Antoine Louis

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Antoine Louis, né le 13 février 1723 à Metz et mort le 20 mai 1792 à Paris, est un médecin français.

Il est baptisé en la paroisse St Victor par un parrain Antoine Boyer maître chirurgien. Il devient docteur en droit et docteur en médecine des facultés de Paris.

Il embrasse la carrière de son père qui est son premier maître. A l’âge de 21 ans, il a déjà fait plusieurs campagnes en qualité d’aide, puis de chirurgien major de Régiment.

Sa thèse De vulneribus Capitis date de 1749, mais on ne sait pas s’il la passe à l’université de Halle ou à Paris. La Peyronie l’appelle. Nommé gagnant maîtrise par concours, il ne s’entend pas avec les frères de la Charité et retourne à l’armée du Haut-Rhin, puis revient à Paris.

Il y est professeur de physiologie, chirurgien de La Salpêtrière (où il voulut être enterré), deux fois prévôt des chirurgiens et deux fois couronné par l’académie, dont il est membre associé à 23 ans (1746). Il a publié une réformation de la subordination des chirurgiens aux médecins (1748), un cours de chirurgie pratique sur les plaies par armes à feu (1746), pris une part prépondérante à la rédaction des 3e, 4e et 5e volumes des mémoires de l’Académie royale des sciences, après avoir aidé Morand à préparer le 2°. On le dit parfait académicien, théoricien, opérateur de second ordre, mais le jugement est à réviser : J.L. Faure assure que son manuel opératoire de la hernie étranglée situe son génie. Une lettre de Voltaire, exhumée en 1952, le montre assez hardi pour sectionner deux nerfs dans un syndrome douloureux de la face, sur le conseil de Tronchin, et obtenir la guérison du malade.

Maître, il a réussi en 1785, à assurer le choix de Desault comme chirurgien de l’Hôtel-Dieu ; il a eu pour élèves entre autres, Larrey, Percy, François-Emmanuel Fodéré, qui publia, sur ses instances, son traité de médecine légale. Dans Jacques le fataliste, Diderot le loue comme chirurgien d’armée ; il a, de plus, été, pour lui, l’un des précieux rédacteurs de l'Encyclopédie : anatomiste, il a décrit le bassin, les artères carotides, le cristallin, l’étrier, les parotides, les muscles obturateurs ; accoucheur, il a étudié la césarienne et le forceps ; pathologiste, donné une description du lupus du nez ; thérapeute, réduit les indications de la saignée et stigmatise ses méfaits ; cultive l’histoire de la chirurgie qui est, selon lui : « L’objet le plus capable de captiver l’application d’une âme élevée ». On lui doit la traduction française du De Morbis Venereis de J. Astruc ; et, par ses expériences sur des moutons, la machine du Dr Guillotin, qu’il modifia, faillit s’appeler la Louison. L’Académie de Médecine conserve son buste attribué à Houdon.

Il fut Inspecteur général des hôpitaux militaires du Royaume, secrétaire perpétuel de l’Académie de Médecine.

Son rôle de médecin légiste fut crucial dans l’affaire Calas.

[modifier] Références

  • Grand Larousse encyclopédique.
  • Metz, documents généalogiques, 1561-1792, Poirier.
  • Documents généalogiques du Pays Messin et de la Lorraine de Langue Allemande, 1630-1830, Henri Tribout, 1935.
  • Calas innocent : les preuves par la science, Michel Porret, L’Histoire 323 (Sept. 2007) 69-73.