Albatros à bec jaune

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Albatros à bec jaune
Albatros à bec jaune (Thalassarche chlororhynchos)
Albatros à bec jaune
(Thalassarche chlororhynchos)
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Ciconiiformes
Famille Procellariidae
Genre Thalassarche
Nom binominal
Thalassarche chlororhynchos
(Gmelin, 1789)
Statut de conservation IUCN :


EN A4bd; : En danger
B2ab(v)

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L'Albatros à bec jaune (Thalassarche chlororhynchos) est un grand oiseau de mer appartenant à l'ancienne famille des diomedeidae actuellement incluse dans celle des procellariidae.

Sommaire

[modifier] Morphologie

[modifier] Mensurations

Son poids moyen est d'environ 2,1 ou 2,2 Kg[1],[2]. Son envergure moyenne est de 1,8 à 2,10 m et sa longueur de 71 à 86 cm.

[modifier] Aspect général

C'est un très grand oiseau blanc et noir au long bec noir surmonté de jaune. La couleur du bec permet de le différencier des autres espèces d'albatros. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce.

De manière détaillée, sa gorge, son ventre, le bas du dos et les sous-caudales sont blancs ainsi que la face inférieure des ailes finement bordées de noir. Le dos, le dessus des ailes et la queue sont brun-noir ou gris-noir très foncé. La tête est souvent teintée de gris, mais la calotte est toujours blanche. Son bec est noir mais présente sur la partie supérieure une bande longitudinale jaune virant à l'orange ou au rosé à son extrémité. Les yeux sont noirs et les pattes gris bleu pâle. La queue est courte et arrondie.

[modifier] Aspect des juvéniles

Les juvéniles ressemblent à l'adulte, mais ont la tête entièrement blanche et le bec entièrement noirâtre. On les confond de ce fait parfois avec des Albatros à sourcils noirs.
Les oisillons sont couverts de duvet gris très clair, mais présente autour des yeux et sur les joues une zone blanche, au duvet ras, avec une ligne noire prolongeant les commissures du bec (voir les vidéos correspondantes sur les sites ARKive et IBC).

[modifier] Comportement

[modifier] Comportement social

Les sites de nidification réunissent parfois des centaines de couples. Cet oiseau est généralement silencieux, mais il peut parfois pousser des sortes de croassements[2].

[modifier] Vol

Comme tous les albatros, c'est un voilier exceptionnel en raison de ses très longues ailes.

Posé sur l'eau par temps calme, il s'aide de puissants battements de pattes pour prendre son envol.

[modifier] Alimentation

L'Albatros à bec jaune se nourrit principalement de céphalopodes mais aussi de poissons et de crustacés. Oiseau opportuniste, il suit assez souvent les bateaux de pêche pour profiter des déchets de poisson rejetés en mer. Il lui arrive aussi de voler les proies du Puffin à menton blanc (Procellaria aequinoctialis) ou de suivre des bancs de thons ou des cétacés qui rabattent les proies vers la surface[2].

[modifier] Reproduction

Les Albatros à bec jaune sont monogames. Il ne commence à se reproduire qu'à partir de l'âge de 8 à 10 ans. Le record actuel de longévité pour cet albatros est de 37 ans[3].

Les couples arrivent sur les sites de nidification vers la fin du mois d'août ou début septembre. La femelle pond un seul oeuf blanc avec de petits points rougeâtres dans un nid construit sur un socle de boue séchée et garni d'herbe. Le mâle et la femelle prennent tous les deux part à la couvaison et à la nutrition de l'oisillon en se relayant régulièrement.

L'oisillon prendra son envol vers les mois d'avril ou mai[4].

[modifier] Répartition et habitat

Un Albatros à bec jaune sur l'Île Gough
Un Albatros à bec jaune sur l'Île Gough

[modifier] Habitat

Cet oiseau pélagique vit en pleine mer, généralement loin des rivages, dans les océans aux eaux froides de l'hémisphère Sud. Il peut être rencontré depuis les eaux circumpolaires entourant l'Antarctique jusqu'au 20e parallèle Sud. Il niche sur des falaises rocheuses ou des plateaux côtiers d'îles de l'hémisphère Sud (voir le paragraphe "Répartition") possédant une végétation suffisamment dense.

[modifier] Répartition

Il fréquente essentiellement le sud de l'océan Atlantique, généralement entre 15° et 50°S, mais on peut aussi le trouver dans les océans Indien et Pacifique (il a été occasionnelement signalé au large de l'Australie), ainsi que dans l'océan Austral. Des individus erratiques ont été signalés dans l'hémisphère Nord, le long des côtes nord-américaines le plus souvent, mais aussi en Europe (Islande, Grande Bretagne)[5].

Il niche principalement sur l'Archipel Tristan da Cunha, l'Île Gough et sur l'Île Inaccessible.

[modifier] Population

BirdLife International estime la population mondiale d'Albatros à bec jaune à moins de 100 000 individus et à plus de 50 000.

Il y aurait environ 5 000 couples nicheurs sur l'Île Gough, 21 500 à 35 500 sur l'Île Tristan da Cunha, 4 500 sur l'Île Nightingale et 1 100 sur l'Île Inaccessible, selon des études menées entre les années 1980 et 2000[6].

[modifier] L'Albatros à bec jaune et l'Homme

[modifier] Statut et préservation

L'Albatros à bec jaune souffre, comme d'autres espèces d'albatros, d'un fort déclin de population dû aux techniques de pêche actuelles. Il est une des victimes habituelles des palangres, longues lignes armées d'hameçons et garnies d'appâts qui attirent les albatros. Ces derniers sont pris sur les hameçons lorsqu'ils essaient d'attraper les appâts quand les lignes sont mises à l'eau. La ligne entraîne l'oiseau vers le fond et le noie.

Il peut aussi y avoir des collisions avec les câbles des chalutiers[4].

Cette espèce est tout particulièrement étudiée sur l'Île Gough, qui est à la fois réserve naturelle et inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO[7]. Des recensements y ont été menés pour cette espèce entre 2000 et 2001, puis en 2004, montrant un déclin de la population d'environ 1,2 % par an. Des modèles de prédiction d'évolution des populations sont pessimistes et estiment que ce déclin pourrait atteindre 2,8 % sur l'Île Gough et 5,5 % sur l'Île Tristan da Cunha[8].

L'IUCN a classé l'espèce dans la catégorie « menacée » (endangered) depuis 2003 ; l'Albatros a bec jaune est aussi un sujet de préoccupation pour le CMS (Appendice II) et l'ACAP (Accord sur la Conservation des Albatros et des Pétrels) (Annexe 1)[9]. Il est aussi protégé par le Migratory Bird Treaty Act[10].

Des méthodes pour réduire les pertes d'oiseaux à cause des palangriers ont été suggérées, comme lester les lignes pour qu'elles coulent plus vite (moins d'albatros auraient alors le temps de "mordre" à l'hameçon), teindre les appâts pour les rendre moins visibles, ou poser les lignes de nuit. Il reste encore à obtenir que les patrons de pêche les mettent en oeuvre[11]

[modifier] Systématique

[modifier] Appellation

Autrefois appelé Diomedea chlororhynchos, son nom de genre a été changé en Thalassarche en 1997 par l'AOU[12]. En Français, cette espèce est aussi appelée Albatros à nez jaune[13].

[modifier] Famille

Cet oiseau a longtemps fait partie de la famille des Diomedeidés, mais suite à la récente modification de la classification des espèces, l'Albatros à bec jaune a été intégré à la famille des Procellariidés.

[modifier] Division de l'espèce

L'Albatros à bec jaune était représenté par deux sous-espèces :

  • Albatros à bec jaune de l'océan atlantique T.c.chlororhynchos avec la tête et le cou assez sombre et la bordure jaune large à la base du bec, nichant sur Tristan da Cunha et Gough ;
  • Albatros à bec jaune de l'océan indien T.c.carteri avec la zone grise de la tête limitée au niveau de la face et la ligne jaune de la mandibule supérieure très fine à la base du bec, nichant sur Saint-Paul et Amsterdam, Marion et Prince-Edouard, Crozet et Kerguelen.

Mais désormais, ces deux taxons forment des espèces séparées[13]:

  • Thalassarche chlororhynchos
  • Thalassarche carteri (Albatros de l'Océan Indien ou Albatros indien)

[modifier] Philatélie

Plusieurs états ont émis des timbres à l'effigie de cet oiseau : Saint-Vincent-et-les Grenadines en 1998, la Tanzanie en 1998, le Ghana en 1958, les Terres australes et antarctiques françaises en 1990, 2000 et 2007 et l'Archipel Tristan da Cunha en 1954, 1972, 1977, 1987, 1988 et 2003.

[modifier] Liens et références

[modifier] Photos et vidéos

[modifier] Notes et références

[modifier] Sources bibliographiques

  • Alström P., Colston P., Lewington I. (1992) Guide des oiseaux accidentels et rares en Europe. Delachaux et Niestlé, Lausanne, p.30, ISBN 2-603-00896-X
  • Barré N., Barau A. & Jouanin C. (1996) Oiseaux de la Réunion. Editions du Pacifique, Paris, 208 p.
  • Todd F.S. & Genevois F. (2006) Oiseaux & Mammifères antarctiques et des îles de l'océan austral. Kameleo, Paris, 144 p.

[modifier] Liens externes