Amru ben al-As

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Mosquée Ibn al-`Aṣ au Caire. Construite en 641, mais reconstruite en 1845 par Mohammed Ali Pacha.
Mosquée Ibn al-`Aṣ au Caire. Construite en 641, mais reconstruite en 1845 par Mohammed Ali Pacha.

`Amrû ben al-`Âs ben wāʾ ben Wâ'il ben Hâchim ben S`aîd ben Sahm[1] ou ‘Amr ben al-‘As est un général arabe (mort en 664).

[modifier] Biographie

Pendant la période l'hégire (vers 629), `Amr faisait du commerce avec l'Abyssinie, il fait partie des opposants à Mahomet. Il chercha à inciter le Négus à soutenir le combat contre les musulmans. Le Négus l'aurait convaincu de se convertir à l'islam. Il rejoignit alors Médine et se convertit[2].

Il fut ensuite envoyé par Mahomet comme ambassadeur en `Oman. Cette ambassade est un échec et à son retour à Médine, Mahomet le charge d'une expédition au puits de Dsât al-Salâsil. La tribu qui s'était réunie près de ce puits était celle de sa mère. Il les convainquit de se convertir et rentra à Médine sans avoir eu besoin de combattre[3].

Il participe à la bataille d'Adjnadaïn contre les Byzantins avec l’omeyyade Yazid (30 juillet 634). En 639, il entre en Égypte et s’empare de Péluse, puis de Memphis, que les Grecs quittent précipitamment pour Alexandrie. Après la première prise d'Alexandrie (fin 641), il conquiert la Basse-Égypte, puis occupe la Nubie.

En 643, Alexandrie, évacuée par les Grecs, est livrée par le patriarche Cyrus aux troupes arabes de ‘Amr qui prend la Cyrénaïque et fonde le camp de Fostat (qui deviendra Le Caire), au nord de Babylone d’Égypte. Les Grecs qui partent d’Égypte étant surtout des commerçants; le régime de la propriété du sol n’est pas modifié, et les Arabes reçoivent une solde surtout en nature. Ils assurent une garde par rotation à Alexandrie face à la mer et à Khirbeta face au désert.

‘Amr marche alors sur Tripoli en Libye. Le calife Umar lui refuse la conquête du Maghreb et ‘Amr retourne en Égypte.

En 643, ‘Amr est nommé gouverneur (wali) d’Égypte. Il fait restaurer le canal du Nil à la mer Rouge pour transporter en Arabie le blé d’Égypte. Il prend le nom de « canal de l’émir des croyants » en hommage au calife Umar.

‘Amr administre l’Égypte avec sagesse. Le montant de l’impôt, qui touche les non musulmans (capitation), est fixé en fonction de la crue du Nil. ‘Amr fait construire des nilomètres à Assouan et Dendérah pour enregistrer la montée des eaux. L’État doit pourvoir à l’entretien des digues et des canaux, qui emploie 120 000 ouvriers et nécessite le tiers du montant de l’impôt. Le calife Umar reproche au gouverneur de ne pas envoyer un tribut suffisant et son successeur Uthman le déposera en 644 pour la même raison.

Après la déposition de ‘Amr, le nouveau gouverneur parvient à lever un tribut de deux millions de dinars de plus, bien que l’Égypte souffre alors d’une terrible disette.

Il se range du côté de Mu`awîya. En 657, il participe à la bataille de Siffin contre `Alî. Il est ensuite désigné pour arbitrer la conciliation entre les deux adversaires. Cela lui vaudra la haine des kharidjites qui organisèrent un attentat dont il réchappa (661).

[modifier] Notes

  1. arabe : ʿamrū ben al-ʿāṣ ben wāʾil ben hāšim ben saʿīd ben sahm, عمرو بن العاص بن وائل بن هاشم بن سعيد بن سهم
  2. Dans Tabari : La Chronique (Volume II, Mohammed le sceau des prophètes), Actes-Sud (ISBN 2-7427-3318-3), p. 268
  3. Tabari, ibidem, p. 267