Albert Bouquillon

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Albert Bouquillon est un sculpteur français, né le 18 août 1908 à Douai et décédé en janvier 1997.

[modifier] Biographie

Le milieu familial devait contribuer à éveiller sa vocation artistique. Son père est peintre décorateur, épris de dessin et de peinture. À seize ans, Albert Bouquillon entre à l'école des Beaux-arts de Douai. Il s'initie au dessin, à la peinture, à la sculpture et à l'architecture. Trois ans passent : le temps de préparer le concours d'admission à l'École des Beaux-arts de Paris. Reçu premier, le voici parti à l'assaut de la capitale : il avait à peine vingt ans, cherchant son orientation et tenté tout d'abord par l'architecture.

Puis ce fut la rencontre décisive avec le sculpteur Alexandre Descriptifs, lui aussi douaisien. Une maquette d'un monument aux morts de 1914-1918 attire son attention. C'est la révélation. Sculpture et architecture peuvent chanter dans la ville de sublimes poèmes d'éternité.

Albert Bouquillon poursuit sa formation à l'École Nationale des Beaux-Arts de 1927 à 1934. De son professeur Henri Bouchard, lui aussi prix de Rome, il conservera ce goût pour des œuvres poursuivant une intention de témoin de son temps. Mais son destin devait le conduire à Rome, à la Villa Médicis. Premier au Grand Prix de Rome de sculpture en 1934, il devient pensionnaire de l'Académie de France à Rome.

De retour à Paris en 1938, il est mobilisé l'année suivante en Lorraine.

La retraite de 1940 le conduit à Albi. C'est dans l'enceinte du musée Toulouse-Lautrec, dans un atelier prêté par la ville, qu'il commence sa vie de sculpteur. De retour à Paris, il travaille inlassablement. Bientôt arrive la reconnaissance de son talent. Les commandes officielles affluent. Le ministère des Beaux-arts lui commande une œuvre destinée aux jardins du Palais Longchamp à Marseille : ce sera Lamartine, une sculpture en pierre exécutée en 1941. Le nouveau Conservatoire de Musique de Douai s'ornera d'un bas-relief signé Albert Bouquillon, l'enfant du pays. Le nouveau lycée de cette même ville accueillera une statue en pierre intitulée La sève.

Les honneurs ne tardent pas à venir, couronnant une vie de travail au service de l'art. Pour la première fois, le prix Populiste est décerné à un sculpteur. C'est L'Aveugle qui sera ainsi récompensé, "une des pièces les plus abouties, les plus sobrement expressives de la sculpture moderne", selon la critique.

Parlant de l'œuvre monumentale de l'artiste, Christine Gleiny dans la revue Arts, conclut : « Si Albert Bouquillon décante ou stylise parfois pour atteindre au monumental, il le fait sans outrance, car, pour qu'une œuvre ne soit pas la projection pure et simple de la réalité, il s'agit plus, pour le sculpteur, de lui insuffler une âme que d'avoir recours à de faciles expédients. ».

On ne peut faire un recensement exhaustif des œuvres d'Albert Bouquillon qui viennent agrémenter le paysage urbain, tant celles-ci sont nombreuses. Citons la statue de Marceline Desbordes-Valmore ou encore le bronze intitulé La Jeunesse.

Les commandes se multiplient : Musée national d'Art moderne, Musée d'art moderne de la Ville de Paris, musées d'Albi, de Douai, d'Alès… Il est sollicité pour l'exposition internationale de New York et réalise à cette occasion un bas-relief intitulé La Seine, le conservatoire national de Paris fait appel à son talent ; les villes de Cambrai, Belfort, Dunkerque, Marseille aussi…

Bayeux immortalisera L'Étudiante ; Strasbourg vibrera au rythme des Quatre saisons ; Barentin contemplera La Vierge à l'enfant ; Biarritz, L'Impératrice Joséphine.

En 1991, la ville de Paris lui commande Le Porteur de viande, bronze monumental qui illustre la mémoire des anciens abattoirs de Vaugirard, désormais parc Georges-Brassens.

En 1994 est organisée une importante rétrospective de son œuvre au château de Septmonts, à côté de Soissons. Il décède en 1997.

[modifier] Liens externes