Adolfo Nicolás

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Adolfo Nicolás Pachón (Palencia, 29 avril 1936) est un prêtre jésuite espagnol, élu le 19 janvier 2008 trentième (et actuel) Supérieur Général de la Compagnie de Jésus. Succédant à Peter Hans Kolvenbach, il prend ainsi la tête de l'ordre religieux numériquement le plus important de Eglise catholique même si le nombre de jésuites décroit depuis de nombreuses années (en 2007 : 19 200).

Adolfo Nicolás, Supérieur Général des jésuites
Adolfo Nicolás, Supérieur Général des jésuites

Sommaire

[modifier] Jeunesse et formation

Adolfo Nicolás est le fils d'un militaire espagnol, le troisième d'une fratrie de quatre garçons. Après des études secondaires au collège jésuite de Areneros à Madrid, il entre au noviciat de Aranjuez le 15 septembre 1953. Poursuivant une formation traditionnelle jésuite, il obtient en 1960 la licence en philosophie à l'université d'Alcalá de Henares. A sa demande, il est envoyé au Japon, où il consacre d'abord une année entière à l'étude de la langue et culture japonnaise. À partir de 1964, il suit un enseignement de théologie à l'université Sophia de Tokyo. C'est dans cette ville qu'il est ordonné prêtre le 17 mars 1967. En 1968, il revient en Europe où il passe trois ans (1968-1971) pour y obtenir, à l’université grégorienne de Rome un doctorat en théologie avec une thèse sur la Théologie du progrès humain. Il y étudie quelques théologiens parmi les plus influents du concile Vatican II: Gustave Thils, Jean Daniélou, Karl Rahner, Jean-Baptiste Metz, etc. [1].

[modifier] Un missionnaire en Asie

Rentré au Japon, Adolfo Nicolás enseigne alors la théologie systématique à l'université Sophia. En 1978, il est nommé directeur de l'institut pastoral de Manille aux Philippines, jusqu'en 1984. De nouveau au Japon, il est nommé supérieur de la communauté des étudiants jésuites à Tokyo (1991 à 1993) avant de devenir le Supérieur provincial des Jésuites du Japon, poste qu'il occupe jusqu'en 1999.

Il passe alors trois ans dans une paroisse auprès des émigrants philippins et asiatiques pauvres de Tokyo, tout en continuant son enseignement théologique à l'université de Sophia. En 2004, il devient modérateur de la conférence des Provinciaux jésuites d'Asie Orientale et Océanie, supervisant les travaux de celle-ci alors qu'elle vit globalement une croissance dans ce continent.

De langue maternelle espagnole, Adolfo Nicolás parle également le japonais, l'anglais, l'italien, et le français.

[modifier] Positions

Il est féru de culture asiatique et est passionné par la justice sociale. En 1998, il s'est opposé au Vatican quand plusieurs évêques asiatiques et lui réclamèrent davantage d'autorité pour les églises locales dans les décisions de l'Église[2].

Adolfo Nicolás a également déclaré « L'Asie a encore beaucoup à offrir à l'Église, à l'entièreté de l'Église, mais nous ne l'avons pas encore fait. Peut-être n'avons-nous pas été assez courageux ou n'avons-nous pas pris les risques que nous aurions dû prendre »[3].

Il a également exprimé sa méfiance à l'encontre des missionnaires incapables de s'extraire de leur culture d'origine pour rentrer dans la vie des gens : « Pour eux, il ne s'agit pas d'échanger mais il s'agit d'enseigner et d'imposer l'orthodoxie » affirmant que « ceux qui entrent dans la vie des gens commencent à questionner leur propres positions très radicalement »[4].

[modifier] Réactions à son élection

Certaines sources jésuites estiment que Adolfo Nicolás est dans la ligne de Pedro Arrupe dont ils ont fêté le centenaire de la naissance en 2007 : « c'est comme si la Compagnie de Jésus voulait réaffirmer une fois encore son caractère missionnaire et son engagement auprès de tous les peuples et cultures »[5].

Il est intéressant de noter que, lors des quatre derniers élections (Janssens, Arrupe, Kolvenbach et tout récemment Nicolas) les électeurs ont choisi systématiquement hors du groupe des collaborateurs immédiats du prédécesseur, indiquant ainsi chaque fois un désir de changement et de renouveau dynamique. Il est remarquable également le fait que les trois derniers (Arrupe, Kolvenbach, Nicolas) sont des hommes ayant une 'double culture', européenne et asiatique. C'est significatif de l'universalisme croissant de la Compagnie.

[modifier] Annexes

[modifier] Notes et références

  1. Publiée sous le titre de Teología del progreso; génesis y desarrollo en los téologos catolicos contemporaneos, Salamanca, 1972
  2. (en)Jeff Izraeli, Will the New "Black Pope" Work?, in Time Magazine, 19/01/2008
  3. (en)Michael McVeigh, Profile : Father Adolfo Nicolás, in Province Express: A newsletter of the Australian Jesuits, 21/02/2007
  4. Ibidem
  5. (en)Fr. Fernando Franco SJ, Secretariat de la Justice Sociale à Rome, General Congregation 35, Special Edition II, 2008/01

[modifier] Lien externe

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2008 -
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