Arthur Drews

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Arthur Drews [prononcez "drefs"] (né le 1er novembre 1865 à Uetersen dans le Holstein et décédé le 19 juillet 1935 à Illenau bei Bühl dans le Pays de Bade) était un philosophe et un écrivain allemand, représentant important de la pensée moniste allemande.

Il devint professeur de philosophie et d'allemand à l'Université de Karlsruhe. Au cours de sa carrière, il écrivit de nombreux articles sur une grande variété de sujets, provoquant souvent des controverses, en partie en raison de ses idées hétérodoxes sur la religion, et en partie en raison de ses attaques répétées contre la philosophie de Nietzsche. S'il ne fut jamais ouvertement un défenseur des nazis, certains de ses essais de Drews laissent voir une sympathie pour certaines de leurs idées, quoiqu'il rejetât l'antisémitisme. Dans son livre Deutsche Religion (1934) il montra de la sympathie pour la Deutsche Glaubensbewegung de Jakob Wilhelm Hauer [1].

Sommaire

[modifier] Le mythe du Christ

Avec Bruno Bauer et Albert Kalthoff, Arthur Drews est le représentant le plus célèbre de l'école de pensée qui voyait en Jésus un mythe et contestait son existence historique. Son livre Die Christusmythe exposait cette théorie, en supposant que le personnage du «Christ» avait surgi des idées mystiques et apocalyptiques de l'époque. Le livre suscita une controverse considérable, et il jeta Drews dans de nombreux débats publics où souvent la passion se mêlait. Albert Schweitzer lui-même consacre un chapitre entier à la thèse de Drews dans sa Vie de Jésus (1913). Aujourd'hui, Die Christusmythe est largement inconnu en Allemagne, le pays natal de Drews, mais a conservé une certaine importance dans les pays anglophones, où l'on peut encore trouver des traductions.

[modifier] Au sujet de Nietzsche et du nazisme

On doit également à Drews une critique de la philosophie de Nietzsche dans son article "Nietzsche als Philosoph des Nationalsozialismus? (« Nietzsche était-il un philosophe du nazisme ? ») paru dans la revue Nordische Stimmen 4 (1934 : pp. 172-79) ; il y présente Nietzsche comme "un ennemi de tout ce qui est allemand», un individualiste absolu dont la philosophie s'opposait complètement au principe national-socialiste selon lequel le bien commun passe avant l'avantage de chacun.

Drews déplore que « la plupart des gens qui aujourd'hui font des déclarations sur Nietzsche se contentent de piquer des grains de raisin sur le gâteau de sa philosophie et, du fait de sa manière d'écrire en aphorismes, n'ont absolument pas une idée claire sur le contexte de ses pensées. » Walter Kaufman, spécialiste de Nietzsche au 20ème siècle, présente les choses de façon très semblable (quoique, dans un certain sens, beaucoup plus favorable à Nietzsche) en voyant une incompatibilité entre le national-socialisme et la pensée de Nietzsche dans Nietzsche: Philosopher, Psychologist, AntiChrist.

[modifier] Œuvres

  • Die deutsche Spekulation seit Kant, 2 vols., 1893
  • Die Petruslegende, 1910
  • Das Markusevangelium, 1921
  • Einfuehrung in die Philosophie, 1922
  • Psychologie des Unbewussten, 1924
  • Deutsche Religion, 1934

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. Arthur Drews (1865 – 1935) Professeur de Philosophie à la Technische Hochschule de Karlsruhe, Conférence de Bernhard Hoffer, Lehrte, dans le Salon de l'histoire à Karlsruhe, le 24 avril 2003

[modifier] Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Arthur Drews ».