Antoine Rivard

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Antoine Rivard (Québec, 14 novembre 1898 - Québec, 26 décembre 1985) est un homme politique québécois qui a été ministre sous les gouvernements de Maurice Duplessis, de Paul Sauvé et d'Antonio Barrette.

Sommaire

[modifier] Origines

Antoine Rivard est né à Québec le 14 novembre 1898. Il est le fils du juge Adjutor Rivard, qui exerçait à la Cour d'appel du Québec, et de Joséphine Hamel. Il fait ses études au Séminaire de Québec puis complète le programme de droit à l'Université Laval. Attiré par la vie militaire, il étudie également à l'École royale d'infanterie d'Esquimalt en Colombie-Britannique.

En 1918, il est envoyé en Sibérie avec le 259e bataillon pour y aider les troupes blanches en lutte contre l'Armée rouge. Il y gagne le poste de lieutenant en 1919. De retour au Québec, il est major de réserve dans le régiment d'infanterie de Montmagny. De 1922 à 1960, il pratique le droit à Québec dans divers cabinets. Il est également enseignant à l'Université Laval durant les années 1930 et 1950.

Au début des années 1920, il commence à militer pour le Parti conservateur du Québec et devient l'ami de Camillien Houde et de Maurice Duplessis. Au moment où celui-ci est élu chef, en 1933, il devient le principal organisateur du parti et l'aide à remporter les élections de 1936.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il met temporairement la politique de côté pour commander une escadrille du Corps royal de l'aviation canadienne.

[modifier] Le ministre

En 1944, Antoine Rivard revient à temps à Québec pour se présenter candidat unioniste dans le comté de Québec-Centre mais il est battu. Il se représente de nouveau aux élections de 1948 cette fois dans le comté de Montmagny et il remporte la victoire. Il devient aussitôt ministre sans portefeuille.

En 1950, Duplessis le nomme solliciteur général, poste qu'il détiendra jusqu'en 1959. Le premier ministre lui donne également la responsabilité du ministère des Transports et des Communications en 1954. Il devient alors l'un des hommes forts de son gouvernement. Il participe à toutes les conférences fédérales-provinciales et conseille son chef dans sa lutte contre le gouvernement fédéral pour l'empêcher de subventionner les universités québécoises, puisque l'éducation est de compétence provinciale en vertu de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867.

Rivard devient alors la cible préférée des caricaturistes du Devoir qui le présente comme un personnage servile et insignifiant. D'ailleurs, son attitude guindée et déférente agace, semble-t-il, Duplessis lui-même qui le lui reproche souvent. Il est également très dépensier et a souvent des problèmes avec le fisc. Duplessis doit par deux fois payer son impôt annuel sur le revenu.

À la mort de Duplessis, en 1959, les journaux avancent son nom pour lui succéder mais il préfère se rallier à Paul Sauvé, qui le confirme dans son poste de ministre des Transports et des Communications. Il le nomme en plus Procureur général, ministère détenu auparavant par Duplessis. Lorsque Sauvé décède à son tour, le 2 janvier 1960, il n'est pas plus intéressé par le poste et joint les rangs d'Antonio Barrette. Il est battu par le libéral Laurent Lizotte aux élections de 1960.

Le 9 mars 1961, Rivard est nommé juge à la Cour du Banc de la reine. En 1973, il démissionne et devient conseiller au bureau des avocats Flynn, Rivard, Jacques, Cimon, Lessard et Le May. Il meurt le 26 décembre 1985 et est inhumé au cimetière Notre-Dame-de-Belmont à Sainte-Foy.

[modifier] Deux anecdotes

Lors d'un discours devant les membres du club Kiwanis-Saint-Laurent, durant les années 1950, Antoine Rivard tient à faire l'éloge du bas niveau scolaire des Québécois de l'époque: "Nos ancêtres avaient la vocation de l'ignorance et ce serait une trahison que de trop instruire les nôtres".

En 1958, après le dévoilement du scandale du gaz naturel, il se permet d'interrompre Duplessis en pleine conférence de presse mais se fait vite remettre à sa place: "Tais-toi, tais-toi, laisse-moi faire". Dans une caricature, le Devoir tranforme cette phrase en une réplique duplessiste devenue célèbre: "Toé, tais-toé".

[modifier] Références

  • Conrad Black. Duplessis. Éditions de l'Homme. 1977.
  • Pierre Godin. Daniel Johnson tome 1. Éditions de l'Homme. 1980.

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