Andocide

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Andocide, en grec ancien Ἀνδοκίδης / Andokídês (v.-440–v.-390), l'un des grands orateurs attiques.

[modifier] Biographie

On sait peu de choses de sa jeunesse. Il est probablement né dans une bonne famille athénienne, et rien dans ses discours ne montre les traces d'une éducation sophistique.

En -415, il est impliqué dans le scandale des Hermocopides et de la parodie des Mystères d'Éleusis, qui touche au premier chef Alcibiade à la veille de l'expédition de Sicile : il appartient à l'hétairie qui prend part aux profanations. Pour sauver sa tête et celle de son père, Andocide décide de tout révéler. Malgré les promesses d'immunité du tribunal, Andocide est déchu de ses droits civiques, il quitte alors Athènes et s'installe à Chypre, où il fait du commerce. En -403, à l'occasion de la chute des Trente et de l'amnistie générale, il peut enfin rentrer à Athènes. En -390, il est envoyé à Sparte, pendant la guerre contre Corinthe, pour négocier un traité de paix. Désavoué, il est de nouveau exilé, et meurt peu après.

[modifier] Œuvres

Andocide, contrairement aux autres orateurs attiques, n'est donc pas un professionnel. Sur les trois discours qui nous restent de lui, deux concernent son implication dans les deux scandales suscités : le premier, Sur les Mystères, remonte à son procès (le discours de Lysias Contre Andocide lui répond), et le second, Sur son retour, concerne une demande de retour d'exil. Le troisième, enfin, Sur la paix, est le discours qu'il prononce au sujet du traité de paix négocié avec Sparte. Un quatrième discours lui était attribué sous l'Antiquité, Contre Alcibiade, mais c'est très probablement un apocryphe. Enfin, nous avons des fragments de ce qui est peut-être un autre discours, Sur ses amis.

Les discours d'Andocide sont le premier exemple d'éloquence politique qui nous sont parvenus, ceux d'Antiphon à ce sujet n'étant que très fragmentaires. Andocide est également l'un des derniers grands orateurs amateurs : par la suite, la rédaction de discours se professionnalise jusqu'à devenir un quasi monopole des logographes. On a parfois reproché à Andocide son manque d'art et de sophistication, dû précisément à son statut d'amateur : l'argumentation est souvent confuse, et les discours ne valent que par leur force d'expression et leur vivacité. D'autres y voient tout de même un témoignage de ce qu'était l'attique sans l'influence des sophistes.

[modifier] Bibliographie

  • Andocide, Discours, Paris, Les Belles Lettres, Traduction de Georges D'Almeyda, 1960.
  • Pseudo-Plutarque, "Vie d'Andocide", dans les Vies des dix orateurs.