Ana Pauker

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Ana Pauker, née Hannah Rabinsohn, (13 février 189314 juin 1960) était une dirigeante communiste roumaine.

[modifier] Biographie

Née dans une famille de rabbins, elle rejoint alors qu'elle est étudiante le Parti social-démocrate roumain en 1915. Après 1917, lorsque celui-ci se scinde (comme partout ailleurs en Europe) entre sociaux-démocrates et maximalistes pro-bolchéviks, elle rejoint ces derniers et contribue à la fondation du Parti communiste roumain avant d'être élue en 1922 au Comité central de ce parti. Après une première arrestation en 1925 (son avocate, française, est la tante d'Alain Bombard, elle-même militante socialiste et féministe), Ana Pauker rejoint Moscou une fois libérée. En 1931, elle participe sous la direction d'Eugen Fried au « Collectif de direction » mis en place par l'Internationale communiste pour épauler la direction du Parti communiste français.

En 1938, son mari Marcel Pauker, ancien militant communiste qui se trouvait alors en URSS, est arrêté et exécuté à l'occasion des « Grandes Purges » staliniennes. Selon sa biographie officielle (1945), cet événement ne détourne cependant pas Ana Pauker « de ses ferventes convictions communistes et de son attachement au camarade Staline et à l'Union Soviétique ».

De retour en Roumanie, où elle mène une activité clandestine, elle est de nouveau arrêtée, puis libérée en 1940 à la suite d'un échange de prisonniers entre l'Union soviétique et la Roumanie. En septembre 1944, elle devient membre du Secrétariat du Comité central du Parti communiste roumain. Elle représente le PC roumain lors de la conférence de fondation du Kominform, puis devient ministre des Affaires étrangères en septembre 1947, et plus tard vice-premier ministre.

En 1952, dans un contexte d'antisémitisme au sein des mouvements communistes, elle est démise de ses fonctions dans le parti et au gouvernement pour « cosmopolitisme » (euphémisme qui désigne alors souvent les victimes juives des purges) et « déviation de droite » suite à une lutte d'influence perdue face au premier secrétaire Gheorghe Gheorghiu-Dej, soutenu par Joseph Staline, alors que de nouvelles épurations sont organisées contre des anciens dirigeants communistes et qu'une campagne contre des intellectuels juifs est lancée.

Elle est arrêtée en février 1953, puis libérée après la mort de Staline et placée pendant plusieurs années en résidence surveillée. Exclue du parti des ouvriers, elle est autorisée à travailler comme traductrice de l'allemand et du français à la Maison d'éditions politiques.

Elle meurt des suites d'un cancer le 3 juin 1960 à Bucarest. L'un des fondateurs du Parti Communiste Roumain, le vétéran Gheorghe Cristescu-Plapumaru assista à la cérémonie de son incinération.