode des protestants de la presqu'île, malgré l'interdiction qui leur est faite de quitter la France. Des passeurs sont arrêtés et les fugitifs envoyés aux galères. Le 21 février 1687, trois barques surchargés de fugitifs partant de Mornac, Chaillevette et La Tremblade sont immobilisées par des soldats sur la Seudre.[5]

Malgré ces arrestations, la presqu'île se vide de sa population. Ceux qui restent vont créer une église clandestine qu'ils appelleront Église du désert. Des assemblées clandestines sont organisées dans les dunes, les bois ou dans des granges. Jean-Louis Gibert, pasteur du Désert, aménage ainsi des granges en "Maisons d’oraison" à partir de 1751. On en trouve deux à proximité d'Arvert : à Avallon[6] et à Chaillevette. En 1754, le pasteur, condamné à mort, s'exilera en Amérique.[7],[8]

Baronnie sous l'ancien régime, Arvert appartiendra au cardinal de Richelieu, avant de passer à la famille des Senectère. En 1790, Arvert est érigé en commune. Une querelle intervient peu après entre les représentants des communes de La Tremblade et d'Arvert, chacune voulant devenir le chef-lieu du canton. Pour des raisons économiques, c'est La Tremblade qui obtient finalement ce privilège.

Occupé par les troupes allemandes pendant la seconde guerre mondiale, le village sera le théatre de durs combats au moment de la libération de la poche de Royan, en avril 1945.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
depuis 2001 Michel Priouzeau SE Directeur d'école retraité
1989 2001 René Morillon
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

[modifier] Évolution démographique

Évolution démographique
(Source : Cassini[9])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
2 650 2 717 2 496 2 425 2 402 2 360 2 432 2 430 2 539
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2 620 2 627 2 773 2 483 2 443 2 532 2 496 2 571 2 485
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
2 494 2 334 2 323 2 036 1 957 1 926 2 071 2 028 2 003
1962 1968 1975 1982 1990 1999 - - -
2 155 2 183 2 380 2 541 2 734 2 887 - - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Église Saint-Etienne

Église Saint-Etienne
Église Saint-Etienne

Cet édifice semble avoir des origines très anciennes, peut-être immédiatement postérieures aux grandes invasions normandes, néanmoins, soit par mode, soit par nécessité, il fut reconstruit vers le XIIe siècle dans le style roman qui fleurissait alors partout dans la région. De cette époque subsiste deux beaux massifs de sept colonnes encadrant les angles de la façade et faisant office de contreforts. Chaque colonne est surmontée d'un chapiteau à la décoration assez fruste. Une sculpture, située à l'angle sud de la façade, semble représenter un guerrier que certains assimilent à un guerrier viking, ce qui n'est pas attesté.

L'église eût beaucoup à souffrir des guerres de religion : presque entièrement détruite en 1568, elle n'est relevée qu'en 1683 sous l'impulsion de l'abbé Jean de Lafargue. Reconstruction très sommaire : dès le XIXe siècle il devient nécessaire de consolider le monument. En 1845, l'église est pourvue d'un élégant clocher carré, surmonté d'une flèche en ardoise, et les murs sont surhaussés. Deux petites chapelles sont adjointes à la nef, donnant à l'église le plan d'une croix latine. Le chœur est restauré en 1890. Il conserve un mobilier datant essentiellement du XVIIIe siècle. La nef, bien proportionnée, conserve quelques graffitis représentant des navires.

Sur le parvis de l'église, on peut admirer un puits datant de 1727, commandé par l'archiprêtre de la paroisse Alexandre de Lafargue. Il se situait autrefois dans le parc du presbytère et ne fut réédifié à son emplacement actuel qu'en 1990.

[modifier] Temple protestant

Le premier temple construit dans le village d'Arvert fut édifié à partir de 1568, année de la destruction partielle de l'église catholique. Il fut démoli en 1682 sur ordre du roi Louis XIV.

En 1834 la commune fit l'acquisition d'une vaste propriété, achetée aux héritiers Martin Descombes : tandis que la commune vendait les jardins aux enchères, le consistoire protestant acheta les matériaux pour édifier le nouveau temple, à partir de l'année 1836.

[modifier] Moulin des justices

Si au début du XIXe siècle la commune comptait encore une vingtaine de moulins à vent, seul quatre ont survécu jusqu'à nos jours. Le moulin des justices, construit dès le XVIe siècle, est le plus ancien d'entre eux. Ce moulin doit son nom au lieu où l'on exécutait la justice seigneuriale sous l'ancien régime. Ses ailes, aujourd'hui manquantes, étaient équipées du système Berton, qui permettait de régler la voilure, même lorsque le moulin était en action.

[modifier] Stèle du Général de Gaulle

Cette stèle datant de 1949, commémore la venue du Général De Gaulle à Arvert, le 22 avril 1945, peu après la libération de la presqu'île d'Arvert et de la poche de Royan. Il avait fallu trois jours de combats acharnés pour arriver enfin à la capitulation des dernières troupes allemandes, retranchées dans leurs blockhaus de la forêt de la Coubre.[10]

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Données Météo France.
  2. Données de la station de La Rochelle, sources l'Internaute, INSEE et Lameteo.org
  3. Protestantisme en pays royannais.
  4. Mémoire protestante.
  5. Révocation de l'Édit de Nantes.
  6. Maison d'oraison d'Avallon.
  7. Résistance protestante.
  8. Les frères Gibert.
  9. Données Cassini.
  10. La Poche de Royan

[modifier] Liens externes

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