Allégorie de la grenouille

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Une grenouille
Une grenouille

L'allégorie de la grenouille est une métaphore, qui repose plus sur une fable que sur une vérité scientifique.

Sommaire

[modifier] La fable

Elle affirme que si l'on plongeait une grenouille dans de l'eau bouillante, d'un bond elle s'échapperait. Si on la plongeait dans l'eau froide et qu'on portait doucement l'eau à ébullition, la grenouille manquerait alors de vigilance, s'engourdirait progressivement et finirait ébouillantée.

[modifier] Applications

Cette allégorie illustre des phénomènes de prises d'habitudes se révélant dans des situations de crise — récurrentes ou sous forme de continuum. En ce sens, elle est une variante psychologique de l'habituation.

Par exemple, elle peut expliquer les mécanismes de résignation des femmes battues.

Elle a été popularisée en économie par Michel Debaig et Luis Maria Huete, sous le nom de Paradoxe de la grenouille, pour expliquer les contradictions culturelles et habitudes de pensée qui menacent les entreprises. Les auteurs sont revenus sur certains préceptes :

  • satisfaire les clients coûte moins cher
  • satisfaire les salariés coûte moins cher
  • satisfaire les fournisseurs coûte moins cher

Selon les deux auteurs, la solution consiste à rompre avec les manières de penser et d'agir, avec pour objectif de renouer avec la création de valeurs.

L'allégorie de la grenouille est utilisée par Al Gore dans le film Une vérité qui dérange pour illustrer la manière dont l'humanité court à sa perte si elle ne réagit pas au lent réchauffement climatique de la planète.

[modifier] Réalité scientifique

Les origines de cette allégorie viennent de la littérature physiologique du XIXème siècle. Un article co-écrit par G. Stanley Hall en 1887 parle de nombreuses expériences sur des grenouilles dans les années 1870 et 1880, dans le but de tester la rapidité de réaction de leur système nerveux, le changement de température faisant partie de ces stimulateurs[1].

Une source de 1897 cite une expérience accomplie en 1882 à l'institut John Hopkins: "Une grenouille vivant peut en fait être bouillie sans qu'elle bouge si l'eau est chauffée assez lentement; dans une expérience, la température a été augmentée de 0.002°C. par seconde, et la grenouille fut retrouvée morte après 2 heures 30 sans avoir bougé.[2]"

On [réf. nécessaire] a récemment exécuté des expériences pour confirmer ces écrits. Cependant, dans ces expériences, la température a été augmentée de 2°F. par minute (ou 0.019°C. par seconde), ce qui est presque 10 fois plus rapide que dans les expériences de 1882[3] sur la grenouille plongée dans de l'eau portée lentement à ébullition.

Contredisant la fable, le professeur Doug Melton du département de biologie de l'université de Harvard dit que "Si l'on plonge une grenouille dans de l'eau bouillante, elle ne s'échappera pas. Elle mourra. Si on la met dans de l'eau froide, elle s'échappera avant qu'elle n'ait chaud -- les grenouilles ne restent pas assises tranquillement pour vous."[réf. nécessaire].

[modifier] Références

  1. G. Stanley Hall and Yuzero Motora, "Dermal Sensitiveness to Gradual Pressure Changes" American Journal of Psychology 1, No. 1. (1887): 72-98, on 72-73.
  2. Edward Scripture, The New Psychology (1897): page 300. The original 1882 experiment was cited as: Sedgwick, "On the Variation of Reflex Excitability in the Frog induced by changes of Temperature," Stud. Biol. Lab. Johns Hopkins University (1882): 385.
  3. Véracité scientifique

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes