Andries Treurnicht

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Andries Treurnicht (1921-1993) était un homme politique afrikaner d'Afrique du Sud, membre du Broederbond, ancien ministre et président du Parti Conservateur (CP).

Né le 19 février 1921 à Piketberg dans une famille afrikaner de 9 enfants du nord de la province du Cap, il fit ses études de séminariste à l'université de Stellenbosch. Pasteur de l'église réformée hollandaise (NGK), c'est également un rugbyman sélectionné en 1949 dans l'équipe régionale.

C'est en 1949 qu'il épouse Engela Dreyer et avec laquelle il aura quatre filles.

Andries Treurnicht exerce son sacerdoce d'abord à Oudtshoorn et termine sa carrière à Pretoria.

En 1960, il dirige la revue de la NGK ce qui lui confère une rôle influent et important dans les débats au sein de l'église sur le développement séparé des races.

Partisan de l'apartheid dont le principe l'emporte au sein de l'église, il se voit confier en 1967 par le premier ministre John Vorster la direction de Hoofstad, le quotidien pro-gouvernemental de Pretoria. Il préside jusqu'en 1974 le Broederbond, société secrète afrikaner, dont est issue la quasi-totalité des ministres sud-africains.

En 1971, il se présente aux élections générales et remporte au nom du parti national, la circonscription de Waterberg dans la région très conservatrice du Nord Transvaal battant Jaap Marais, député sortant et dissident d'extrême droite (HNP) qui avait quitté le parti national en 1969.

Membre de l'aile dure du parti, Treurnicht est ministre adjoint chargé de l'éducation bantoue dans le gouvernement de Vorster. C'est lui qui est chargé d'imposer l'enseignement obligatoire de l'afrikaans aux écoliers noirs ce qui débouche sur la révolte de Soweto de 1976.

Il prend par la suite les postes de ministre des travaux publics puis de l'administration nationale.

Elu à la présidence provinciale du parti dans le Transvaal en 1978, il doit composer avec le nouveau 1er ministre, Pieter Botha, plus pragmatique sur l'apartheid.

En 1982, Treurnicht est le premier opposant à la réforme constitutionnelle de Botha instituant le tricaméralisme prévoyant une chambre séparée pour les métis et les indiens au Parlement.

Mis en minorité dans le Transvaal par l'action conjointe du ministre des affaires étrangères Roelof "Pik" Botha et par Frederik De Klerk, il quitte le Parti National avec 22 autres parlementaires.

Le 20 mars 1982, il crée le Parti Conservateur et reçoit le soutien de John Vorster et Betsie Verwoerd (veuve d'Hendrik Verwoerd). Il est immédiatement rejoint par Connie Mulder, l'ancien rival de Pieter Botha au poste de 1er ministre.

Réélu immédiatement dans sa circonscription de laquelle il avait démissionné, il devient en 1987 le chef de l'opposition officielle au parlement.

En 1988, le CP s'empare de 60 des 110 municipalités du Transvaal et d'une municipalité sur 4 dans l'État libre d'Orange. Il manque de peu de s'emparer de Pretoria.

En 1989, à l'occasion des élections générales déclenchées par le nouveau Président, Frederik De Klerk, le CP engrange encore des élus avec plus d'1/3 des suffrages (dont 45% des voix afrikaners) et devient l'ennemi irréductible à toute négociation avec les partis noirs.

Andries Treurnicht prend la tête des opposants au démantèlement de l'apartheid lors du référendum de mars 1992. La victoire du "oui" avec 68 % des suffrages est une gifle électorale pour les partisans de l'apartheid qui voient là s'évanouir leur dernière chance de faire marche arrière au gouvernement. Hormis le Nord Transvaal, fief de Treurnicht, toutes les régions ont basculé dans le camp de De Klerk et des réformateurs, y compris Pretoria et Bloemfontein. Les succès ininterrompus depuis la formation du parti en 1982 sont définitivement stoppés. Contesté et otage des plus extrémistes, Treurnicht se voit obligé de reconnaître la convention pour une nouvelle Afrique du Sud (CODESA)où il fait siéger le CP en tant qu'observateur.

Le 22 avril 1993, il décède suite à des problèmes cardiaques et ne verra ainsi pas son pays devenir une république aux mains des partis noirs, les Afrikaners abandonner la maîtrise du pouvoir et l'afrikaans perdre de l'importance malgré sa prééminence numérique parmi les langues d'Afrique du Sud.

Ferdinand Hartzenberg (né en 1936), planteur de maïs du Transvaal, vice-président du parti et ancien ministre de l'éducation de 1979 à 1982, qui lui succède.

Autres langues