Alfred Escher

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Portrait de Alfred Escher
Portrait de Alfred Escher
Monument commémoratif, Place de la Gare à Zurich. Auteur: Richard Kissling, 1889
Monument commémoratif, Place de la Gare à Zurich. Auteur: Richard Kissling, 1889

Alfred Escher (* 20 février 1819 ; † 6 décembre 1882 à Zurich) est un homme politique suisse, un industriel et un pionnier dans le domaine des chemins de fer.

Sommaire

[modifier] Origine et famille

Alfred Escher est issu d’une ancienne famille, Escher vom Glas, qui a engendré beaucoup de notables, de politiciens et d’ingénieurs. Son grand-père, Hans Caspar Escher (1755-1831), a dû émigrer après la plus grande faillite que Zurich ait connue jusqu’alors et il est entré dans l’armée russe. Son père, Heinrich Escher (1776-1853), est retourné en suisse après avoir fait fortune en Amérique. Alfred Escher a grandi dans le quartier de l’Enge à la villa Belvoir. Sa mère était Henriette Lydia Zollikofer. Dans la maison de ses parents, Escher a été témoin débats politiques animés. Par la suite, Escher a pris parti pour les Radicaux. En 1857 Escher a épousé Auguste von Uebel. Lydia, leur enfant unique, a plus tard épouse Friedrich Emil Welti, le fils du conseiller fédéral Emil Welti. Sa liaison avec l’artiste Karl Stauffer a déclenché un scandale. Lydia s’est suicidée en 1891.

[modifier] L’homme politique

Alfred Escher avait déjà tissé son réseau politique à la Société des étudiants de Zofingue (Zofingia en allemand). A 25 ans. Escher a été élu dans le Grand Conseil du canton de Zurich et en 1846 membre de la Diète fédérale. Le 6 novembre 1848, lors de la première réunion du Conseil national, il a été nommé vice-président de celui-ci. Il a siégé au Conseil national, dont il était trois fois le président, jusqu’à sa mort. Dans sa carrière il a fait partie de non moins de 200 commissions. Les Radicaux Jonas Furrer, premier président de la Confédération, et les conseillers fédéraux Jakob Stämpfli et Emil Welti (dont le fils avait épousé la fille d’Escher) faisaient partie de ses amis.

[modifier] Le cofondateur de la Suisse moderne

Alfred Escher qui était un des cofondateurs du Crédit Suisse, de la Nordostbahn, de l’Ecole polytechnique fédérale, de la Schweizerische Rentenanstalt ainsi que le promoteur du tunnel ferroviaire du Saint-Gothard, peut être considéré comme un des pères de la Suisse moderne. Son pouvoir était tel qu’il se faisait appeler le roi Alfred ou le tsar de Zurich.

[modifier] Le roi des chemins de fer

Dès ses débuts en politique son champ d'activités le plus important fut la construction de lignes de chemins de fer. Il a déposé une motion, un plan pour l’élaboration d’un réseau général de chemin de fer suisse et des décisions pour l’obtention des concessions pour ce dernier, également par des compagnies privées.Une commission avait été formé pour étudier ces projets. La majorité de cette commission était de l’avis que la construction des chemins de fer était une chose qui concernait l’État tandis qu’une minorité préférait une construction par des compagnies privées. En 1852 une loi concernant les chemins de fer a été formulée et le 28 juillet de la même année elle a été acceptée par le Conseil national. Selon cette loi garantissait une grande liberté aux compagnies et retenait que la Confédération n’avait pas le droit de refuser des concessions sauf pour des raisons militaires.

L’intention d’Escher était de prouver que la construction privée était également capable d’assurer des lignes de chemin de fer à la Suisse. Il était nommé président de la Zürich-Bodenseebahn (Zurich-Winterthour-Romanshorn) qui avait obtenu la concession de la Confédération le 28 janvier 1853. Cette compagnie a ensuite fusionné avec la Schweizerische Nordbahn (Zurich-Baden) pour devenir la Schweizerische Nordostbahn. A l’assemblée constitutive du 12 septembre 1853 il a été nommée président de la direction, un poste qu’il a occupé jusqu’à ce qu’il ait été appelé à la tête de la Gotthardbahngesellschaft en 1872. Il est cependant resté président du conseil d’administration de la Nordostbahn jusqu’à sa mort en 1882.

A partir des années 1860, il plaida pour une ligne de chemin de fer alpine, d’abord pour une ligne du Lukmanier, puis, après des examens approfondis, pour celle du Saint-Gothard. Il a obtenu qu’en 1863 15 cantons ainsi que les 2 compagnies Centralbahn et Nordostbahn se sont réunis pour former l’Union du Gothard dont le but était la construction de cette ligne. Escher faisait partie de la commission qui menait les pourparlers pour le financement de la ligne avec les instances fédérales et cantonales, les États voisins, l’Allemagne et l’Italie, ainsi qu’avec d’autres groupes intéressés. Ceci a finalement fait pencher la balance en faveur de la ligne du Gothard parmi les différents projets pour une ligne ferroviaire alpine.

En 1872 il a été appelé à la tête de l’administration de la ligne du Gothard et en 1873 les travaux ont commencé. De grands problèmes et des coûts supplémentaires ont pesé sur la continuation des travaux. Le président de la direction a dû faire face à des fortes reproches. Quand il était en plus question de transférer le siège de la société de Zurich à Lucerne, Alfred Escher a démissionné le 2 jullet 1878. Le 1er juin 1882, la ligne du Gothard a été inaugurée, mais Escher, déjà marqué par la mort, ne pouvait plus y participer. Il est décédé à la fin de la même année.

Le monument Alfred-Escher de Richard Kissling a été inauguré le 22 juin 1889. Il se trouve à la place de la gare devant la gare principale de Zurich.

Le fonds Alfred Escher se trouve dans les archives et bibliothèques suivantes:

  • Archives fédérales, Berne
  • Landesbibliothek des Kantons Glarus, Glarus
  • Staatsarchiv des Kantons Zürich, Zurich

[modifier] Liens externes