Alphonse de Bourbon (1936-1989)

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Arme du duc d'Anjou et de Cádiz (1936-1989)
Arme du duc d'Anjou et de Cádiz (1936-1989)

Alphonse Jacques Marcellin Emmanuel Victor Marie de Bourbon, duc de Bourbon, duc de Bourgogne, puis duc de Cadix, et enfin duc d'Anjou est né à Rome le 20 avril 1936, et décédé à Beaver Creek, Colorado (États-Unis) le 30 janvier 1989.

Il possédait la double nationalité française (héritée de sa mère) et espagnole (héritée de son père).

Sommaire

[modifier] Biographie

Alphonse de Bourbon est le fils aîné de Jacques Henri de Bourbon (1908-1975) et de son épouse Emmanuelle de Dampierre (née en 1913), fille de Roger de Dampierre (1892-1975).

Le 25 novembre 1950, il est titré « duc de Bourbon et de Bourgogne » par son père, Jacques Henri de Bourbon, fils ainé du roi Alphonse XIII.

Le 19 juillet 1969, ce dernier renouvelle, par une lettre envoyée à Francisco Franco, sa renonciation au trône d'Espagne, en faveur de son neveu, l'actuel Juan Carlos Ier. Cette renonciation est faite « en vue du bien commun de l’Espagne, de la paix et de la prospérité du peuple espagnol ».

Le 23 juillet 1969 à Madrid, Alphonse de Bourbon signe à son tour un acte d’acceptation de la désignation par Francisco Franco de son cousin germain Juan Carlos comme futur roi d’Espagne.

Le 8 mars 1972, en la chapelle du palais du Pardo (près de Madrid), il épouse Carmen Martínez-Bordiú (née en 1951), fille de Cristóbal Martínez-Bordiú (1922-1998), marquis de Villaverde, et de Carmen Franco (née en 1926), elle-même fille du général Francisco Franco. De ce mariage il a deux fils, François (1972-1984) et Louis Alphonse (né en 1974). Cette union est déclarée nulle par l'Église catholique le 16 décembre 1986. Les deux époux s'étaient séparés dès 1979, puis avaient divorcé le 14 mai 1983 à Madrid.

Le 22 novembre 1972, il est titré « S.A.R. le duc de Cadix » par Francisco Franco, en accord avec le comte de Barcelone, père du futur Juan Carlos Ier.

Le 20 mars 1975, au décès de son père à Saint-Gall (Suisse), il devient l'aîné des Capétiens, il est donc le chef de la Maison de Bourbon, le roi de France de droit pour les légitimistes et prend le 3 août 1975, le titre de « duc d'Anjou », comme l'avait fait son père en 1946.

Le 5 février 1984, il est victime d'un grave accident automobile, qui coûte la vie à son fils aîné François (décédé à l’hôpital de Pampelune le 7 février 1984). Il est soigné, à sa demande, en France, à Paris.

[modifier] Carrière professionnelle

  • Avocat au Barreau de Madrid
  • Ambassadeur d'Espagne à Stockholm (1969-1972)
  • Banquier
  • Président du Comité olympique espagnol

[modifier] Activités en tant que « chef de la maison de France »

À partir de la fin de l'année 1984, après des mois d'hospitalisation et de rééducation, il vit entre Madrid et la France, multipliant les rencontres, les échanges avec les autorités françaises et les Français, épaulé par l'Institut de la Maison de Bourbon.

Pendant l’année 1987, il participe à plusieurs commémorations officielles du Millénaire capétien en qualité d'aîné des descendants d’Hugues Capet, le fondateur en l’an 987 de la dynastie capétienne.

Il est membre titulaire de la Société des Cincinnati de France, où il représente Louis XVI de France, chef suprême des armées françaises lors de la guerre d’indépendance des États-Unis, Alphonse de Bourbon étant le plus proche parent de Louis XVI par les mâles. La Société des Cincinnati de France regroupe les descendants en primogéniture mâle des officiers français ayant combattu aux côtés des indépendantistes états-uniens.

[modifier] Mort

En 1989, alors qu'il teste une piste de ski pour le Championnat du monde de ski alpin à Beaver Creek (Colorado (États-Unis), il heurte un câble tendu pour supporter une signalétique de la compétition. Il décède peu après et est inhumé à Madrid, dans la chapelle du couvent des Déchaussées Royales (De las Descalzas Reales), aux côtés de son fils aîné. La double tombe porte l’inscription en espagnol « Sus Altezas Reales don Alfonso y don Francisco de Borbón 20-IV-1936 - 30-I-1989 22-XI-1972 - 7-II-1984 ».

[modifier] Querelle dynastique

Alphonse de Bourbon était considéré par les légitimistes comme successeur des rois de France et de Navarre sous le nom d’Alphonse II, ce qui était contesté par les orléanistes, quant à eux partisans d’Henri d'Orléans (1908-1999). Les orléanistes arguaient notamment des renonciations faites lors des traités d'Utrecht (1713) par Philippe de France, ancêtre direct d’Alphonse de Bourbon, ainsi que d’une « fusion » intervenue en 1883 à la mort d’Henri d'Artois (1820-1883) entre les orléanistes et les légitimistes de l’époque.

Aux yeux des orléanistes, Alphonse de Bourbon n'était « que » Son Altesse Royale (qualification espagnole) don Alfonso de Borbón y Dampierre, duque de Cádiz. Les orléanistes déniaient à Alphonse de Bourbon le droit de porter les pleines armes de France (droit qui lui a cependant été confirmé par la justice française), ainsi que le titre de duc d'Anjou.

Les légitimistes arguaient au contraire, au regard du droit monarchique stricto sensu - notamment loi de succession par primogéniture mâle et règle d'indisponibilité de la couronne (le Roi reçoit la couronne pour en exercer droits et devoirs mais il n'en dispose pas : il ne peut ni abdiquer, ni désigner ni écarter de successeur) -, d'une nullité des renonciations faites lors des traités d'Utrecht.


Précédé par Alphonse de Bourbon (1936-1989) Suivi par
Henri VI

Alphonse II
Succession légitimiste
1975-1989
Louis XX

[modifier] Voir aussi