Lysias

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Lysias, né à Athènes en 440, mort en 380 av. J.-C., est l'un des dix orateurs attiques retenus par le Canon alexandrin.

Pour un article sur le général syrien du IIe siècle av. J.-C., voir Lysias (général)

[modifier] Sa vie

Né à Athènes, Lysias est un métèque. Son père, Képhalos, est un marchand d'arme syracusain appelé à Athènes par Périclès. Lysias par la suite devint isotèle, c'est-à-dire étranger privilégié.

Il est élevé avec les fils de la haute société athénienne puis à quinze ans part à Thourioi rejoindre la colonie nouvellement fondée en Grande Grèce, où il étudie la rhétorique. Cependant l'échec en 412 de l'expédition athénienne en Sicile l'encourage à rentrer à Athènes.

Il y exerce le métier de rhéteur et exploite avec son frère Polémarque une fabrique de boucliers. Ils acquièrent ainsi une fortune qui leur attire des ennuis sous la dictature des Trente Tyrans. Tous deux sont arrêtés (404) comme suspects : Lysias réussit à s'échapper à Mégare mais son frère est mis à mort. Il rend de grands services aux démocrates de Phylè en leur fournissant de l'argent (2000 drachmes), des boucliers (200), et environ 300 mercenaires (qu'il enrôle à ses frais), participant ainsi au rétablissement de la démocratie.

Pour le récompenser de ses services, une fois la démocratie restaurée, Thrasybule propose de lui accorder le droit de cité. La mesure est votée au peuple, mais la procédure normale n'ayant pas été respectée (le décret est porté devant l'assemblée sans passer par le Conseil), le décret est rapporté. Lysias restera isotèle.

En (403) il intente un procès au meurtrier de son frère, Ératosthène, l'un des Trente Tyrans. Cette affaire mit en relief son talent d'orateur, et dès lors il se fit logographe.


Sources:

  • Lysias, Contre Eratosthène
  • Pseudo-Plutarque, Vie des dix orateurs

[modifier] Son œuvre

Le discours Contre Ératosthène (l'un des Trente, responsable de la mort de son frère), est le seul qu'il ait prononcé lui-même. Les autres ont été écrits pour des clients, à charge pour eux ensuite de le prononcer, à l'occasion de procès de plus ou moins grande importance : dans l'un d'eux, par exemple (Pour l'invalide), un vieillard plaide pour que l'État lui maintienne sa petite pension d'indigent.

D'après Denys d'Halicarnasse, Lysias a composé 233 discours dont il ne reste aujourd'hui qu'une trentaine.